C’est dans un Stade Olympique de Sousse d’une capacité de vingt mille places mais vide aux trois quarts que Tunisiens et Burkinabè ont joué. Comme supporters, on avait d’un côté, des enfants et des adolescents tunisiens, et de l’autre, une poignée d’une centaine de supporters de la communauté burkinabè de Tunis en majorité des étudiants. Parmi les supporters des Burkinabè, il y avait des Ivoiriens. Les deux coachs pour ce match capital ont opéré quelques retouches dans leur effectif, des titulaires à l’aller sont passés suppléants et vice versa.

Par contre, d’autres ont carrément été remplacés. Chez les Etalons, contrairement à ce qui avait été dit de la blessure de Iliasse Sawadogo, il en avait pour deux mois d’indisponibilité. Mais à la grande surprise, il a été aligné et devait animer l’attaque burkinabè. On note également 2 autres nouveaux, Richard Illy et Abdoul Gafar Sirima. Chez les Aiglons, on enregistrait 2 nouveaux, Chiheb Jebeli titularisé, l’auteur du 3e but, et Ayadi Ghadzi entré en 2e mi-temps.

Dès la 1re mn du coup d’envoi de l’arbitre marocain Mabrouk Mounir, les Etalons annoncent les couleurs par une infiltration de Abdoul Gafar Sirima, il parvient à tirer, mais écrasée, la balle n’est pas cadrée. Bon début de match, pense-t-on chez les Burkinabè, mais la réaction des Tunisiens ne se fera pas trop attendre. Sur un contre rapidement mené sur le flanc gauche du camp burkinabè, la défense concède le corner. Sa décomposition, faite à la remoise, suivie d’un centre, envoie la balle dans la zone de vérité des Etalons. Le goal Mohamed Papou Koudankou renvoie mal le ballon et Baheddine Othman qui était sur la trajectoire reprend de la tête et ouvre le score pour les Aiglons. On entend les cris juvéniles qui fusent des gradins, Tunis, Tunis !!!.

Dans le camp des supporters des Etalons, on est abasourdi par ce but auquel on ne s’attendait pas, vu l’entame du match. Ce but matinal entame le moral des poulains du coach Moctar Barro qui perdent leurs repères. Les Aiglons s’approprient la direction du jeu, un jeu bien élaboré aussi bien dans l’entrejeu que sur les côtés, avec un virevoltant ailier droit Maher Gabsi qui donnera du fil à retordre à la défense burkinabè, surtout au latéral Jhataou Abdoul Zhatou Kaboré avait de sérieux problèmes pour l’arrêter. Les Burkinabè deviennent inexistants au milieu de terrain, on ne prend pas le soin d’évoluer par des passes pour bien construire, si bien que les balles balancées sont vite récupérées. La pression tunisienne ne se relâchera pas, et le danger fus toujours du même côté. A la 26e mn, un centre-tir va lobber toute la défense qui était avancée, le goal tente d’anticiper, trop tard, l’avant-centre Hazem Hassen Haz, déjà buteur à Ouaga est le premier sur la réception et le lobbe, 2e but des Aiglons. Dans leur balle en profondeur, Illiasse Sawadogo, par 2 fois aux 28e et 33e mn crée des occasions.

La 1re, après avoir récupéré la balle relâchée par le gardien, il ne trouve pas de repreneur et la 2e, une action individuelle dans la défense, mais le surnombre aura raison de lui. Mais dans cette dernière action, les supporters des Etalons voyaient un penalty pour lui, tant il a été rudoyé et envoyé au sol. Mais il n’en sera rien. Ce score de 2-0 pour les Aiglons va conduire les protagonistes à la mi-temps. De retour des vestiaires, les Burkinabè qui savent que l’espoir est toujours permis, avec un but, avec probablement des tirs au but, sont encore les premiers à se créer une occasion, toujours par Illiasse Sawadogo.

A la 47e mn, il embarque la défense tunisienne, décroche un bolide à mi-volée cadré, mais le goal parvient à boxer la balle. Aussitôt après, les Aiglons reprennent à leur compte la partie et leur velléité offensive sera vite payante à la 53e mn, par des combinaisons de petites passes dans l’axe des Burkinabè.
La défense est mise au vent, et Chiheb Jebeli, mis sur orbite, est face-à-face avec Koudankou qui ne pouvait que constater les dégats. C’est le 3e but. Le coach Moctar Barro opère des changements, remplace Illiasse par Oumar Papa Syla. Zoumana Traoré et Fayçal Ouédraogo aussi feront leur entrée, mais la donne du jeu ne changera pas. A 3-0, cela devenait vraiment une gageure pour les Burkinabè qui se devaient de marquer 2 buts. Mais, les Etalons ne baissent pas les bras, et continuaient à se battre, ne serait-ce que pour obtenir le but de l’honneur. Et ce but, Ismaël Karambiri le laissera échapper, quand il se retrouva face aux buts vides tunisiens à la 69e mn, en loupant royalement le cadre.

La note pouvait également être plus salée tant les Aiglons ont aussi eu des occasions, un 4e but a même été refusé pour position avancée. En fin de partie, les Etalons ont continué à 10 le jeu, Zoumana Traoré ayant été expulsé pour anti-jeu. Le coach Barro s’est fait fair- play : « on est venu avec des ambitions de se qualifier,on n’a pas réussi, mais je reconnais que l’équipe tunisienne était très forte, elle a montré qu’elle avait du métier », commente-il. Son homologue tunisien, Chamegdine Samti, quant à lui a trouvé que l’équipe burkinabè a de la valeur, mais, ajoute-it-l, ils ont su exploiter ses faiblesses.

Pour la phase finale au Maroc, l’objectif de l’équipe tunisienne est le carré d’as afin d’aller à la coupe du monde. Les cadets, cuvée 2012-2013, avaient le devoir de défendre le trophée acquis par leurs aînés, mais, il y a que les promotions se suivent, mais ne se ressemblent. Les Etalons peuvent tout de même continuer à nourrir de l’espoir, au cas où la réserve formulée par la FBF sur l’identité et la catégorie réelles sur certains joueurs tunisiens aboutissait.

Barthélemy KABORE : Envoyé spécial à Sousse

Sidwaya