Communication du CADRE au sujet de son retrait des élections des instances de la Fédération Burkinabè de Karaté Do
Cette communication du Cadre de réflexion (Cadre), regroupant des clubs régulièrement affiliés à la FBK porte principalement sur quatre points :
– la non-participation des clubs du Cadre aux élections du bureau exécutif de la Fédération burkinabè de karaté-do ;
– l’échec du Comité transitoire à réconcilier les karatékas ;
– le boycott, par nos clubs, de la tournée des nouveaux élus dans les ligues et districts ;
– la question de l’homologation des grades annoncée par les nouveaux dirigeants de la FBK.
1. De la non-participation de nos clubs aux élections
Les clubs réunis au sein du Cadre ont refusé de participer aux élections que le Comité transitoire a organisées depuis le 11 mars 2017, pour la mise en place des bureaux de ligues et districts et qui ont abouties, le 7 mai 2017, à la mise en place du bureau fédéral. Toutes ces consultations sont entachées d’irrégularités qui ont permis des fraudes. Ces fraudes, orchestrées par les responsables des clubs du Rekado et soutenues par le Comité transitoire ont favorisé l’occupation de toutes les instances du karaté-do par les responsables du Rekado.
a) Les fraudes au niveau des districts et ligues
Comme toute fédération sportive au Burkina Faso, les élections commencent par les districts et les ligues. Et comme pour les élections politiques nationales, la liste électorale est l’élément de base pour les élections au karaté. C’est justement à ce niveau que les fraudes ont commencé. Au cours d’une assemblée générale tumultueuse tenue le 27 août 2017 à l’Institut national des sciences du sport et du développement humain, il s’est dégagé l’idée contestée d’une enquête de la gendarmerie afin de déceler les clubs fictifs, car à ce jour il se dégageait 125 clubs annoncés dans la salle. Pourtant, en rappel, feu le Colonel Jean Simporé, ex-DTN de la FBK, avait fait l’état des lieux de tous les clubs du Burkina Faso qui étaient au nombre de 54. Un peu plus d’un trimestre après cet inventaire, nous apprenons par le Comité, avec stupéfaction, au cours d’une assemblée générale de la ligue du centre de karaté que cette enquête « confidentielle » lui a permis de dresser une « Liste des clubs remplissant les conditions requises pour une existence légale confirmée dans la Ligue du Centre de karaté do » et qui, par conséquent, sont autorisés à participer aux élections au sein de la ligue du centre.
Cette liste comporte 25 clubs. Elle exclut des élections des districts et ligues des clubs régulièrement constitués, disposant de récépissés de reconnaissance, régulièrement affiliés à la FBK avant la dissolution de son bureau exécutif et qui participaient régulièrement aux compétitions et autres activités organisées par la FBK. Parmi ces clubs de la ligue du centre, nous pouvons citer, entre autres, Nébié Club Shotokan, Saint Nazareht Karaté Club, Eveil Karaté Club, Bientama Club, Expérience Club de Sankukai, Soutoong Nooma Club, qui ont au moins cinq ans d’existence et qui ont tous pour siège social Ouagadougou.
Ces nombreux clubs du centre ayant une existence légale au sens de la loi n°64-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant liberté d’association n’ont pas été retenus dans le collège électoral pour absence d’existence légale au sens du rapport de la gendarmerie. Il en est ainsi de Saint Nazareht Karaté Club et de l’Ecole Shotokan de la Paix, dont selon le rapport de gendarmerie, les « responsables sont injoignables au téléphone ». Du fait seul de ne pas pouvoir joindre les responsables de ces associations au téléphone pour une raison quelconque (téléphone éteint, hors réseau du territoire national, changement de numéro de téléphone, réseau occupé, etc.), la gendarmerie et, par la suite, le Comité transitoire en ont tiré une conclusion, celle d’enlever à ces associations toute existence légale et, subséquemment, leur droit de vote pour l’élection des responsables de la ligue du centre à laquelle ils appartiennent.
Cette liste déterminante pour les élections a été la clef de la fraude. En effet, cette liste de la ligue du centre comporte 11 clubs irréguliers : 9 clubs ont été constitués le même jour, le 21 juillet 2016. Ils ont une existence légale de moins d’un an et n’ont aucune affiliation à la FBK car ayant été créés après la dissolution du bureau exécutif de la Fédération. 2 autres clubs, à savoir l’Association Benkadi Shotokan et Dakupa Karaté Club dont l’existence légale n’a pas pu être établie par le rapport de gendarmerie ont pourtant été admis à voter par le Comité transitoire car remplissant « les conditions requises pour leur existence légale confirmée dans la ligue du centre de karaté-do », alors que le premier n’est même pas affilié à la FBK.
En revanche, des clubs du centre possédant des affiliations, c’est-à-dire ayant une existence légale aux yeux du bureau fédéral précédent n’ont pas été retenus par le Comité. C’est notamment le cas des clubs Shotokan Karaté Jeunesse Bogodogo, Renaissance Club Karaté, Sougnoma Club Wado Ryu ou encore Prytanée Militaire du Kadiogo, pour ne citer que ceux-ci.
Lorsque l’on tire les conséquences de ces fraudes au Centre, le décompte est le suivant : sur les 15 clubs du Rekado admis à voter, 11 ont été retenus frauduleusement afin de constituer une majorité des 2/3 des clubs, permettant ainsi aux responsables du Rekado de s’accaparer la ligue du centre, cela à l’absence de nos 10 clubs qui se sont retirés du processus électoral pour ne pas cautionner cette mascarade de consultation organisée par le Comité transitoire avec le soutien du Rekado.
Des listes similaires ont été établies par le Comité transitoire pour tous les districts et les ligues, enlevant de ce fait toute autorité aux différents directeurs régionaux, qui sont, en principe, responsables de l’organisation des élections au niveau des districts et ligues et qui sont par conséquent compétents pour dresser les listes électorales selon les directives du Ministère des sports et des loisirs. Dans les ligues de Ouahigouya et de Bobo-Dioulasso, les fraudes sur les listes électorales ont permis aux membres du Rekado de remporter les élections, toujours en recherchant la majorité des 2/3 afin que malgré le retrait de nos clubs, les élections puissent se dérouler.
Le collège électoral de la ligue du Centre-Ouest a refusé de se prêter à toute élection si la réconciliation entre karatékas n’est pas effective.
Pour la ligue du Mouhoun, le Comité transitoire n’a procédé à aucune élection car les 6 clubs de cette ligue affiliés à la FBK - dont 1 détenant un récépissé -, sont tous des membres du Cadre. Le Comité transitoire a, de ce fait, privé ces clubs de leur droit de vote et de celui de renouveler leur ligue. Nous retenons donc que lorsque la fraude n’est pas possible pour favoriser les membres du Rekado, le Comité décide tout simplement de confisquer le droit de vote des clubs.
b) Les fraudes au niveau des élections du bureau fédéral de la FBK
De 54 clubs régulièrement affiliés à la FBK avant la dissolution du bureau fédéral intervenue le 21 décembre 2015, le Comité transitoire a retenu, pour les élections du bureau fédéral, une liste électorale de 84 clubs. D’où proviennent les 30 clubs supplémentaires ?
Un premier constat révèle que certains clubs ne possédant pas une existence légale, selon cette « enquête » de la gendarmerie et repris par le Comité transitoire, ont curieusement été invités par courrier à participer aux élections du bureau fédéral alors qu’ils n’étaient pas retenus sur la liste électorale. Ce fut le cas de Saint Nazareht Karaté Club et Vital Karaté Academy, exclus de la liste électorale de la ligue du centre et qui ont reçu une invitation écrite à participer à l’élection du bureau fédéral. L’erreur semble intentionnelle si l’on sait par exemple que le Directeur technique du club Saint Nazareht Karaté Club est un communicateur du Cadre. Ainsi, de nouveaux clubs qui n’ont pas participé aux élections de districts ou de ligues, donc n’ayant pas une existence légale selon cette « enquête » de la gendarmerie, consolidée par le Comité font leur apparition pour le vote des dirigeants de la FBK. Ce sont, entre autres, dans la province du Boulkiemdé, le Doryoku Shotokan Ryu et l’Association Shotokan Karaté-do et dans le Mouhoun, Renaissance Club de Dédougou, pour ne citer que ceux-ci.
2. De l’échec du Comité transitoire à réconcilier les karatékas
Aux termes des dispositions de l’article 3 de l’arrêté n°16-013/MSL/SG/DFTRN du 23 mars 2016 portant création, composition et attributions d’un Comité transitoire de la FBK, le Comité a reçu trois missions : « la gestion courante des activités de la Fédération ; la préparation des futures élections en vue de la mise en place d’un nouveau bureau fédéral ; la recherche de solution pour réconcilier les acteurs du karaté ».
Après plus d’un an de mandat, aucune assemblée générale n’a été tenue pour réconcilier les acteurs du Karaté. Mieux, le Comité transitoire a, au cours de ses tournées et de son unique assemblée générale, tout simplement refusé d’aborder l’origine de la crise. En agissant ainsi, le Comité transitoire a de ce fait blanchi Me Omar Yugo de toute responsabilité dans cette quatrième crise du karaté et des crises antérieures dans lesquelles son implication est de notoriété publique. Il en de même pour les démissionnaires. Susceptibles de sanctions selon les Statuts et règlements de la FBK, ils se sont au contraire vus proposer des postes de responsabilité. Ainsi, en fin de mandat du Comité transitoire, nous ne pouvons que constater qu’en lieu et place d’une réconciliation, nous vivons une radicalisation des positions des deux groupes qui est en train d’alimenter la pire crise que le karaté do ait jamais connue. Omar Yugo, à la tête de ce nouveau bureau fédéral, est la personne responsable de toutes les crises qu’a vécu la FBK. Le Comité a échoué dans sa principale mission de réconcilier les karatékas et cela d’autant plus qu’il a usé de moyens irréguliers pour favoriser les clubs du Rekado dans toutes les instances du Karaté-Do.
3. Du boycott, par nos clubs, de la tournée des nouveaux élus dans les ligues et districts
Les clubs du Cadre se refusent de rencontrer les nouveaux élus au sein des districts et ligues et au niveau du bureau fédéral car illégalement mis en place par des moyens frauduleux, orchestrés par Omar Yugo et son Rekado, aidés en cela par le Comité transitoire et le silence du Ministre des sports et des loisirs.
4. De l’homologation des grades
L’organisation et l’homologation des grades de ceintures obéit à une règlementation internationale et ne saurait être l’apanage d’un président de Fédération. En effet, pour qu’un grade soit homologué, il faut qu’il ait été examiné dans les conditions prévues par les Statuts et règlements de la FBK. Or, il se trouve que certains grades, notamment ceux acquis par le Rekado n’ont pas respecté les dispositions des textes en vigueur. Prétendre les homologuer comme l’a annoncé le président mal élu de la FBK reviendrait à légaliser des grades acquis en dehors des procédures.
Pour terminer, nous tenons à rappeler que toutes les élections organisées par le Comité transitoire au sein des districts, des ligues et du bureau fédéral sont toutes entachées d’irrégularités dont le but est de favoriser les responsables du Rekado en excluant de nombreux clubs du Cadre disséminés dans les districts et ligues du Burkina Faso.
Au regard du silence de M. le Ministre des sports et des loisirs, le Cadre s’est vu obligé de s’attacher des conseils, afin de porter devant les juridictions compétentes les irrégularités constatées tout au long de ces élections. Nous croyons que c’est à ce prix que la vérité sera dite afin que les karatékas soignent leurs plaies pour procéder à leur réconciliation tant souhaitée. En temps opportun, nos avocats tiendront une conférence de presse au cours de laquelle vous pourrez avoir plus de détails sur notre requête d’annulation de ces élections frauduleuses.
Les clubs réunis au sein du Cadre