Lundi 18 juin, en fin de soirée, au stade El Wak d’Accra, l’athlétisme était en compétition pour le compte de la 3e journée des jeux dans plusieurs disciplines : les courses de relais 4 fois 100, le 4 fois 400 en hommes et femmes, le lancer de poids. Si aux courses de demi-fond le Burkina n’a pas pu se hisser sur le podium, la clôture des épreuves lui a par contre souri au lancer de poids. Lengani Timothée a effectué un jet de 15,41 m. La concurrence a été rude œuvre une dizaine de lanceurs. Le règlement n’autorisait qu’un lanceur par pays, mais le Ghana et le Nigeria ont aligné 2 personnes sur dérogation, cela, semble-t-il, pour mauvaise interprétation du règlement. C’est donc dire que les chances nigérianes et ghanéénnes étaient multipliées par deux, d’où une bataille rude pour le reste des lanceurs des autres pays. Chaque lanceur a droit à trois premiers essais à l’issue desquels un premier classement est fait.

Le poids fait 6kg. Au deuxième essai, Lengani projette mieux qu’à son premier essai, sur une distance de 15,41m. Le premier classement lui mettait en 2e position derrière un lanceur nigérian. Cela laissait entrevoir une rivalité entre les deux pour la suite. Les autres essais qui ont suivi, chacun a essayé de battre son meilleur jet, mais parfois dans le domaine qu’est le lancer, on réussit mieux aux premiers jets. Au terme des lancers, les meilleures tendances lors des premiers essais se sont avérés les meilleurs. Le Nigérian, bien baraqué qu’il est, conserve sa première place avec 16,01m, et Lengani 2e avec 15,41m. Même si on peut épiloguer sur les âges, rien qu’à voir parfois la morphologie, il y a fort à douter de la catégorie juniors de certains.

Lengani, élève en classe de première a 19 ans ; de par sa jeunesse, on lit même sur son visage, la logique du respect des âges. Il n’en fait pas un problème pour cette concurrence déloyale, au contraire ce paramètre lui aura permis de mesurer sa vraie capacité. « Mes concurrents étaient de taille. Ils m’ont amené à me transcender, pour avoir cette distance. J’ai fait ce que je pouvais pour honorer mon pays. Je suis fier et ma satisfaction est grande pour moi-même. Jai battu mon propre record qui était de 14,80m ? », se réjouit Lengani. Dans la même soirée du lundi en boxe, le Burkina a pu placer un pugiliste en demi-finale, grâce à Boureima Sawadogo dans la catégorie des 75kg, cela équivaut déjà à une médaille de bronze en attendant qu’il aille chercher l’or ou l’argent. Dans la matinée d’hier, le Burkina a compéti en lutte traditionnelle, en volley-ball et en handball. En lutte individuelle, les Burkinabè ont bataillé dur en demi-finale. Sur cinq demi-finales, 2 lutteurs ont pu arracher leur ticket pour la finale en faisant mordre le sable à leurs adversaires.

Il ?s’agit de Alex Yves Ky dans les 60kg et de Drissa Zon dans les 75kg. Ils ont triomphé respectivement d’un Togolais et d’un Ivoirien. La finale prévue aujourd’hui face aux Sénégalais s’annonce époustouflante. Le fait d’être en finale équivaut déjà à la médaille d’argent, en rêvant bien sûr à l’or. L’équipe des volleyeurs jouait son va-tout contre celle des Togolais, après avoir été battue lors du premier match 3 sets à zéro par le Niger, il lui fallait absolument se relancer. Après avoir dominé les Togolais 2 sets à 1, le capitaine Boubacar Sourabié et ses camarades vont se laisser rattraper, pour au final perdre au tie-break. Avec deux défaites dans un groupe de trois, les Burkinabè sont éliminés. Après quatre journées de jeux, le capital médailles du Burkina est à sept, en athlétisme, boxe et lutte, et on espère l’or d’ici là.

Barthélemy KABORE : Envoyé spécial à Accra

Sidwaya