LES ETALONS A LA CAN : Peut-on encore y croire ?
La magnifique cérémonie d’ouverture de la 21e Coupe d’Afrique des nations a fait rapidement place à la réalité du terrain avec ses joies pour les uns et ses déboires pour les autres. Les Etalons sont dans le second groupe. Ils sont de ceux qui sont entrés dans la compétition en reculant. Une défaite face au Onze angolais qui est restée en travers de la gorge de millions des Burkinabè qui s’attendaient à tout sauf à une défaite aussi matinale. Un match a priori pas trop difficile sur le papier, s’est avéré, au finish, un cauchemar pour l’équipe de Duarte qui se mord les doigts aujourd’hui d’avoir offert deux buts cadeaux à l’adversaire.
Des erreurs défensives telles que celles commises par Bance et compagnies sont inacceptables, à ce niveau de la compétition. Et ce n’est pas la première fois que cela nous arrive. Les larmes de Duarte traduisent d’une certaine façon, aussi bien la peine que la difficulté de bâtir une équipe qui joue juste, qui joue bien et qui gagne. Cela requiert certes de la rigueur dans le jeu, du talent chez les joueurs, de la détermination et de la baraka. Il a manqué un peu de tout cela au collectif burkinabè qui s’est mis la pression, à l’occasion de cette première journée de la Coupe d’Afrique des nations.
Les Etalons restent une équipe imprévisible qui a pris la mauvaise habitude de jouer avec les nerfs de ses supporters : elle démissionne quand on l’attend et surprend quand personne ne veut parier un copeck sur sa victoire. Malgré tout, les Burkinabè restent attachés à cette équipe qui, depuis quelque temps, est abonnée à la CAN. C’est le résultat de plusieurs années de sacrifices au niveau de l’Etat et d’un chef d’Etat amateur du ballon rond. Mais si les performances ne suivent pas, il s’en trouverait bientôt des Burkinabè pour critiquer le sacrifice financier de contribuables pour faire des Etalons, le porte-drapeau d’un pays qui veut compter dans le gotha du foot continental. Les Etalons ont toujours été les enfants chéris du sport burkinabè, largement soutenus et entretenus mais qui visiblement, n’ont pas les moyens de nos ambitions sportives.
Passer le premier tour de cette CAN devient une mission herculéenne pour les garçons de Paulo Duarte qui auront face à eux jeudi la bande à Drogba. Celle-ci a fait un service minimum face à l’équipe du Soudan et n’entend pas compromettre son statut de favori. Sur le papier, les Ivoiriens partent largement favoris. Mais pour les Etalons, ce devra être tout sauf une défaite, synonyme d’élimination. On a envie d’y croire, mais c’est aux Etalons de donner les raisons d’y croire. En tout cas, le Burkina tout entier les regarde.
Abdoulaye TAO
Le Pays