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Amity Méria : La force tranquille

Publié le jeudi 20 septembre 2012 à 22h25min

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Amity Méria : La force tranquille

Six albums à son actif abordant, entre autres, des thèmes tels que la paix, la traitre des enfants, la prostitution, l’unité africaine, le combat pour le bien-être de la femme. En décembre 2011, à l’occasion des 20 ans de sa carrière musicale, l’artiste musicienne, auteur –compositeur, Amity Méria a tenu à dire merci à l’ensemble de la presse nationale, partenaire privilégiée mais aussi à tous ses fans et toutes les bonnes volontés qui l’ont toujours soutenue. Ils sont nombreux à se demander ce qu’est devenue la « Diva » de la musique burkinabè. Profitant d’une visite de courtoisie aux Editions Sidwaya, le mardi 11 septembre2012, nous lui avons tendu notre micro…

Sidwaya(S) : Tu n’es plus à présenter, mais pour ceux qui ne te connaissent pas qui est Amity Méria ?

Amity Méria (A.M) : Je suis Mariam Dramé à l’état civil. Amity Méria est mon pseudonyme, mon nom d’artiste. Je suis née un 10 mai dans la province du Poni avec comme chef-lieu Gaoua, par ailleurs capitale de la région du Sud-ouest. Mes études primaires m’ont conduite à Bobo Dioulasso où j’ai fréquenté l’école primaire publique de Médinacoura puis à Banfora de 1975 à 1979.Plus tard, avec mon certificat d’études primaires en poche, mon cursus s’est poursuivi au collège Sainte Thérèse de Banfora et au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo Dioulasso. Ma réussite au Baccalauréat série A4 a mis un terme à mes études secondaires. En 1986, j’ai été admise à l’Institut supérieur de langues, des Lettres et des Arts. De 1986 à 1990, comme diplômes acquis dans cet Institut, j’ai obtenu respectivement un DEUG I, un DEUG II, la Licence en Lettres Modernes, puis un certificat de maitrise en Lettres et Arts.

S : Comment es-tu arrivée à la musique ?

A.M : Tout a commencé avec la première promotion de l’orchestre de l’Université de Ouagadougou. En ce moment, j’étais juste amatrice de musique et je ne pensais pas qu’un jour je pouvais y gagner ma vie ! Mais au fil du temps, j’ai été piquée par le virus et comme l’adage le dit si bien, « l’appétit vient en mangeant ».En côtoyant la musique à l’Université, il fallait choisir à un certain moment. Finalement, mon choix s’est porté sur une carrière musicale.

S : Combien d’albums as-tu sur le marché ?

A.M : Vers la fin de mon passage à l’Université de Ouagadougou, j’ai pensé déjà à un album et le premier était sur le marché de disques en 1990 et c’était l’album « la paix ». Mon 2ème « Dabari » était disponible en 1993. « Kanou », « Djé N’Ganda » et « Maaya » ont été mis à la disposition de mes fans respectivement en 1997, 2000 et 2004. Et le tout dernier reste bien entendu l’album « Akodi ». En somme, six (06) albums en 20 ans de carrière.

S : Juste après l’Université, tu enseignais déjà. Par la suite, un désintéressement à ce corps de métier pour te consacrer entièrement à la musique ! Pourquoi ce revirement ?

A.M : Il faut dire que ce fut une autre expérience acquise dans ce domaine même si j’exerçais dans le privé. Mes apprenants étaient constitués pour la plupart d’expatriés. C’était très passionnant car je prenais avec beaucoup de rigueur les tâches qui m’étaient confiées. Avec le temps, je faisais l’enseignement et la musique simultanément. Avec le durcissement et les exigences inflexibles des contrats musicaux, un choix s’imposait à moi et c’est sans ambages que j’ai décidé de faire la musique. En réalité, je ne voulais pas être cette personne là qui soit moyen partout.

S : Après la célébration des 20 ans de musique de l’artiste Amity Méria en décembre 2011 dans la salle des banquets de Ouaga 2000, plus de nouvelles apparemment de toi ! Qu’est ce qui explique ce silence ?

A.M : (rires). Permettez –moi de revenir sur les raisons de cette halte dans ma carrière musicale. La cérémonie était placée sous le signe de la reconnaissance à la presse. Les hommes de média et les artistes musiciens étant d’une même famille. C’est vrai que nous n’avions pas atteint à 100% nos objectifs, mais il fallait à tout prix marquer un arrêt pour dire merci et demander du soutien et de la bénédiction surtout pour la suite. Avec l’aide de fans et quelques amis même sans les sponsors, j’ai pu néanmoins organiser des retrouvailles autour d’un repas pour dire merci à ceux qui sont à mes côtés nuit et jour notamment les journalistes.

En tant qu’artiste, cette soirée ne pouvait pas se tenir sans un spectacle et c’est ainsi que mes collègues musiciens sont venus me soutenir, et c’était particulièrement les vedettes de la chanson féminine. Je saisis l’opportunité que vous m’offrez pour saluer et remercier la mobilisation de mes collègues.
En dehors des autres presses qui m’ont été d’un grand appui, je profite dire merci a la RTB qui a retransmis en direct la manifestation. Etant sur le satellite, la cérémonie a connu un grand succès à travers le monde et nous avons reçu le feed back . Le 2ème volet de la manifestation consistait à recueillir des fonds au cours de la soirée afin de venir en aide à quelques structures qui œuvrent dans le social. Ainsi donc, nous avons fait un coffret de mes six albums à prix social qui ne dépassait pas les 10 mille francs CFA.

Au terme de cette vente aux enchères, nous avons pu engranger plus d’un million FCFA que nous avons repartis entre six associations et chacune d’elle est repartie avec un chèque de plus de 200 cent mille francs CFA.

S : Une idée des associations bénéficiaires ?

A.M : Ces associations bénéficiaires étaient Home Kisito, l’association Haminako de Bobo Dioulasso, la maison de la femme de Dori, une maternité de Gaoua, l’association Munyu des femmes de Banfora, et l’hôpital de Nouna.

S : Que pensez –vous du milieu du Show Biz burkinabè ?

A.M : je pense que chaque activité évolue avec son temps. Quand nous commencions, c’était l’acoustique, le « live ». Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La pléthore d’instruments issus du milieu des TIC, fait qu’il n’est plus du tout difficile de faire de la musique et devenir artiste ! Le hic, c’est que la musique n’est plus naturelle ! La musique a viré vers le virtuel .C’est ça aussi l’évolution de la technologie. De moins en moins, les vrais musiciens, c’est-à-dire les guitaristes, les bassistes, les flutistes, les clavistes s’expriment.

Et cette situation ne permet pas de maintenir le cap. Ce qui pourrait être intéressant dans cette mutation, c’est peut -être un dosage savant dans le souci de se faire une identité, tirer son épingle du jeu. Malgré tout, nous devons toujours tendre vers l’originalité. J’estime tout de même que la génération de musiciens après nous est en train de gagner en altitude positivement. Toutefois, j’encourage le « live » car c’est par ce canal que de nombreux artistes pourront vivre de leurs arts.

S : Si ce n’est un secret, parle-nous de ta situation matrimoniale actuelle

A.M : (rires) Je suis mariée et mère de deux enfants.

S : un message particulier ?

A.M : Je dis sincèrement merci aux Editions Sidwaya, qui m’offrent l’occasion de m’exprimer. Je n’oublie pas toute la presse nationale, encore moins le public burkinabè qui n’a cessé de me soutenir.

Kafouniba Chritien SOME

Sidwaya

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