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Artistes disparus : Une soirée d’hommage pour refuser l’oubli

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo

Publié le mardi 1er novembre 2016 à 23h04min

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Artistes disparus : Une soirée d’hommage pour refuser l’oubli

Le ministère de la culture, des arts et tourisme a organisé une nuit en hommage aux hommes de culture qui ne sont plus de ce monde. C’était dans la soirée du 31 octobre 2016 dans la salle des Banquets de Ouaga 2000, à la veille de la fête de morts. Reprises de chansons des artistes disparus et slam étaient au programme.

Quand le parolier prononce les noms des artistes disparus, l’artiste Idak Bassavé a un pincement au cœur. Les images de son père, de sa mère et de sa sœur (Safoura Delta), lui reviennent. C’est au bord des larmes qu’elle nous confie ses sentiments. Elle loue cette initiative du ministère de la culture, des arts et du tourisme, de rendre hommage aux artistes qui ne sont plus de ce monde, mais dont les œuvres traversent le temps.

Tout comme elle, l’artiste Kisto Koimbré revoit le joueur de Kundé, Koeta Kafando aux côtés du Larlé Naba dans les années 1960. « Quand on a prononcé son nom, je l’ai revu jouer. On a joué ensemble avec les orchestres Harmonie voltaïque et Super Volta. Il est décédé récemment ».

Mais les artistes estiment qu’il faut aller au-delà de la célébration des artistes, une fois disparus. Et là, Kisto Koimbré a son idée, pour qu’on ne les oublie pas. « On peut baptiser des rues en leurs noms, des monuments, des lieux ». Mais avant qu’ils ne décèdent, il faut aller loin en les valorisant de leur vivant. « Il faut aider les artistes qui sont toujours vivants », indique la chansonnière Hado Gorgo.

Floby avec son titre culte ‘’Viima Loda’’(la vie s’en va), a rappelé aux invités le caractère éphémère de la vie sur terre. Tall Mountaga et Zidass, les orchestres de l’ONEA, SYA Dambé de Bobo, parmi d’autres, ont revisité les grands succès musicaux des artistes burkinabè morts.

« Nous savons trop célébrer les morts et pas assez les vivants », a résumé Vincent Koala, président de la confédération nationale de la culture. Il a noté que la précarité était l’antichambre de la mort. Il appartient donc au ministère de tutelle de mettre en place des mécanismes pour éviter que les artistes meurent dans le silence après des années de gloire. En ce sens, il faut opérationnaliser la mutuelle des artistes afin que dans leurs jours de douleurs et de maladies, ils ne soient pas dans le besoin.

Pour le ministre en charge de la culture Tahirou Barry, le vrai tombeau des morts, ce sont les cœurs des vivants. L’héritage, la valeur et l’histoire qu’ils ont écrits méritent d’être rappelés et promus.

Tiga Cheick Sawadogo
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