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Lu pour vous : <I>Le crépuscule des ténèbres </I> de Bali Nebié

Publié le lundi 18 octobre 2004 à 06h42min

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Bali Nebié est professeur certifié de sciences de la vie et de la terre. Il vient de mettre sur le marché littéraire son premier roman : Le Crépuscule des ténèbres. Un véritable voyage dans l’univers anthropologique avec ses mythes, ses mystères et ses réalités.

Bétia, parce que seulement soupçonné d’avoir volé un chiot (ce qui n’est pas toléré dans la culture nouna) est accusé de sorcellerie. Dans pareille situation, le grand fétiche, le Nebela, est sans pitié et la sentence sans appel : le bannissement, le départ du village ou au mieux des cas, des années d’exil. Des victimes de cette sentence ancestrale, Toum, un village nouna en a connu. Parfois sans preuves tangibles. Souvent des individus sans défense.

Toujours dans le soi-disant strict respect des lois ancestrales. Comme d’autres individus du village, Bétia a eu sa part de gâteau (pardon, de peine !). En effet, les sociétés secrètes du village (une confrérie de devins) ont eu cette révélation à son égard : "Notre Nebela dit que tu as volé le chiot de Kolé, que tu l’as ensuite confié à un féticheur qui est chargé d’accomplir des rites sur l’animal afin que Kolé meurt à la place de ton père agonisant".

Bétia en croyait rêver. Mais le verdict lui est là :"ton silence est la preuve de ta culpabilité". Cette phrase avait sonné faux aux oreilles de Betia. C’est ce qu’avait toujours soutenu Jean Marc, le grand frère de Betia, un collégien à l’esprit cartésien. Pour lui,"le Nebela, redoutable divinité spécialisée dans la détection et la traque des mangeurs et des mangeuses d’âmes, n’est rien d’autre qu’un instrument manipulé par les dignitaires de Toum".

Fort de cet argument, Bétia cria "nooon", transpirant à grosses gouttes et le regard horrifié. En refusant d’avouer, Bétia avait plongé les membres du grand conseil et les dignitaires dans une situation de paralysie et de frayeur. Une défiance. Un sacrilège ! Suspension de séance.

C’est alors la révélation d’un piège diabolique fait de chantage, de mystification, de mensonges, de manigances, de basses manœuvres... Pour le conseil des dignitaires, pour laver l’affront, "il faut que Betia meurt d’une mort violente et immédiate afin que revienne l’ordre dans le village". La méthode, c’est l’empoisonnement. Mystère ! La témérité de Betia va libérer la parole des habitants de Toum, sonnant ainsi le réveil des énergies pour "exiger de son vénéré Nebela, une justification... Une nouvelle donne dont il devait désormais tenir compte".

Par ce roman "Le Crépuscule des ténèbres" et comme le relève la préface signée de Germain Bitiou Nama, "le professeur de biologie (Bali Nebié, l’auteur de l’œuvre) fait une entrée remarquée dans le monde du roman sociologique. Sa connaissance de la société nouna, la simplicité de l’écriture, la finesse et l’habileté dans la construction de l’intrigue apportent au récit un souffle époustouflant".

Sita TARBAGDO
Sidwaya

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