Championnat national de football de première division : Il est temps de passer à la professionnalisation
Les qualificatifs sur le championnat national de D1 sont légion : manque d’attraction, non compétitif, gradins vides, pauvreté du jeu, joueurs très moyens, etc. A la veille de l’ouverture de la saison 2012-2013 prévue pour le 9 mars prochain, nous ouvrons le débat sur la professionnalisation de notre championnat. Une chose est indiscutable, si les choses devraient rester en l’état, nous ne serons que des faire-valoir éternels sur l’échiquier africain. Quelles formules n’a-t-on pas utilisées ?
De l’augmentation du nombre des clubs, à leur limitation, voire la régionalisation des clubs dans le championnat, rien n’y fit. Le championnat burkinabè reste toujours non compétitif. Selon les critères de la CAF, les pays qui ont un championnat compétitif, sont ceux-là qui vont régulièrement en quarts de finale correspondant à la phase de poule que ce soit en ligue des champions ou en coupe de la Confédération. Et ces pays ont justement chaque fois deux représentants dans chacune de ces deux compétitions.
Si le Burkina n’est jusque-là pas éligible à ce niveau, c’est parce que nous ne remplissons pas les conditions. S’il est vrai que la compétitivité d’un championnat ne se décrète pas, il est aussi vrai que sans une politique, ambitieuse qui vise à le professionnaliser à court ou moyen terme, nous allons demeurer dans une navigation à vue. Et il revient à la Fédération burkinabè de football (FBF) de cogiter sur la professionnalisation de notre championnat. S’il y a des divisions dans un championnat, 1re , 2e , 3e , cela veut dire ne devrait pas jouer en D1 qui veut, mais qui peut et en a les moyens.
Ceci pour dire qu’il va falloir édicter des conditions, un cahier des charges aux clubs qui sont admis à jouer dans la division de l’élite. Qu’il y ait un budget minimum, des salaires –SMIG minimum, pour un club qui doit jouer en D1. Quand nous voyons que des clubs ne sont même pas capables d’assurer le minimum vital à leurs joueurs, il va sans dire que cela se répercutera sur la qualité de leur rendement. La FBF doit jouer sa part de responsabilité en relevant substantiellement la subvention annuelle aux clubs. A titre de comparaison, la subvention aux clubs du Mali ou de la Côte d’Ivoire, par rapport à celle du Burkina, on tombe des nues, plus de 30 millions contre 2 millions à peine pour les clubs burkinabè.
Et que dire de la récompense du champion burkinabè ? 7 millions, une broutille ! A ce niveau on relève même une contradiction, puisque désormais la prime de la coupe du Faso est passée à 10 millions. Les clubs aussi de leurs côtés se doivent de développer des initiatives pour s’attacher les service de sponsors, et faire des recrutements conséquents de joueurs étrangers capables d’enflammer le championnat. Ne vaut-il pas mieux avoir un championnat avec moins de clubs, que plusieurs parmi lesquels la moitié n’apporte rien au championnat du point de vue de la compétitivité ? La professionnalisation du championnat aura aussi pour avantages de garder un peu plus longtemps les joueurs en fin de cycle dans les centres de formation.
Et c’est aussi à ce prix que le public trouvera son intérêt à faire le déplacement des stades. De même, si des joueurs de talent émergent dans le championnat domestique, cela apportera une émulation entre les expatriés et les locaux au sein de la sélection nationale.
Barthélemy KABORE
Agence d’information du Burkina