Mahamadi Lamine Koanda, ancien président de la CNSE : " Honnêtement, je n’ ai plus envie d’ être président de l’EFO"
Le personnage intrigue et importune. Il a fait la Une avec son comité de supporters, la Coordination nationale de soutien aux Etalons ( CNSE ) qui s’est autodissoute aujourd’hui, grâce au doigté du nouveau ministre des Sports, Yacouba Ouédraogo. El Hadji Mahamadi Lamine Koanda, puisque c’est de lui qu’ il s’ agit, est aussi un grand supporter de l’Etoile filante de Ouagadougou ( EFO ). Il nous entretient sur son amour pour le club, le passage à vide qu’il traverse actuellement .
Vous êtes un grand supporter de l’ EFO, vous avez gravi tous les échelons, président, membre du conseil d’administration. Depuis quelques saisons, le club est à la peine et est même barragiste à l’ issue du championnat cette année. Qu’est-ce que vous ressentez ?
J’ai été plus que supporter de l’ EFO. S’ il fallait reconstituer l’ histoire, je suis arrivé à l’ Etoile en 1965 dans le comité de supporters et j’étais ramasseur de balle. En 1970, je suis passé membre du bureau dans le comité, j’ai même fait partie de trois autres comités par la suite. Ensuite, je suis passé entraîneur adjoint ( insistance), ce que les gens ignorent ) pendant 2 ans et demi. j’ai quitté après dix ans sans mettre pied à l’EFO pour des raisons d’absence hors du pays. En 1993, j’ai pris la présidence du club pendant 2 ans et demi. L’ EFO, c’est ma seconde famille, étant entendu que c’est un Koanda( Oumar Koanda ) qui a créé l’ équipe. Je suis aujourd’hui, parmi les doyens du club. En tant que membre du conseil d’administration et conseiller, j’ai une responsabilité et cela m’oblige à suivre la vie de l’ EFO.
C’est vrai, ça ne va pas aujourd’hui, mais ça ira demain. On n’est pas champion, on va se consoler avec la Coupe du Faso, on fera tout pour remporter la finale ( Interview réalisée le 2 août à 3 jours de la finale contre l’ AS SONABEL). S’il plaît à Dieu, je pourrais " casser " mon jeûne , boire un gnamacou ou un Coca dans la coupe. A la fin de la saison, la famille va se voir , se critiquer, se parler, déceler les erreurs et les insuffisances pour les corriger.
Dans certains milieux de supporters stellistes, on voit en vous, l’ homme de la situation pour redresser la maison. Seriez-vous disposé à revenir aux affaires, en prenant la présidence du comité exécutif ?
En effet, il m’ est revenu que des supporters souhaitent mon retour à l’ EFO. Quand je prenais le club en 1993, il était dernier de Ouaga dans le championnat, les joueurs avaient été expulsés des maisons de location pour faute de payements. J’ai pu avec l’aide de Dieu cette année -là, être champion , puis remporter la coupe du Faso, l’année suivante. Cela m’ enchante que certains supporters me voient en situation de pompier, mais j’ai pris de l’âge, je n’ai plus 45 ans, je tire vers la soixantaine ( 56 ans aujourd’hui ). Avec mes engagements familiaux, ajoutés à ceux que j’ai pris avec le nouveau ministre des Sports, je ne pense pas que j’aurai le temps de m’occuper de l’EFO, mais je demeurerai dans le C A. Honnêtement, en toute sincérité, je n’ai plus envie d’être président du club. En sus des raisons que je viens d’évoquer, il y a que j’ai gardé de mauvais souvenirs. J’ai investi dans l’ EFO plus d’une dizaine de millions. J’ai failli perdre ma cour pour l’avoir hypothéquée pour avoir de l’argent pour acheter des joueurs, à la fin j’ai payé tout cela, moi seul.
Vous avez fait partie de l’ expédition mexicaine pour le mondial des cadets. Avec un peu de recul, comment expliquez-vous cette débacle des Etalons ?
Débacle ( ? ), oui et non, chacun de nous est responsable de ce qui s’est passé au Mexique. C’est vrai, il y a d’autres raisons. Je vais vous dire pourquoi nous avons perdu au Mexique, c’est ce que je confie à Sidwaya seul depuis. Notre débacle provient de la gestion du titre de champion d’Afrique, ceux-là qui ont souffert, se sont battus pour faire du Burkina un champion d’ Afrique, ont été payés en monnaie de singe. Quand on est revenu avec la coupe, on en a fait un problème politique. Rappelez-vous que le président de la FBF a été écarté avec tous les supporters, aucun n’ a eu l’ honneur de serrer la main du chef de l’ Etat de retour du Rwanda. Le football est d’ abord un sport, avant d’ être politique. Quant à la préparation des enfants, je crois que le Portugal et l’ Italie étaient inappropriés pour cause d’inexistence d’ altitude.
A moins d’ un tremblement de terre, les Etalons seniors seront à la CAN Gabon / Guinée Equatoriale 2012. Selon votre conviction, le Burkina peut remporter cette CAN. qu’ est- qui vous fait dire cela ?
C’est d’ abord par phylosophie de supporter. Si les mauvaises langues, les mauvais esprits , les mauvais anciens du ministère des Sports, n’ ont pas embrouillé le ministre, la démarche qu’il a eue avec nous , à nous convaincre de dissoudre la CNSE, pour aller ensemble, unis, si on le laisse tranquille travailler, je dis et je le répète que nous allons remporter la CAN 2012, Inch Allah, c’ est l’occasion où jamais.
Trois mois à peine après l’ autodissolution de la Coordination nationale de soutien aux Etalons, comment vivez-vous votre nouvelle situation ?
Je me sens très bien en tant qu’ ancien fondateur et président de la Coordination nationale de soutien aux Etalons ( CNSE ). L’ autodissolution, je l’ ai faite avec sincérité. J’ attends seulement les instructions du ministre des Sports, pour qu’ ensemble, nous puissions aider les Etalons à se qualifier pour la CAN 2012 et aller plus loin, voire à la coupe du monde 2014 au Brésil.
ITW réalisée par Barthélemy KABORE
Sidwaya