Wilfried Balima : Entretien avec un Etalon de Moldavie
Il y a des footballeurs burkinabè qui font parler d’eux en bien, et Benjamin Wilfried Balima en fait partie. Meilleur buteur et meilleur joueur du championnat de Moldavie avec son club le FC Sheriff, il a aussi donné une bonne impression durant ses quelques apparitions avec les Etalons surtout lors des éliminatoires de la CAN 2012. Sa pointe de vitesse et sa percussion sont des atouts avec lesquels il faut compter dans le futur proche de notre onze national. Dans cet entretien, il parle surtout de sa saison avec son club et de son avenir proche.
Comment se porte aujourd’hui Benjamin Wilfried Balima ?
• Wilfried Balima se porte très bien. Je suis en super forme et je remercie le bon Dieu pour tout ce qu’il fait pour moi actuellement.
Peut-on dire que tu as pu te remettre de la difficile CAN à laquelle tu as participé à Malabo ?
• Bon, c’était décevant, mais je pense qu’il faut oublier cela parce que c’est déjà passé et se remettre au travail pour les matchs à venir, car la CAN 2013 va arriver bientôt.
On t’a vu très peu évoluer au cours de cette CAN alors que l’on attendait beaucoup de toi. Personnellement, n’es-tu pas déçu de ta participation ?
• Le public m’a vu, je n’ai pas pu bien évoluer parce que j’ai eu beaucoup de problèmes. C’est dû aux conditions du club et à quelques blessures. En octobre, avant la fin du mercato, je me suis blessé au bras. Comme j’étais en contact avec le coach, je n’ai pas pu me rendre pour les deux matchs amicaux en France contre la Guinée et le Mali.
Ensuite, j’ai arrêté tôt le championnat (le 25 novembre). Enfin, quand on était en stage au Cameroun pour les préparatifs de la CAN 2012 et avant d’aller à Franceville pour le match amical contre le Gabon, j’ai eu une blessure aussi.
Cela a fait que je ne me suis pas bien entraîné et je n’étais donc pas en grande forme.
Est-ce que cette CAN-là n’a pas porté un coup à tes propres ambitions, quand on sait que c’est des occasions pour se faire valoir ?
• C’est vrai, parce qu’il y a beaucoup d’équipes qui voulaient de moi avant la CAN et qui attendaient de voir ce que je pouvais y faire. Mais cela n’a pas vraiment trop joué sur moi. Car ces équipes-là suivaient depuis longtemps mes prestations. D’ailleurs, je suis resté en contact avec elles jusque-là.
Parlant de ton club, à ton retour de la CAN, tu as été meilleur buteur du championnat moldave avec 14 buts, tu as été même désigné meilleur joueur de la saison. C’est le couronnement du travail que tu fais là-bas …
• Je remercie le bon Dieu, parce que j’ai toujours marqué à chaque match. Je pouvais marquer 1 but, 2 buts ou 3 à chaque match. Donc c’est le couronnement. De retour de Malabo, je suis venu trouver qu’on m’a désigné meilleur joueur, en même temps meilleur buteur. Je me dis que c’est grâce au travail que j’ai fait et aussi à mon jeu ; à mon travail individuel durant les entraînements et en dehors des entraînements.
Depuis 6 ans que tu es au FC Sheriff, est-ce que tu as encore des choses à faire valoir en Moldavie ?
• Quand je suis arrivé, j’avais d’abord signé un contrat de 5 ans. J’ai eu beaucoup de contacts avec d’autres clubs mais mon président ne voulait pas que je parte et j’étais toujours sous contrat avec lui. Au début, le niveau du championnat n’était pas trop élevé et depuis 4 à 5 ans, les Africains ont commencé à débarquer et le niveau du championnat est devenu très relevé. C’est pourquoi le président ne voulait pas que je m’en aille. Inch Allah, je pense que je pourrai partir bientôt.
Logiquement ton contrat finit quand ?
• Mon contrat est fini cette année, mais comme le président ne veut pas que je parte en raison des titres que j’ai obtenus, il m’a fait une proposition. Mais malgré tout, je tenais à partir. Ayant vu qu’il ne pouvait pas me convaincre, il a pris attache avec mon manager pour que je reste 6 mois encore avec Sheriff.
Quels sont les clubs qui te voulaient ?
• D’abord il y a le Sparta de Natick. C’est un club qui avait besoin d’un avant-centre parce qu’il était menacé de la relégation et comme à chaque match, je marquais, il se disait qu’il pouvait faire une bonne affaire avec moi. Arsenal de Kiev s’était aussi intéressé à moi. Ils sont maintenant 4e du championnat ukrainien. Donc ils avaient également besoin de moi. Il y avait aussi l’Olympique Nîmes en France. Ils ont manifesté leur intérêt bien avant la CAN. Ce dernier club avait même envoyé une délégation pour me rencontrer.
Si on se résume, tu as encore 6 mois à passer au FC Sheriff ?
• Oui, j’ai signé jusqu’en juillet 2012 et j’ai déjà marqué 3 buts en 4 matchs.
On suppose que tu seras libre de tout engagement avec le FC Sheriff d’ici peu ; Comment tu envisages l’avenir ?
• Je suis toujours suivi par ces clubs et j’attends qu’ils viennent discuter avec mon manager pour qu’à la fin du championnat, je puisse rejoindre l’un d’entre eux. J’ai envie de jouer dans un championnat de haut niveau pour me relancer, c’est à mon manager et à moi de voir.
Est-ce que tu as conscience que l’avenir des Etalons repose sur les joueurs de ta génération ?
• Je le sais. Je pense qu’avec les Etalons, j’aurai aussi la chance de m’imposer. Si l’on me la donnait un jour, je pourrais me battre et apporter quelque chose au groupe Etalons. Et c’est sûr que l’équipe peut compter sur moi.
Certaines personnes pensaient que tu ne voulais pas quitter le FC Sheriff et la Moldavie…
• Il y a beaucoup de personnes qui le pensaient. Mais cela ne dépend pas uniquement de moi. J’ai un manager et c’est lui qui fait tout pour moi. Et je crois que le président du FC Sheriff a pu le convaincre pour que je reste dans le club. C’est lui qui m’a dit de signer pour 6 mois et comme je l’écoute beaucoup, j’ai accepté de rester. Il est comme un père pour moi.
Il y a forcément eu de la valorisation et de choses intéressantes dans cette prolongation de contrat ?
• C’est vrai que la proposition était très alléchante et je pense que je suis le mieux payé du championnat moldave. Financièrement, il n’y a pas de problème ; ça va pour moi.
Revenons aux Etalons, Paulo Duarte a cédé la place à Paul Put. Comment as-tu accueilli cette nouvelle ?
• Je me dis que si on a changé de Coach, c’est parce que les dirigeants croient que le nouveau peut aussi apporter sa contribution à l’équipe nationale. Et je vois que c’est la Fédération et le ministère qui ont changé Duarte, donc prions seulement pour que le nouvel entraîneur puisse faire avancer l’équipe. Avec Duarte, c’était la famille, donc on va souhaiter également la bienvenue dans la famille du nouveau Coach.
La CAN 2013 est déjà là. Les éliminatoires c’est pour bientôt. Les Etalons ont-ils des chances de se qualifier ?
• Bien sûr qu’on a nos chances de nous qualifier. On a toujours eu un bon groupe. Je pense que si nous arrivons à maintenir le niveau, on pourra se qualifier pour la CAN 2013 en Afrique du Sud.
Le chiffre 14 semble te porter bonheur. D’abord, c’est le dossard que tu portes, ensuite, tu as marqué 14 buts cette saison. Raconte-nous cette l’histoire avec ce chiffre.
• Le chiffre 14, c’est d’abord l’histoire de mon papa. Quand il jouait, il portait le dossard 14. J’ai remarqué aussi que je suis né un 14 mars. Ma maman est née un 14 décembre et j’ai marqué 14 buts cette année. Je note au passage que c’est le 14 décembre 2006 que j’ai signé mon 1er contrat.
Ma maman m’a dit que je suis né à 14 h. Je porte le dossard 14 en équipe nationale tout comme dans mon club. Quand je regarde tout cela, je me dis que le chiffre 14 m’est favorable.
Entretien réalisé par Kader Traoré
Coupe CAF, ASEC # EFO : Le droit de rêver
L’Etoile filante de Ouaga est depuis le mercredi 4 avril à Abidjan où elle doit en découdre avec l’ASEC ce vendredi 6 avril, à 15h30, au stade Félix-Houphouët-Boigny, dans le match des 16es de finale retour de la coupe CAF. Ayant fait jeu égal à Ouaga (2-2), les Stellistes ont le droit d’y croire.
L’ASEC Mimosas croit à sa qualification pour les 8es de finale de l’Orange-CAF Coupe de la Confédération. Son challenger, l’EFO, aussi y croit dur comme fer. Le représentant burkinabè a toutes les raisons de rêver d’autant qu’il a pu vaincre le signe indien à Ouaga. En effet, dès lors qu’ils ont pu faire jeu égal avec les Mimos le 24 mars dernier au stade du 4-Août, les Stellistes doivent donner tout ce qu’ils ont dans le ventre pour avoir le gain du match. C’est la seule condition pour poursuivre l’aventure, à moins de faire un match nul d’au moins 3 buts. Chose qui est plus difficile à réaliser qu’une victoire de 1 à 0.
Ce voyage ne sera pas du tout une balade de santé et l’EFO en a conscience. Les poulains de Séraphin Dargani devront surtout être vigilants dans leur bastion défensif, car les Ivoiriens voudront marquer très tôt pour mettre la pression à leur adversaire.
C’est vrai que l’ASEC a perdu son dernier match dans son championnat face à la Jeunesse club d’Abidjan Treichville (JCAT) par 0-1 ; c’est vrai aussi que l’EFO a gagné dans son championnat face au Sanmatenga FC par 5 à 1, mais cela ne signifie pas grand-chose, sauf que l’attaque stellistes doit s’en inspirer pour scorer le maximum de fois.
Aussi, il y a que le 12e homme va jouer sa partition au profit du club local car à Abidjan, les Mimos ont énormément de supporters, et c’est à la formation burkinabè de ne pas s’affoler. Le coup est jouable et il faudra se donner à fond.
KT
L’Observateur Paalga