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Justin Daboné : De la chronique sportive à la poésie

LEFASO.NET | Moussa DIALLO

Publié le mardi 17 octobre 2017 à 15h13min

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Justin Daboné : De la chronique sportive à la poésie

De la chronique sportive à la poésie. Le journaliste (à la retraite) Justin Daboné vient de franchir le pas. Il a dédicacé, le 14 octobre 2017, son recueil de poèmes intitulé « Thomas Sankara, l’assassinat d’un homme d’honneur ; suivi de : A celle qui repose à Zaka ». Dans un ouvrage de 80 pages, l’auteur rend hommage au père de la révolution d’aout 1983, à son épouse décédée en 2011, mais aussi à quatre poètes classiques qui l’ont toujours inspiré.

« Thomas Sankara, l’assassinat d’un homme d’honneur » est une compilation de trois recueils poétiques : l’assassinat du Président ; A celle qui repose à Zaka et Poèmes. Dans les 80 pages que compte l’œuvre,le lecteur de part en part la mort et l’amour. La première partie ou encore le premier recueil de poèmes, intitulé « L’assassinat du Président », regroupe 16 poèmes et parle du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara etde sa disparition. Pourtant, Justin Daboné n’a pas connu ou peu connu de son vivant. Pour sûr, il ne l’a pas côtoyé. Dans cette partie, l’auteur s’offusque de l’assassinat d’un homme d’honneur, se prononce sur le concept de sakarisme et fustige les faux sankaristes ; il y évoque les souvenirs de son ami Babou Paulin Bamouni (également assassiné le 15 octobre 1987). Il fait également un focus sur l’unique rescapé de la tuerie, Alouna Traoré. Ce premier recueil s’achève par un poème traitant de la chute de Blaise Compaoré.

« Lors des évènements d’octobre 1987, j’étais encore à Abidjan mais sa mort m’a vraiment choqué. Je n’ai pas approché Sankara, mais je l’ai vu en 1985 pour la première fois à la Place de la révolution, actuelle place de la nation où il tenait un meeting. Après l’avoir écouté, j’avoue que j’ai compris que c’est quelqu’un qui voulait faire quelque chose pour ce pays. On sentait que l’Homme voulait faire avancer le Burkina. Quand j’ai appris sa mort, je ne pouvais rester indifférent et je me suis promis de faire quelque chose. Avec la publication de cette œuvre, je pense avoir accompli ma mission », confie Justin Daboné lors de la cérémonie de dédicace de son ouvrage, visiblement soulagé.

Hommage à une épouse exceptionnelle

Dans le premier recueil, l’ensemble des textes sont écrits entre 1988 et 2015 à Abidjan, Ouagadougou et Tenkodogo. Dans la 2e partie intitulée « A celle qui repose à Zaka », les textes ont été écrits entre mai 2011 et avril 2016, soit à Ouagadougou, soit à Tenkodogo. Ce recueil compte 12 poèmes à forte teneur autobiographique. Celle qui repose à Zaka (une localité non loin de Tenkodogo) se prénomme Pauline et n’est autre que l’épouse de l’auteur. Elle est décédée le 14 mai 2011, à quelques mois de sa retraite. Le recueil s’ouvre par une notice nécrologique. « Sa mémoire ne s’éteindra jamais parce que c’est une femme que j’ai beaucoup aimée. Elle est morte dans ma voiture. On a passé 19 ans ensemble. (…) Quand je suis rentré de la Côte d’Ivoire en 1990, je faisais mon SND (Service national de développement) à Sidwaya et c’est là-bas que je l’ai connu. Je tenais vraiment à rendre hommage à mon épouse parce que c’est une femme exceptionnelle. C’est elle qui m’a appris à rouler à moto et c’est elle qui m’a acheté ma première moto », raconte l’auteur, encore sous le choc de cette séparation soudaine.

La 3e partie de l’œuvre intitulé « Poèmes » est un recueil de 11 poèmes. Là, Justin Daboné rend hommage à quatre poètes qui l’ont séduit et l’ont amené à aimer la poésie. Il s’agit de : André Chedid, Alfred de Vigny, Alfred de Musset et Alphonse de Lamartine.

Qui est Justin Daboné ?

Séance de dédicace

Justin Daboné est chroniqueur sportif de formation et titulaire d’un diplôme obtenu au centre de formation professionnelle EDUCATEL-groupe UNESCO à Liège en Belgique. Pendant une vingtaine d’années, il a mis sa plume au service du quotidien privé burkinabè L’Observateur Paalga où il a été chef de desk sport. Depuis sa retraite en janvier 2017, il s’est retiré dans son village natal, Sasma.

Certes, Justin Daboné publie sur le tard, mais il n’a pas écrit sur le tard. Puisque, en 1983 déjà, il avait été sacré lauréat du prix de poésie de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire.

L’œuvre « Thomas Sankara, l’assassinat d’un homme d’honneur, suivi de : A celle qui repose à Zaka » est disponible au journal L’Observateur Paalga à Ouagadougou au prix de 5000F.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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