Après deux ans de formation militaire, fondée sur la pratique et la théorie, ils sont au total 476 sous-officiers de gendarmerie dont 45 femmes, à avoir porté vendredi dernier, leurs épaulettes au camp Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, devant un parterre d’autorités politiques, militaires et paramilitaires, les parents et amis. Pour le délégué de la promotion, baptisée « loyauté et professionnalisme », Abdoule Azize Ilboudo, cette journée, au-delà de la joie, restera mémorable. « C’est une immense joie pour moi de prendre la parole au nom de tous les sous-officiers de la 37e promotion en ce jour solennel et mémorable qui marque la fin de notre formation à l’Ecole nationale des sous-officiers de gendarmerie.

C’est le début d’une carrière dans cette institution », a-t-il dit. Il n’a pas occulté les conditions difficiles dans lesquelles ils ont reçu leur formation militaire. « Jeunes et insouciants élèves que nous étions, soumis à des rudes épreuves, nous avons vite saisi le sens du mot endurance, tant sur le plan physique que moral. Nous avons donc appris à vaincre la peur pour acquérir la bravoure », a expliqué le pandore. Quant au parrain de la promotion, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Djibrill Bassolé, il a demandé à ses filleuls de donner le meilleur d’eux-mêmes dans l’exercice de leur métier. Aussi leur a-t-il donné des conseils : « C’est un vieux gendarme qui se tient devant vous, pour vous servir de repère. Vous devez aimer vos prochains, car on ne protège mieux que ce que l’on aime. Si vous avez du mépris pour celui que vous avez le devoir de protéger, vous vous comporterez comme un oppresseur et vous serez très souvent en conflit avec lui.

De toute évidence, il vous rejettera. Vous devez du respect à tous et aux institutions en particulier ». Le chef de la diplomatie burkinabè, a par ailleurs demandé aux 476 gendarmes de s’éloigner des pratiques inavouables, dont la corruption. « Vous devez à jamais bannir la corruption de vos pratiques. Elle est une gangrène qui vous expose et qui vous affaiblit. Si les forces de sécurité publique s’adonnent à des pratiques inavouables, un jour elles paient le prix par le rejet brutal des populations dont elles ont en charge la protection », a-t-il souligné.
Le parrain de la 37e promotion des élèves-gendarmes a également insisté sur la collaboration avec les autres corps de l’armée. La culture de la solidarité, la cohésion inter-armée est indispensable au rayonnement de ce corps d’élite qu’est la gendarmerie.

Le comportement des gendarmes pendant la mutinerie salué

C’est en cela, que le Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao, président de la cérémonie de sortie des nouveaux gendarmes, est revenu sur la mutinerie des militaires qui a troublé la quiétude des populations de la cité de Sya. Il a salué le bel exemple donné par la gendarmerie, qui ne s’est pas associé à ces actes répréhensibles. « C’est le lieu pour moi, de dire toute mon admiration à la gendarmerie nationale pour le professionnalisme dont elle a fait montre quand il s’agissait de mettre fin à cette mutinerie. Les gendarmes ont fait honneur à leur corps, en se démarquant de ces actes répréhensibles qui ont terni l’image de notre armée », a affirmé le Premier ministre. Luc Aldolphe Tiao a réaffirmé la compassion du gouvernement burkinabè à l’endroit de la population de Bobo-Dioulasso, qui garde toujours des séquelles de la sédition des hommes de la « grande muette ».

« Je n’aurai de cesse d’exprimer aux anciens, aux hommes, aux femmes et aux jeunes de cette ville, toute la compassion du président du Faso, Blaise Compaoré et celle du gouvernement ». M. Tiao a rassuré que des dispositions seront prises pour garantir la sécurité des Burkinabè. Il a fait comprendre qu’une stratégie nationale de sécurité intérieure a été adoptée, qui ne tardera pas à être mise en œuvre. Cette mesure consistera à regrouper les forces de police dans les chefs-lieux de province et de régions, pour renforcer la sécurité urbaine et réduire les violences lors des opérations de maintien de l’ordre. Cependant, a-t-il précisé, la gendarmerie sera renforcée dans les zones rurales, sur les axes routiers et le long des frontières, aux fins de lutter contre le grand banditisme et la criminalité transfrontalière.

A Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou, il y aura l’introduction de la vidéo protection. A l’endroit des sous- officiers sortants, le Premier ministre a demandé de mettre en œuvre les connaissances acquises, dans le respect strict des lois et règlements du Burkina Faso et de cultiver le sens élevé du devoir, de l’intégrité et de la loyauté. Au cours de la cérémonie, les sous-officiers ont fait des démonstrations portant sur les techniques de combat, l’escorte de hautes personnalités, l’intervention rapide contre les bandits de grands chemins, l’opération de maintien d’ordre. Le public a aussi assisté à un défilé militaire et paramilitaire. Le commandant du commandement des centres de perfectionnement de la gendarmerie, Marie Bruno Omer Tapsoba a pour sa part, posé des doléances dont la résolution permettra à l’ENSOG de devenir un pôle d’expérience. Il s’agit de la réalisation d’infrastructures, de la dotation des centres d’équipements nécessaires et l’adaptation des programmes pour la mise en œuvre des réformes nécessaires, en fonction des besoins du moment dans un environnement de plus en plus exigeant.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO (ouedraogorabalyan@yahoo.fr)

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