Ils vont s’abstenir de boire, de manger, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, en suivant bien d’autres prescriptions du Coran.

C’est aujourd’hui 15 octobre 2004, en principe, que les musulmans, notamment burkinabè, entament le mois de jeûne : le Ramadan. Moment par excellence de piété et de crainte de Dieu, le neuvième mois du calendrier musulman (Ramadan) a été prescrit par le Coran et ce, à toutes les générations antérieures depuis l’An II de l’Hégire (624).

Ainsi du matin (l’aube) jusqu’au coucher du soleil, le musulman doit s’abstenir de boire et de manger. Il faudra aussi éviter tout acte répréhensible commissible par la langue, les jeux, le déplacement... En cela, le prophète Mohamed (paix et salut sur lui) a dit : "Quiconque ne peut s’abstenir du mensonge et de le pratiquer, alors qu’il sache que Dieu n’a que faire de son abstention de nourriture, de boisson, etc". C’est donc une période de formation de tout l’être du musulman. Et au sortir d’un tel mois, le "jeûneur" doit acquérir un certain niveau de spiritualité.

Sur le plan social, le Ramadan est en lui-même un mois de solidarité, les musulmans étant appelés à être beaucoup plus généreux. Les Hadiths nous enseignent que le Prophète était généreux en tout temps, mais pendant le mois de Ramadan, il était tout autant que le vent qui apporte la pluie. Les musulmans partagent et doivent partager beaucoup.

Au Burkina Faso et plus particulièrement à Ouagadougou, à l’aube comme à l’heure de la rupture du jeûne, la solidarité n’est pas une vue de l’esprit. A domicile ou devant les lieux de prière, des personnes de bonne volonté offrent l’eau, le zoom-koom, le repas de la rupture. Des personnes morales, des sociétés, institutions... se plient à cette œuvre de solidarité.

Au-delà de cet aspect, la plupart des Burkinabè sont concernés par les péripéties du Ramadan. Que l’on soit célibataire, marié musulman ou d’autres pratiques religieuses (chrétien, animiste...), le Burkinabè a presque toujours une petite dépense à faire : si on ne donne pas un ou des paquets de sucre aux parents, l’on en donnera à la belle-famille ou aux voisins.

Mais le mois de Ramadan reste un moment de piété qui doit être débarrassé de toute contingence folklorique. Car pour que tout acte soit valable, il faut au musulman le respect d’un certain nombre de principes. Outre ne pas boire et manger, il faut également, éviter les rapports sexuels durant la période d’abstinence. D’autres obligations auxquelles le musulman est astreint sont : ne pas calomnier, ne pas écouter les calomnies, ne pas mentir, ni voler, ni agresser. Il faut alors être "doux, savoir écouter le Coran, méditer, rendre visite aux gens" comme le recommandent les Saintes Ecritures.

S.S.
Sidwaya