LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Education pour tous : L’Ecole des jeunes aveugles enseigne à briser les barrières

Publié le dimanche 4 juin 2017 à 23h06min

PARTAGER :                          
Education pour tous : L’Ecole des jeunes aveugles enseigne à briser les barrières

Ce sont déjà les vacances chez les tout petits de l’Ecole des jeunes aveugles de l’Union nationale de l’Association burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM). Ce samedi 3 juin 2017, les élèves ont clôturé leur année scolaire.

Agés de 3 à 5 ans, ils sont 22 enfants, dont 5 non-voyants, à commencer cette belle aventure le 16 novembre 2015, dans une classe préscolaire inclusive. Ensemble, au-delà de leurs différences apparentes, ces enfants jouent, apprennent à lire et à compter dans une même salle de classe. Et cela, grâce à l’appui de l’USAID qui a bien voulu financer l’Association sœur Emmanuelle (ASMAE) et l’UN-ABPAM pour la mise en œuvre d’un projet « promotion de l’éducation inclusive et spécialisée pour les enfants aveugles au Burkina Faso ».

« C’est pour dire que ces deux sensibilités peuvent vivre ensemble, en harmonie, jouer ensemble et s’épanouir » a noté Suzanne Tapsoba, directrice de l’Ecole des jeunes aveugles. Puis de poursuivre : « C’est pour aussi interpeller les parents qui ont des enfants malvoyants et ne veulent pas les faire sortir, qui se sentent diminuer, qui sentent une charge, nous les invitons à ne pas céder » a-t-elle soutenu.

Bernard Compaoré, le président de l’Association des parents d’élèves du préscolaire, par ailleurs parent d’élève d’un enfant voyant, salue cette initiative qui selon lui, permet à son fils d’accepter les autres depuis le bas âge. Néanmoins, il souligne : « Au début, sa maman n’était pas consentante. Elle pensait que certains handicaps étaient contagieux et après la première année, nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas le cas et que l’enfant apprenait beaucoup de choses » a-t-il confié.

Victimes de stigmatisation dans la société, l’éducation des enfants en situation de handicap se pose avec acuité. « Seulement 20% des enfants aveugles âgés de 7 à 13 ans et 15 % de 13 à 15 ans vont à l’école » a noté Suzanne Tapsoba. A cela, selon la directrice de l’école des jeunes aveugles, il faudrait compter le manque d’infrastructures, d’enseignants spécialisés et le besoin permanent de renforcement des capacités de tous les acteurs travaillant auprès de ces enfants. D’où son appel à soutenir une telle initiative. A ce sujet, elle confie : « Nous avons utilisé la même salle de classe pour ces enfants pendant deux ans et maintenant, nous sommes confrontés à cette difficulté d’infrastructures. Nous n’avons pas une troisième classe pour continuer notre préscolaire », a- t-elle indiqué, demandant aux bonnes volontés de bien vouloir les soutenir.

Bel exemple pour les enfants en situation de handicap visuel, Christophe Oulé (premier élève aveugle a être inscrit dans une école classique) le Secrétaire général de l’UN-ABPAM a tenu a lancé un cri de cœur. Pour celui qui n’a pas encore réalisé son rêve de devenir magistrat, mais qui est désormais à la disposition du ministère en charge de la justice, en qualité d’attaché en études et analyse : « les enfants handicapés ont besoin d’accompagnement, ils n’ont pas besoin de pitié ou qu’on pleurniche sur leur sort. Ce dont ils ont besoin, c’est qu’on les aide à jouir de leurs droits » a-t-il conclu.

Notons que l’école des jeunes aveugles compte 139 élèves avec un personnel enseignant qualifié qui dispense des cours du préscolaire, du primaire et du secondaire.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 28 avril 2017 à 09:32, par rassagl-yé En réponse à : Réhabilitation de la cathédrale de Bobo-Dioulasso : Faisons parler nos cœurs

    Bonjour
    Je suis d’accord et j’invite les fidèles et burkinanbé à faire parler leur coeur car la maison de Dieu

    Par contre quand je vois les multiples constructions cmmmercioales des religieux à wemtenga, à saint camilles et dans plusieurs autres endroits, et localités je ne peux me laisser convaincre qu’il y a de l’argent. Les loyers de ces maisons pouvaient à mon sens contribuer à mobiliser cette somme.
    Je présente d’avance toutes mes excuses si je me suis trompé dans ce forum

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique