Election présidentielle à la CAF : De chaudes batailles en perspective
Le Camerounais Issa Hayatou et ses fidèles comptent modifier les statuts de la Confédération africaine de football (CAF) pour garder la main sur l’instance continentale du football. C’est la conclusion à laquelle parviennent les acteurs du football africain, suite à une manoeuvre de la Fédération algérienne de football.
Une grosse bataille s’annonce à la Confédération africaine de football (CAF) en mars 2013 au Maroc où doit se tenir l’assemblée générale élective à la présidence de cette institution. Mais en guise d’apéritif à ce combat entre des gladiateurs du foot africain, la première manche risque de se jouer le 3 septembre prochain. En effet, les 54 associations membres de la CAF vont se retrouver à cette date, aux Îles Seychelles, pour une assemblée générale extraordinaire. A l’ordre du jour figurent plusieurs dossiers dont celui qui fait déjà des gorges chaudes, en l’occurrence la proposition de la Fédération algérienne de football (FAF). En effet, dans un courrier daté du 20 juin, la FAF propose que « tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF ».
Cette proposition a fait bondir dans la sphère du football continental, chacun s’interrogeant sur les motivations réelles des auteurs d’une telle initiative à environ cinq mois d’une élection. A leurs yeux, c’est un texte taillé sur mesure, dont la seule volonté est d’écarter de sérieux candidats qui peuvent inquiéter l’actuel locataire de la maison du football africain au Caire. Si le texte était adopté, il permettrait d’écarter par exemple la candidature de Jacques Anouma, ancien président de la Fédération ivoirienne de football et principal challenger de Issa Hayatou.
Depuis que l’Ivoirien a annoncé sa candidature à la présidence de la CAF, le camp de l’actuel président, qui manifeste la volonté de briguer un nouveau mandat, est en ébullition. Rival de taille dont la candidature fait visiblement peur en face, Jacques Anouma est devenu membre du comité exécutif de la FIFA en 2006 au Caire, au nom de l’Afrique. Réélu en 2011 à Khartoum au Soudan, il est de facto membre du comité exécutif de la CAF. Toutefois, dans le but de faire gagner une place de plus à la sous-région ouest-africaine au sein de l’instance dirigeante du football continental, il n’a jamais voulu se présenter à ce niveau. Il a attendu son heure, selon les analystes, pour briguer le fauteuil présidentiel de la CAF, convaincu, à en croire son entourage, que cette fois est la bonne. Mais le camp en face semble déterminé à ne pas se laisser faire. Et c’est la Fédération algérienne de football, dont le président est dit proche de Issa Hayatou, qui se charge de jouer les porte-flingues.
JEAN DE LA CROIX OUATTARA
Fasozine