LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Simon COMPAORE : "J’ai mené le bon combat... J’ai achevé ma course."

Publié le jeudi 19 janvier 2012 à 01h02min

PARTAGER :                          

La commune de Ouagadougou, c’est maintenant 12 arrondissements et 55 secteurs. Un nouveau visage administratif auquel il va falloir s’habituer car impliquant de nouvelles données administratives et de nouvelles appellations. Pour comprendre les fondements de ce redécoupage administratif de la capitale burkinabé, nous avons pris attache avec son bourgmestre, Simon COMPAORE, qui a bien voulu nous recevoir le 13 janvier dernier, pour un « entretien sans protocole ».

Un entretien qui a eu lieu à l’hôtel de ville quelques heures avant le lancement officiel de la campagne d’information sur le redécoupage administratif de la commune. Outre les questions liées à ce nouveau visage administratif, Simon COMPAORE a répondu à d’autres non moins importantes en rapport avec son mandat à la tête de la commune.

Avant le redécoupage administratif, comment se présentait la ville de Ouagadougou ?

L’équipe municipale qui est arrivée aux affaires en 1995 a hérité d’une loi qui découpait la commune de Ouagadougou en 5 arrondissements (Boulmiougou, Bogodogo, Nongr-Massom, Sig-Noghin et Baskuy) et ceux-ci étaient composés de secteurs (30) et de villages (17).

Monsieur le maire, quels sont les fondements du redécoupage de la ville de Ouagadougou ?

Il y a essentiellement deux raisons qui fondent le redécoupage de la ville de Ouagadougou. D’abord, Ouagadougou est une commune très étendue. Ensuite, c’est environ 52 000 hectares pour une population de près de 2 millions. Cet état de fait classe la ville au 1er rang de celles les plus étendues en Afrique de l’Ouest. Cela n’est donc pas sans conséquences. Si vous prenez des arrondissements tels Bogodogo et Boulmiougou, on a l’impression d’être dans d’autres villes car prés de 500 000 personnes y vivent. Gérer ces entités avec une telle équipe municipale n’est pas chose aisée. Le constat aussi est que ces arrondissements étendus ne sont pas homogènes… une bonne partie n’est pas structurée, c’est-à-dire qu’elle est non lotie et il n’y a pas les services sociaux de base (eau, électricité, assainissement…) auxquels il faut ajouter une insuffisance d’infrastructures routières. Tenez j’ai un jour garé mon véhicule pour essayer à pied de dresser la situation des nouveaux lotissements dans l’arrondissement de Boulmiougou et je m’y suis égaré ! Cela pose problème parce qu’on devrait circuler allègrement dans les arrondissements. Or, quand l’arrondissement est très vaste, c’est difficile à gérer du point de vue de l’espace et de la population. Gérer 120 000 habitants et 500 000 habitants, ce n’est pas la même chose. C’est dire que la gestion était donc devenue difficile à tous les niveaux.

Les maires et les conseillers qui devaient être les plus proches des populations ne le sont pas d’où la nécessité de redimensionner les arrondissements. L’autre aspect est que du point de vue du développement de ces arrondissements, il y a problème. Quand un arrondissement est très étendu, on a des difficultés pour sérier les problèmes et planifier les actions de développement. Je crois qu’avec le redimensionnement, on aura des entités beaucoup plus réduites et faciles à gérer ; déceler les préoccupations des populations. Je pense que la nouvelle configuration va encourager les maires à aller à la recherche des financements pour résoudre les problèmes que rencontrent les arrondissements. Dans tous les cas, retenez que le redécoupage a pour objet de faire en sorte d’abord qu’on soit plus proche des populations, de leurs réalités ; et ensuite, avoir des arrondissements réduits et faciles à gérer. En passant de 5 arrondissements à 12, on a des entités beaucoup plus réduites, avec des populations réduites.

Au jour d’aujourd’hui, quelle est la nouvelle configuration administrative de la ville d’Ouagadougou ?

Selon le nouveau découpage, la ville de Ouagadougou a 12 arrondissements et 55 secteurs. On ne voit plus apparaître les villages, car ceux-ci (17 villages) sont rattachés à des secteurs. Pour vous donner une idée, l’arrondissement 1 comporte 6 secteurs, le 2 comporte 5 secteurs, le 3 comporte 5 secteurs, le 4 comporte 5 secteurs, le 5 comporte 4 secteurs, le 6 comporte 5 secteurs, le 7 comporte 4 secteurs, le 8 comporte 3 secteurs, le 9 comporte 4 secteurs, le 10 comporte 5 secteurs, le 11, 6 secteurs et le 12, 4 secteurs. Vous remarquerez que c’est en moyenne 4 ou 5 secteurs dans chaque arrondissement. Si vous prenez l’ancien découpage, Baskuy avait par exemple 12 secteurs ; avec le redécoupage, ceux-ci sont réduits au niveau des arrondissements. Etant donné que ces entités constituent des circonscriptions électorales, les élections municipales à venir seront mieux conduites car on ne parlera plus en termes de conseillers de villages, mais des conseillers de secteurs.

Est-ce à dire que le nouveau découpage sera pris en compte pour les élections à venir ?

Je pense que ce sera ainsi, parce qu’il n’y a pas de raison qu’on vote une loi depuis 2 ans et ne pas l’appliquer aux élections. Je suis même affirmatif parce que la CENI, qui est la structure chargée de l’organisation des élections, a mis ses démembrements dans les 12 arrondissements, donc elle est dans la dynamique du redécoupage et se prépare en conséquence.

Le redécoupage avait créé en son temps une petite polémique dans la mesure où les sièges actuels des mairies de Boulmiougou et de Sig-Noghin se retrouvent sur le territoire de l’arrondissement 3. Ce problème est-il résolu maintenant ?

C’était en réalité une fausse polémique. Chaque arrondissement a son siège qu’on appelle mairie d’arrondissement. L’Arrondissement 1 a son siège dans l’actuelle mairie de Baskuy. Et celui du 2 son siège à l’école Baoghin, le 3 son siège à l’actuel mairie de Sig-Noghin, le 4, c’est l’actuel mairie de Nongr-Massom, le 5 son siège à l’actuel mairie de Bogodogo, le 6 son siège à côté du château d’eau du secteur 17 mais provisoirement la mairie sera sur le site de l’actuel mairie de Boulmiougou. Et il en est de même pour les autres arrondissements qui ont chacun un site bien délimité. Vous voyez que rien n’a été fait au hasard. Les différents sites ont donc été identifiés et la plupart ont déjà des clôtures suite à des appels d’offres. Il reste maintenant la construction des bâtiments qui doivent abriter les services. Donc si dans un arrondissement, il se trouve qu’il y a deux bâtiments, par exemple la mairie de Sig-Noghin et celle de Boulmiougou qui se retrouvent dans un même arrondissement, on délocalise une mairie ; mais le bâtiment restera pour l’utilisation de l’administration. Il n’y a donc pas de problème à ce niveau puisque tout a été prévu.

Le redécoupage va nécessiter de gros investissements pour accompagner la dynamique. Est-ce qu’il y a une programmation pour ces investissements qui seront réalisés ?

Nous avons monté un dossier depuis un an que nous avons soumis au ministère de l’Administration territoriale avec un plan type de mairie parce que nous estimons que le manque d’espace doit nous amener à construire en hauteur. Mais sachant que cela va coûter cher, on peut déjà construire de manière évolutive. C’est-à-dire qu’on peut construire déjà le rez-de chaussée avec un certain nombre de bureaux et normaliser au fur et à mesure. Selon nos informations, une prévision a été établie au niveau du ministère pour la construction de ces mairies. La question qu’on peut se poser est de savoir si on sera prêt avant les élections. Je pense qu’à ce niveau cela ne pose vraiment pas de problème, car pour les communes rurales, on n’a pas demandé des bâtiments avant d’organiser les élections. Vous avez vu qu’il y a eu des communes rurales qui se débrouillaient avant d’être dotées en sièges de mairies. De la même manière, on dotera conséquemment de sièges ces entités territoriales peut-être par la location avant les constructions. Je voudrais préciser que ce n’est pas seulement les bâtiments, nous avons prévu dans le dossier le nombre de personnel qu’il faut pour le fonctionnement de ces mairies en précisant le type de personnel dont nous aurons besoin selon leur mode d’acquisition. Ce qui veut dire qu’au sein même de la commune de Ouagadougou, un redéploiement du personnel au niveau de ces 12 arrondissements s’impose. Il en est de même pour la logistique au niveau de chaque arrondissement : les motos, un véhicule par arrondissement.

Monsieur le maire, est-ce que la population a été suffisamment impliquée dans tout le processus ayant conduit au redécoupage ?

Je rappelle que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso sont des communes à statuts particuliers et ce sont ces deux communes qui ont fait l’objet de redécoupage. A Ouagadougou, comment avons-nous opéré ? Dès que nous avons été saisis par les autorités pour réfléchir sur la question, nous avons d’abord informé le conseil municipal lors d’une session que nous avons organisée et nous avons dégagé la méthodologie qu’il fallait adopter. C’était d’abord faire des sessions d’arrondissement élargies aux personnes ressources (les chefs coutumiers, les religieux, les associations…) pour les informer de ce projet de redécoupage. Mais avant ces rencontres, on a demandé aux services techniques de regarder sur les bases des éléments qu’on a sur la carte, pour faire des propositions de redécoupage en tenant compte de la population et de la superficie. La population, c’est entre 50 000 et 125 000 et la superficie, c’est en moyenne 25 km2 pour chaque arrondissement.

Sur la base d’un premier jet que la direction de l’Habitat et de l’Urbanisme a eu à proposer, nous avons échangé et nous nous sommes déplacés dans les différents arrondissements pour assister à ces rencontres d’explication et répondre par la même occasion aux questions. On nous a posé des questions sur par exemple le chevauchement de territoire sur le plan de la coutume. A l’époque, nous avions répondu que cela n’a rien à voir avec le découpage coutumier. Si vous êtes par exemple le chef de Kilwin et que kilwin est partagé entre deux arrondissements, vous êtes toujours le chef de votre entité. Pour nous, c’est purement administratif. C’est pour dire qu’on a vraiment discuté avec la population pour intégrer ses observations dans le plan de redécoupage. Je dois vous dire que sur la base de la première mouture, il y a eu des arrondissements qui ont fait des amendements, que nous avons pris en compte ; nous avons rediscuté en grand conseil de la ville et nous avons intégré les différents amendements. Cela a pris vraiment du temps et c’est après l’intégration des amendements faits par les arrondissements que nous avons adopté le projet de document envoyé au niveau du ministère. Et le document a été soumis au Conseil des ministres qui l’a adopté avant d’être envoyé à l’instance décisionnaire, l’Assemblée nationale.

L’Assemblée à travers une de ses commissions spécialisées a travaillé avec les staffs des communes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso pour s’approprier le projet de loi de redécoupage. Et après cela, les députés ont adopté la loi. Je dois dire qu’on avait proposé des noms pour les arrondissements. Mais lors des discussions au niveau de l’Assemblée, les noms qui avaient été proposés ont été rejetés ou ajournés.

Est-ce que le nouveau redécoupage va définitivement délimiter Ouagadougou qui ne cesse de s’étendre ?

Disons qu’on a commis des erreurs en laissant se développer la commune en longueur. Vous savez comment cela est arrivé. Les gens viennent se masser à un endroit donné, ils font la pression, ils demandent qu’on lotisse, on le fait, ils revendent leurs parcelles et vont plus loin s’installer et à nouveau, ils atteignent une masse critique. A ce moment, il faut répondre aux besoins des services sociaux de base que sont les routes, les écoles, les dispensaires, etc. Nous nous sommes laissés aller et la ville s’est étalée. Une ville par définition est verticale. Quand elle est étalée horizontalement, elle pose préjudice à la mise en place des services sociaux. La ville de Ouagadougou est longue d’une trentaine de km, entre 15 et 20km de large. Alors qu’en 1960, près de 80% de la population de Ouagadougou était concentrée dans environ 5 à 10 secteurs. On avait environ 60 000 habitants. L’étalement de la ville de Ouagadougou cause des problèmes même aux communes rurales avoisinantes. Nous avons eu une réunion élargie aux autorités des communes rurales environnantes au ministère en charge de l’Administration du territoire pour que l’on puisse arrêter définitivement les limites de la ville. Je crois que, avec cette concertation, nous tendons vers cette limitation définitive de la ville de Ouagadougou.

Je dois vous dire que les lotissements vont s’arrêter d’eux-mêmes après. Puisse que c’est parce qu’il y a la terre qu’on lotit. Ce qui va nous amener à mieux organiser ce qui est déjà loti. C’est-à-dire les lotissements faits avant, sous, pendant et après la Révolution et qui ne disposent pas de toutes les commodités de la ville dont, entre autres, l’assainissement, des routes bien faites, les services de nettoyage, etc. Je pense que cette délimitation définitive de la ville va nous amener à concentrer nos efforts sur les zones qui ont été loties et pour lesquelles tous les aménagements nécessaires n’ont pas pu être faits pour donner une qualité de vie requise aux populations qui y vivent.

Vous organisez une campagne de sensibilisation des populations sur le nouveau redécoupage de la ville de Ouagadougou ; quels sont les objectifs poursuivis par cette campagne et combien de temps va-t-elle durer ?

Notre campagne de sensibilisation va durer tout le temps qu’il faut et cela jusqu’aux élections. L’objectif, c’est d’amener les gens à connaitre la nouvelle configuration de la commune. Les gens étaient habitués à dire « je suis dans l’arrondissement de Baskuy, au secteur 12 ». Il faudra que désormais, ils s’habituent à dire qu’ils sont au 1er arrondissement, au secteur 5, 6 etc. Il faut qu’ils sachent où ils sont. Puisqu’on ne va plus parler de Boulmiougou, de Baskuy, de Sig-Noghin, etc., il faut que les gens s’habituent à cette nouvelle configuration. D’ailleurs, les élections à venir auront lieu dans ces nouveaux arrondissements et dans ces nouveaux secteurs ; et comme le secteur est la circonscription électorale, il est nécessaire que les gens qui seront enrôlés sachent où ils sont exactement pour éviter les désagréments lors des votes. De plus, ce travail va certainement aider la CENI au moment où elle va lancer l’enrôlement des citoyens dans les arrondissements et secteurs de notre ville.

Parlant justement d’élections, ce nouveau redécoupage avantage-t-il ou désavantage-t-il, selon vous, les partis politiques ?

Je m’attendais à ce que vous me posiez cette question. Il n’y a pas de calcul politique dans ce redécoupage. Personnellement, je pense même que ce découpage plait à pas mal de chapelles politiques parce que chacun pense pouvoir tirer son marron du feu. Avec les 12 arrondissements, si je suis un parti vraiment implanté à Ouagadougou, je peux espérer avoir une mairie d’arrondissement. En tout cas, c’est mon avis. Seulement, sachez que ce découpage ne cache aucune intention électoraliste.

Autre chose Monsieur le maire ; et si on vous demandait de faire le bilan rapide en termes de réussite et d’échec ou d’insuffisance de cette mandature ?

Pour ce mandat finissant, nous avons des raisons d’être satisfaits même s’il y a le sentiment qu’il reste beaucoup à faire. Nous avons réalisé l’essentiel de ce que nous avons prévu lorsque nous menions campagne. Lorsque vous faites une comparaison entre le programme de mandat et les réalisations, il y a des motifs de satisfaction. Je donnerai plus de détails lors de la conférence de presse du 20 janvier prochain. Nous pensons que même si ce qui a été prévu n’est pas réalisé à 100%, nous avons fait l’essentiel et il y a de la satisfaction à le dire sans trop de fanfaronnades ; le dire avec fierté et remercier le Tout-puissant qui nous a ouvert des portes, parce qu’on a pu mobiliser des financements importants et que ces projets que nous avons réalisés sont là. Tel le marché Rood-Woko. On a la fierté d’avoir pu réhabiliter le marché central avec l’appui de l’Etat central et de nos partenaires techniques et financiers. C’est quand même un des gros points au niveau de notre mandat qu’il convient de souligner.

La réhabilitation de cette infrastructure a coûté plus de 3 milliards FCFA. Vous comprendrez pourquoi on ‘est pas d’accord avec certains qui souhaitent qu’on laisse le marché aller à-vau-l’eau. On ne peut pas y mettre autant d’argent et ne pas être regardant sur son fonctionnement et son entretien. Pour ce mandat finissant, il y a quelque chose d’extraordinaire qu’on a eu à faire aussi, et qui constitue une fierté pour nous, une expérience tout à fait inédite, c’est le fait qu’on ait acquis un gros financement qui nous a permis de donner de l’eau de boisson, l’eau de robinet, à des populations qui étaient dans des zones non-loties. Cela constitue quelque chose de nouveau. Ça veut dire que, d’un mandat à l’autre, il y a des innovations, on est accompagné, et n’eût été le fait que la question des lotissements est venue s’imposer comme étant la question essentielle qui masque l’ensemble de tout ce qui concourt à la qualité de vie des populations, on aurait dit qu’on a accompli notre mission pour ce qui est du mandat 2006-2011. Mais enfin, il faut reconnaitre sagement que les équipes qui vont venir auront du travail parce que ce qui reste est immense. Pourvu que ces équipes aient la même dynamique, sinon plus de dynamique afin que vivement, elles puissent apporter de la terre à la terre.

Que pouvez-vous dire sur la question des parcelles qui, comme vous venez de le dire, ont porté un coup au bilan de votre mandat ?

Je vous l’ai déjà dit et je suis invariable. Pour les lotissements, une centaine de milliers de parcelles ont été dégagées. Très honnêtement si tous ceux qui avaient eu les parcelles avaient pu les mettre en valeur, aujourd’hui la ville y gagnerait. Malheureusement, parmi ceux qui ont été bénéficiaires de parcelle, attribuées par l’administration, il y en a qui ont vendu la leur, précarité oblige, et il y a de vulgaires spéculateurs. Ces gens-là, on les trouve partout. Ce n’est pas que chez les commerçants ou des gens qui ont l’argent ; même ceux qui n’en ont pas sont rentrés dans le circuit pour se faire des sous. Même des pauvres ont travaillé à tromper l’administration. Ce qu’il faut retenir au niveau des lotissements c’est que notre système de contrôle est faible. Nous n’avons pas trouvé un fichier informatisé à même de nous aider à minimiser les dégâts.

Au regard de votre engagement pour la commune, de tout ce qui a été fait pour la commune sous votre direction, certains n’hésitent pas à dire que Ouagadougou n’aura plus un maire comme vous. Qu’en dites-vous ?

Ne me flattez pas ! Ne me flattez pas parce que moi, je garde la tête sur les épaules. S’il y a une chose dont je suis heureux et fier, c’est d’avoir eu la chance d’être entouré, depuis 1995 à nos jours, d’une équipe qui m’a compris, qui m’a suivi, dans cette volonté de réussir et nous avons posé des actes. Dans bien de domaines, nous avons laissé des acquis qui constituent des exemples à suivre. Si dans d’autres, nous avons essayé de dessoucher mais sans grand résultat du fait des problèmes qui vont surgir, nous tirons des leçons de ces insuccès qui, et cela est important, constitueront des cas d’écoles pour les équipes à venir qui sauront éviter les écueils que nous avons rencontrés parce que justement ils ont été identifiés. Ces équipes iront alors sur un terrain connu, fortes de notre expérience, et éviteront les erreurs que nous avons commises. C’est l’essentiel de ce que nous pouvons apporter comme contribution aux équipes nouvelles qui vont venir. Moi je ferai toujours la bagarre à quelqu’un qui me dirait qu’on a été paresseux, qu’on n’a pas su ce qu’on voulait au cours des trois mandats que j’ai passés à la tête de cette commune. Je me suis investi avec passion. Et quand vous êtes passionnés pour quelque chose, vous vous dépensez sans compter.

C’est vrai que l’on peut se dépenser sans compter sans que le succès soit au rendez-vous, mais on ne pourra pas dire qu’il vous a manqué la volonté. Nous avons, en tout cas, été débordant de volonté, d’initiatives, et ça au moins je n’ai pas besoin que quelqu’un me le dise, moi-même je le sais. Quelques fois on s’est buté à des murs et on a fait ce qu’on pouvait faire. Sans préjuger de rien, c’est l’histoire qui nous dira si nous avions raison ou tort dans ces actions incomprises ; les bons côtés et les mauvais seront mieux perçus. Vous savez, c’est une fois qu’on est sur le terrain, qu’on réalise les difficultés de la mission, et les sacrifices à faire. C’est pour ça que, comme la roue, il faut que d’autres viennent la tourner pour voir tout l’effort, l’énergie qu’il faut déployer pour que la « machine » fonctionne et là, peut-être qu’on se comprendrait mieux et que les gens comprendront qu’on a besoin de l’appui des uns et des autres pour pouvoir réussir dans n’importe quel domaine.

Je m’insurge contre ces gens qui voudraient nier l’histoire de notre ville. En effet, que des gens soutiennent que rien n’a été fait dans la ville, cela me fait de la peine. Moi, mon adversaire, s’il pose des actes, qui vont dans le sens du développement, le minimum que je peux faire pour être en paix avec ma conscience, c’est de lui reconnaitre ses efforts. Cela n’empêche qu’il reste mon adversaire. Lui reconnaître son mérite dans tel ou tel domaine ne me diminue pas. Je voudrais paraphraser Saint Paul dans la Bible. En effet, l’Apôtre Paul qui parlait à son fils spirituel Timothée, disait : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course… » J’emprunte ces propos mais en relativisant en ce qui me concerne pour dire qu’avec mon équipe, nous avons mené le bon combat, parce que c’était celui pour le développement, l’amélioration de la qualité de vie des populations même si on n’a pas réussi dans tous les domaines. Donc je dis, comme Saint Paul, que j’ai mené le bon combat avec mon équipe. Toutefois je n’ai pas achevé la course comme lui mais, j’ai achevé « ma » course.

L’Opinion

PARTAGER :                              

Vos réactions (59)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique