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Journée nationale de pardon : Les communautés religieuses ont prié pour la paix et la concorde

Publié le vendredi 1er avril 2005 à 07h42min

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Les communautés religieuses (catholique et musulmane) ne sont pas restées en marge de la commémoration de la Journée nationale de pardon. Les fidèles musulmans se sont regroupés dans la matinée du 30 mars 2005 à la grande mosquée de Dioulassobâ pour une prière pour la paix tandis que la soirée fut consacrée à une messe par les chrétiens catholiques à la Cathédrale Notre-Dame de Lourdes.

La date du 30 mars est désormais consacrée journée de souvenir et de pardon dans les annales du Burkina Faso. Les Burkinabè se souviennent en effet que le 30 mars 2001 au stade du 4-Août à Ouagadougou et au nom de la continuité de l’Etat, le président Blaise Compaoré avait solennellement "demandé pardon" pour les brimades et injustices que des Burkinabè ont subi par le fait d’autres Burkinabè. Quatre années se sont écoulées depuis mais le souvenir reste vivace.

Les communautés religieuses de la deuxième ville du Burkina qui avaient activement participé à cette journée continuent de perpétuer à leur façon, ce souvenir par la prière et le recueillement. Le mercredi 30 mars, les musulmans, toutes tendances confondues, s’étaient retrouvés autour de l’imam Siaka Sanou à la grande mosquée de Dioulassobâ à cet effet. Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Bebrigda Mathieu Ouédraogo accompagné d’un parterre d’autorités a effectué le déplacement en ce lieu pour apporter son soutien à l’initiative.

Lecture de Coran, invocation de la puissance de Dieu sur notre pays et prêches ont ponctué cette cérémonie à laquelle ont pris part également une délégation de coopérants égyptiens et libyens. Tous les intervenants au cours de la cérémonie ont insisté sur le pardon comme valeur cardinale de la paix et première vocation de l’islam. Les représentants des grandes familles Sanogo, Diaby, Djenepo, celui de l’imam Zoundi de la Tidiania appuyés du président de la communauté musulmane ont, tour à tour, fait des bénédictions pour les autorités de ce pays, pour la paix, la santé des populations et une bonne saison pluvieuse 2005-2006.

En prenant la parole à la fin, le gouverneur de la région s’est dit réconforté par la grande mobilisation qui, a-t-il dit, vient "rappeler les déchirures, les fractures sociales que nous avons connues au niveau de notre société et pour lesquelles nous sommes entièrement ou en partie responsables". Cette journée a-t-il précisé, rappelle également les vertus de tolérance, de pardon, de solidarité, de fraternité que nous devons cultiver et que la communauté musulmane rappelle quotidiennement à ses fidèles au cours des cinq séances de prière dans la journée.

Après les musulmans, les chrétiens catholiques de Bobo-Dioulasso ont prié en cette quatrième Journée nationale de pardon. Un office religieux a en effet, été célébré vers 18 heures à la cathédrale Notre-Dame de Lourdes par l’Abbé Bernard Ouédraogo, entouré de quatre prêtres, en présence de l’archevêque, Mgr Anselme Titianma Sanon.

La messe était ordinaire certes mais elle a permis au célébrant et au prélat de revenir sur les vertus du pardon. "En lien avec la résurrection, le pardon est l’acte qui fait renaître, qui renouvelle, qui fortifie...", a dit l’Abbé Bernard Ouédraogo, "bien que chacun de nous soit un offensant vis-à-vis de Dieu et de nos frères".

Quant à l’archevêque, il affirme que c’est dans la tolérance entre les différentes obédiences qu’on ira vers la paix. Le pardon, dit-il, est le fardeau de la foi chrétienne en Jésus Christ. "Il faut cultiver le pardon comme on cultive son jardin", poursuit-il, c’est-à-dire toujours recommencer et toujours pardonner dans la négociation. Il est convaincu qu’au Burkina, nous sommes comme la langue et les dents, condamnés à vivre ensemble même si souvent, il faut avoir des désagréments.

Interrogé à la fin de la célébration, un fidèle nous a confié que : "C’est dans le pardon que nous nous retrouvons et que nous nous donnons à l’autre".

L’archevêque de Bobo-Dioulasso a par ailleurs, souhaité que la commémoration de la Journée de pardon soit une habitude pour tous les Burkinabè parce que "Nous sommes tous concernés par le pardon".

Frédéric OUEDRAOGO et Urbain KABORE
Sidwaya

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