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Présidence de la FIFA : Une chasse gardée de l’Europe

Publié le vendredi 1er avril 2016 à 16h40min

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Présidence de la FIFA : Une chasse gardée de l’Europe

Le 26 février 2016, s’est tenue à Zurick en Suisse, l’élection du nouveau président de la FIFA. Après le désistement du sud-africain Tokyo Sexwale, quatre candidats restaient en lice pour succéder à Joseph Blatter démissionnaire : le Prince Ali Bin Al-Hussein de Jordanie, le Français Jérôme Champagne, le Suisse Gianni Infantino et le Brahreinien Ckeikh Salman Ben Ibrahim Al-Khalifa.

A l’issue du second tour, Monsieur Gianni Infantino a été élu avec 115 voix pour un mandant de 4 ans à la tête de la FIFA. Le Brahreinien Ckeikh Salman comptabilisait 88 suffrages exprimés.

Il faut saluer l’intérim assuré avec brio par le camerounais Issa Hayatou, président de la CAF (Confédération africaine de football). Mais cette élection pose un certain nombre de questions qu’il convient d’évoquer.

Alors qu’elle compte le plus grand contingent d’électeurs (54), l’Afrique ne présentait aucun candidat. En marge du CHAN 2016 tenu à Kigali, le comité exécutif de la CAF avait, le 5 février 2016, apporté son soutien à la candidature de Ckeikh Salman. En dépit de ce soutien, il n’a pas été élu. Comment expliquer que les premier (CAF=54) et troisième (AFC=46) plus gros contributeurs en nombre d’électeurs n’aient pas pu faire élire l’un des leurs.

Quoi qu’il en soit, les urnes ont parlé. Un Italo-Suisse remplace un Suisse. On s’incline ! Monsieur Gianni Infantino sera jugé à l’œuvre. Mais après la démission de Monsieur Joseph Blatter et les suspensions du même Blatter et de Monsieur Michel Platini, président de l’UEFA, on peut se poser la question de savoir si l’Europe pouvait décemment prétendre à cette présidence là de la FIFA !

Par ailleurs, à l’heure ou la FIFA a entrepris de démocratiser sa gouvernance, notamment en limitant le nombre de mandants de ses dirigeants, il est surprenant qu’elle n’ait pas procédé au vote en utilisant des isoloirs transparents.

Créée en1904, la FIFA, plus que centenaire a connu douze présidents. Si on exclut le bref intérim du Camerounais Issa Hayatou (5 mois), l’Afrique, tout comme l’Asie d’ailleurs, n’ont jamais présidé aux destinées de cette instance chargée d’organiser le football mondial (Parmi les 12 présidents de la FIFA, seul Issa Hayatou 5 mois d’intérim et le Brésilien Joao Havelange 1974-1998 ne sont pas européens.)

On peut donc fustiger l’occident, bouc émissaire idéal de nos faiblesses et de nos renoncements. Mais pourquoi devrions-nous prétendre diriger l’une des plus puissantes, sinon la plus puissante association du monde alors que nos équipes nationales de football sont encore entraînées par des expatriés. Ainsi donc, les fils d’Afrique seraient inaptes à gérer leurs équipes nationales mais compétents pour diriger la FIFA ! Allez comprendre !

Une fois de plus, l’Afrique a décidé de « dormir sur la natte des autres ». Mais comme le professait l’éminent savant que fut Ki Zerbo, « lorsqu’on dort sur la natte des autres, on dort par terre » (Ki Zerbo (Joseph), la natte des autres. Pour un développement endogène en Afrique, Karthala, 1992, 494 p.

Bernard NGANGO

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2016 à 17:46, par Mimtiri En réponse à : Présidence de la FIFA : Une chasse gardée de l’Europe

    L’Afrique avait bel et bien un candidat (Tokyo Sexwalé d’Afrique du sud) mais il a du renoncer après parce que la CAF ne l’a pas soutenu entre autres...
    Chasse gardée de l’Europe ? n’oublions pas que Joao Havellange a fait presque 30 ans comme président et qu’il n’était pas européen.De toute façon, en matière d’élection je me soucie assez peu de l’origine d’un candidat, ce qui m’intéresse c’est s’il est compétent ou non. En ce sens, l’élection de Infantino me parait bonne.
    Par contre, dans un soucis de transparence, la FBF doit nous dire pour qui elle a voté et pourquoi ?. Ne venez pas dire que le vote est secret, le Soudan du sud a eu le culot de braver la CAF en soutenant Infantino contre son avis. la bonne gouvernance c’est aussi ça, rendre des comptes au peuple.
    Vive le football !

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