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Reine Sakandé/Bénao, député à l’Assemblée nationale : « Je suis venue en politique un peu par hasard »

LEFASO.NET | Moussa DIALLO

Publié le jeudi 9 février 2017 à 00h16min

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Reine Sakandé/Bénao, député à l’Assemblée nationale : « Je suis venue en politique un peu par hasard »

Elue député sous la bannière du Mouvement du peuple pour progrès (MPP) dans la province du Ziro, à l’issue des élections couplées législatives et municipales de novembre 2015, l’honorable député Reine Sakandé fait partie des plus actives de la 7e législature. Pourtant elle estime qu’être député n’est pas une fin en soi, même si elle se bat pour y arriver depuis 2002. Ses activités politiques parlementaires et extraparlementaires, la participation des femmes à la vie politique au Burkina… L’honorable Sakandé s’ouvre aux lecteurs dans l’entretien ci-après.

Veuillez vous présenter à nos lecteurs

Je suis Mme Sakandé née Bénao Reine, député à l’Assemblée nationale. Au niveau de l’Assemblée, je suis membre de la commission Finances et budget (COMFIB), je suis également la présidente du réseau parlementaire pour la promotion et la protection des droits des enfants, présidente du groupe national PGA (parliamentarians for global action) qui est une structure mise en place à New York et présente dans le monde entier et qui se bat pour l’état de droit, contre l’impunité et pour la promotion et la protection des droits des femmes.

Je suis aussi membre de l’association « Ensemble contre la peine de mort », une association française qui lutte contre la peine de mort et qui, au niveau de chaque parlement a une représentation et au Burkina, je suis le point focal. Je suis également membre du réseau des parlementaires burkinabè pour la lutte contre la corruption. Je suis également membre de plusieurs autres réseaux parlementaires dont le caucus genre, le réseau des parlementaires pour l’éducation inclusive…

Au niveau sous-régional, je suis membre du parlement de la CEDEAO et à ce niveau, je suis la présidente de la commission Genre, promotion de la femme et protection sociale.

Est-ce que toutes ces responsabilités n’impactent pas votre participation aux activités parlementaires prioritaires ?

Je ne pense pas. Comme les activités ne se mènent pas au même moment, il suffit d’une petite organisation et on s’en sort. Par exemple, pour le cas du parlement de la CEDEAO, on a deux sessions ordinaires, en mai et en septembre. Nous avons également une ou deux sessions extraordinaires qui sont à définir par le président du parlement de la CEDEAO en collaboration avec la commission de la CEDEAO. Au niveau des différents réseaux dans mon pays, il y a une planification qui est faite de sorte que ça ne puisse pas gêner ma participation aux activités du parlement. Ça veut dire que lorsqu’il y a une session ou des travaux en commission ou une plénière, je participe normalement.

Nous tenons les activités des réseaux en dehors des activités comme les travaux en commission ou en plénière qui sont primordiales. Nous sommes à l’Assemblée et l’essence même du député, c’est de travailler au niveau des commissions pour sortir des lois, mais également participer à la plénière pour pouvoir voter les lois. Donc, j’arrive vraiment à m’en sortir dans ces différentes activités avec un peu d’organisation.

Le 14 janvier 2017, vous étiez dans le Ziro, votre province d’origine. Dans quel cadre s’inscrit cette sortie ?

J’étais allée faire part aux populations du bilan de ma participation à l’Assemblée nationale. La dernière session ordinaire de l’année 2016 a été close le 22 décembre dernier, donc il s’agissait pour moi d’aller vers les populations et leur dire ce que nous avons fait pendant l’année 2016 au niveau de l’Assemblée. Il s’agit des différentes lois votées, des résolutions adoptées, des questions orales et écrites adressées au gouvernement, mais aussi des commissions d’enquête mises en place par l’Assemblée nationale. En dehors de ça, j’ai également parlé de ma participation en tant que membre du parlement de la CEDEAO au niveau de ce parlement communautaire.

C’est tout à fait logique et normal pour un parlementaire de repartir vers la base, vers la population qui l’a élu pour rendre compte de ce qui se passe, de ce qu’il fait et pour rendre compte aussi de ce qui se fera pendant l’année en cours. C’est ce que je suis allée faire au niveau du Ziro, le 14 janvier dernier, pour permettre aux gens de suivre ce que nous faisons au niveau de l’Assemblée.

Comment les populations ont-elles accueilli cet acte ?

Je pense que ça a été très bien accueilli parce qu’il y avait une grande mobilisation. Et tous les intervenants ont été unanimes pour dire que c’est la première fois qu’un député venait vers eux pour rendre compte de ce qu’il fait au niveau de l’Assemblée. Ils ont même souhaité que ce soit institutionnalisé. D’ailleurs, dans mes projections, je le voyais comme ça. Je me disais qu’annuellement, j’allais changer de commune pour rendre compte. Ce qui permettrait à toutes les communes de se retrouver au même endroit au titre de la province parce que la province, ce n’est pas que le chef-lieu, il y a cinq autres communes.

Donc, je me suis dit qu’organiser au chef-lieu de province ne permet pas aux populations de se frotter et c’est une occasion pour les autres également de connaître les autres communes. C’est pourquoi, j’ai organisé cette rencontre dans la commune de Bougnounou et l’année prochaine, ce sera dans une autre commune, éventuellement Sapouy qui est le chef-lieu de la province et ainsi de suite jusqu’à couvrir l’ensemble des communes de la province.

C’est vrai que la rencontre a concerné toutes les structures du parti, tous les conseillers municipaux, tous les chefs de village, toutes les personnes ressources et tous les ressortissants. Donc, ça permet aux populations d’avoir une vue d’ensemble de ce qui se fait et de pouvoir donner des conseils et des bénédictions pour aller de l’avant.

D’aucuns disent que c’est votre million que vous êtes allée justifier…

Je ne pense pas parce que la cérémonie m’a coûté plus d’un million. Mais, il faut également dire que j’ai commencé à organiser cette cérémonie sans savoir que j’allais avoir un million. C’est vrai que les gens n’hésitent pas lier ce million à l’organisation de cette cérémonie. Mais, si je devais m’en tenir au million pour organiser cette cérémonie, je n’allais pas le faire.

Actuellement, c’est l’inter-session, que faites-vous pendant ce ‘’temps mort’’ ?

Pendant l’inter-session, nous avons pas mal de choses à faire. Nous avons à aller à la base pour rencontrer nos militants, mais également à rendre visite à des personnes qu’on a duré de voir, à travailler pour nous-mêmes notamment dans nos réseaux. Par exemple, actuellement, il m’appartient de voir comment projeter les activités de ce réseau. Eventuellement, il y a d’autres activités organisées par des collègues auxquelles je participe. Je n’hésite pas également à aller les appuyer. Mais aussi à participer aux activités de mon parti. Comme vous le savez, le parti organise son congrès en début mars et pour cela, nous avons souvent des réunions pour préparer ce congrès. Et je m’occupe aussi de moi-même et de ma famille.

Avec tout ça, comment faites-vous pour avoir une vie de famille ?

J’ai une vie de famille. Mais, j’ai eu la chance d’avoir très tôt des enfants qui sont maintenant grands, indépendants. Donc, ça me permet de mieux me consacrer à la politique. M. Sakandé aussi a ses activités qui font qu’il n’a pas le temps. Donc, chacun essaie de se rendre utile pour que la famille puisse avoir plus de moyens pour aller de l’avant. Donc, ça ne joue pas sur ma vie de famille. Ça pouvait l’être si j’avais des enfants en bas âge, mais ce n’est pas le cas. Pour ça , je rends grâce à Dieu pour m’avoir permis d’avoir des enfants très tôt et de pouvoir faire en sorte que ces enfants puissent faire de bonnes études et éventuellement pouvoir travailler. Ils ne sont pas au pays. Donc, ça ne me gêne pas du tout de me consacrer plus à mes activités politiques, sociales et associatives. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Entretien réalisé par Moussa Diallo
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