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7e édition du Mois de solidarité au Burkina : Le président Compaoré invite chacun à questionner son cœur

Publié le jeudi 10 novembre 2011 à 02h16min

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Le Président du Faso, Blaise Compaoré a présidé la cérémonie de lancement de la 7e édition du Mois de solidarité, organisée le vendredi 3 novembre 2011 à Ouagadougou, sous le thème : « Solidarité et promotion de la paix sociale au Burkina Faso ». Pour le chef de l’Etat, il ne s’agit pas seulement de collecter des fonds.

Devant une salle comble du palais de la jeunesse et de culture Jean-Pierre-Guingané, le Président du Faso, Blaise Compaoré, a invité solennellement chaque Burkinabè à s’interroger sur ce qu’il doit faire pour que le « vivre ensemble » soit possible et paisible. Le mois de solidarité ne se présente pas à lui, comme un mois de collecte de fonds uniquement, mais surtout comme « une occasion pour chacun de nous de s’interroger sur la place qu’il confère à cette valeur humaine profonde (la solidarité) dans son vécu quotidien ».
Le monde moderne et ses crises diverses poussent à l’individualisme et à l’égoïsme.

« Nous constatons qu’avec les mutations sociales, avec la crise économique et la pauvreté, les gens commencent à perdre cette vertu », a regretté la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Clémence Traoré/Somé. Mais pour Blaise Compaoré, « autant il importe de nous attacher à améliorer nos propres conditions de vie, autant nous avons le devoir de bannir l’indifférence ». Il a fait savoir que malgré leurs bonnes volontés, certaines familles n’ont plus les capacités à relever les défis d’un monde en mutation.

Et puis, la solidarité, « ce n’est pas toujours une question d’argent », de l’avis de la ministre Traoré. « Quelquefois, rien que dire bonjour à quelqu’un à qui personne ne parle depuis longtemps -ça lui fait tellement plaisir- est un acte de solidarité », a-t-elle dit.
Au-delà des rapports interpersonnels favorables qu’elle permet d’entretenir, la solidarité, a expliqué le Président Compaoré, est un socle rocheux sur lequel il est possible de « bâtir ensemble un Burkina émergent ». La solidarité, a-t-il ajouté, « constitue une voie privilégiée pour l’édification de nations stables ».

Pour plus de précisions, il est revenu sur la récente crise qui a secoué le pays et qui, selon lui, « interpelle l’ensemble des Burkinabè sur la nécessité de cultiver et de préserver ces vertus cardinales (Ndlr : solidarité et entraide ), indispensables à la réalisation de notre ambition commune de bâtir un Burkina stable et prospère ».
Joignant l’acte à la parole, le président a payé les droits de couverture sanitaire en faveur de 1200 familles.

1200 familles abonnées à des mutuelles de santé pour un an

A cet effet, il a remis un chèque de 25,5 millions FCFA au Réseau d’appui aux mutuelles de santé, afin de garantir l’abonnement annuel de ces familles dans les services de santé ayant des conventions avec les mutuelles de santé. En raison de 4 membres par famille, c’est 4800 personnes qui en seront bénéficiaires.
« Nous allons nous concerter pour que ça puisse être donné à tous les bénéficiaires », a rassuré le président du Conseil d’administration du Réseau, François Ouédraogo. Selon lui, beaucoup de gens souhaitent s’abonner aux mutuelles de santé, mais manquent d’argent.

Les gestes de solidarité se sont poursuivis et le Moogho Naaba a remis un chèque de 100 mille FCFA à Mme Adama Congo, une femme aux revenus modestes, qui survit grâce au maraîchage.
Si le mois de solidarité « suscite une prise de conscience en vue de corriger nos comportements », il conduit aussi à « l’urne de la solidarité ». Le président du Faso y a glissé une enveloppe dont le montant n’a pas été communiqué. Le mois de solidarité « favorise une meilleure organisation de l’élan de solidarité au Burkina Faso », a expliqué le chef de l’Etat Compaoré.

Il a été suivi par le Moogho Naaba, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, le président de l’Assemblée nationale Roch Marc Christian Kaboré, le maire Simon Compaoré et la quasi-totalité des présidents d’institutions, anciens chefs d’Etat, ministres et notabilités, présents à la cérémonie de lancement.

« L’argent que nous collectons sera remis dans notre circuit pour appuyer les efforts du gouvernement dans la prise en charge des personnes démunies et indigentes dans notre pays », a confié Clémence Traoré/Somé.

Aimé Mouor KAMBIRE


Des symboles de la solidarité

La 7ème édition du mois de la solidarité est marquée par une participation de haut niveau. Le président du Faso s’est déplacé en personne au lancement de l’événement. On a pu noter en outre la présence effective de nombreuses personnalités. D’abord les anciens chefs d’Etat, Saye Zerbo et Jean Baptiste Ouédraogo, qui malgré leurs occupations et leurs âges, se sont déplacés à l’occasion.
Il y a aussi le Moogho Naaba qui ne sort qu’à des événements spéciaux.

Le symbole, c’est aussi et surtout le choix des parrains de l’édition. Ces rôles ont été confiés au Moogho Naaba et aux responsables des principales religions révélées : Mgr Philippe Ouédraogo, le cheik Doukouré et le pasteur Samuel Yaméogo. Ce dernier s’est exprimé au nom des parrains pour s’alarmer contre l’individualisme qui gagne du terrain au "pays des Hommes intègres" du fait de l’urbanisation et des crises financières. « L’égoïsme est le pire ennemi de la cohésion sociale », a-t-il prévenu. Il a par conséquent invité les Burkinabè, individuellement à faire du geste de solidarité un réflexe pour toute la vie. Quant à l’Etat, il lui a demandé le renforcement des politiques sociales et la juste répartition des richesses.

Plus symbolique encore, Mme Adama Congo qui venait de bénéficier d’une aide, a glissé un peu de ce qu’elle avait dans l’urne. On ne saurait aussi passer sous silence le ditanyè entonné en début de cérémonie dans une salle décorée aux couleurs nationales.
Et enfin, l’animation musicale a été assurée par Keyt, handicapé visuel et Ali Traoré, handicapé moteur, dont les prestations ont laissé le président du Faso dans l’émerveillement. Rarement on aura vu le président se pencher pour voir un artiste en action. Ali avait laissé tomber ses béquilles pour des pas de danse acrobatiques. Pour le président, tout cela participe de la solidarité, car malgré leur handicap, ces artistes ont cherché à offrir du bonheur au public plutôt que de penser à leur sort individuel.

On pouvait alors dire que tout était là, pour signifier l’importance que le Burkina Faso accorde à la notion de solidarité.

A.M.K


Oumarou Kanazoé, « l’incarnation de la bonté »

Le Président Blaise Compaoré a saisi l’occasion pour rendre un hommage à Oumarou Kanazoé, décédé le 19 octobre 2011. Selon lui, Oumarou Kanazoé « fut la meilleure incarnation de la bonté ». C’est aussi un « humaniste doublé d’un sens élevé de l’humilité, de la simplicité ».
Parti de sa seule volonté de réussir, Oumarou Kanazoé, a-t-il rappelé, a pu bâtir la plus grande entreprise nationale dans le domaine des bâtiments et travaux publics : l’entreprise Oumarou Kanazoé, employant un demi-millier de travailleurs.

Surnommé « O.K » ou « Ladji », Oumarou Kanazoé était connu pour ses largesses. De nombreuses personnes nécessiteuses alignées devant sa porte, visibles depuis la RN1, bénéficiaient chaque jour de son soutien direct. Pendant les inondations qui ont frappé le pays et particulièrement Ouagadougou, il avait répondu avec 100 millions FCFA à l’appel de solidarité lancé par le Président Compaoré.
Kanazoé a « consacré sa vie, son énergie et son intelligence au travail, à la bienfaisance et à la consolidation des liens de fraternité entre ses concitoyens », a fait remarquer Blaise Compaoré, retenant de O.K celui qui s’est « entièrement investi pour l’épanouissement de ses compatriotes ».

Le chef de l’Etat a aussi rendu hommage à Mgr Dieudonné Yougbaré, premier évêque d’Afrique noire occidentale, qui selon lui, à œuvrer à ancrer les valeurs de la fraternité et du dialogue des religions.

A.M.K

Sidwaya

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