FBF-USY : Un match à rejouer qui empoisonne l’atmosphère
Au moment où le Faso foot tire à sa fin, on assiste à un bras de fer entre la Fédération burkinabè de football (FBF) et l’Union sportive du Yatenga (USY), pour un match qui devait opposer cette équipe à l’USO dans le cadre de la 15e journée. Dans le communiqué de presse qu’elle nous a fait parvenir, l’instance du football burkinabè fait la genèse de l’affaire et s’appuie sur un cas de force majeure (couvre-feu) pour que cette rencontre soit rejouée. Mais l’USY, qui n’en démord pas, ne tient pas à se présenter sur le terrain. On apprend d’ailleurs qu’elle a réagi par une autre lettre, dont le ton est virulent et s’en prend vertement au 1er vice-président, Paulin Kara. C’est une atmosphère d’hostilité qui règne en ce moment et ça sent le roussi.
Depuis un certain temps, le milieu du football burkinabè connaît quelques soubresauts dus à des différends opposant certains clubs d’une part entre eux et, d’autre part, à la Fédération burkinabè de football (FBF). Est de ceux-là le match USO # USY comptant pour la 15e journée du championnat national de football de D1 et devant se jouer le samedi 16 avril 2011.
Ce jour-là deux matches étaient programmés au stade municipal de Ouagadougou, à savoir : USO # USY (16 h) et ASFA-Y # Sourou Sports.
Aux environs de 13 h 30, la FBF a été informée qu’un couvre-feu est instauré pour compter du samedi 16 avril de 19 h à 6 h du matin. Cette situation qui vient s’ajouter à une tension déjà perceptible dans la ville de Ouagadougou où les coups de feu se faisaient encore entendre, constitue à coup sûr un cas de force majeure.
Des dispositions ont été prises par la fédération pour informer les parties prenantes, nonobstant la diffusion par les médias de l’instauration du couvre-feu. Si cette situation exceptionnelle a entraîné une certaine confusion à telle enseigne que tous les acteurs n’ont pu être informés à temps, la FBF présente ses excuses pour ce déficit de communication. En tout état de cause, le cas de force majeure se définissant comme un événement qu’on ne peut éviter et dont on n’est pas responsable, comme c’est le cas du couvre-feu, rend impossible la tenue des rencontres. Toujours est-il que du fait peut-être du déficit d’information, l’équipe de l’USY et l’équipe des arbitres étaient les seules présentes au stade municipal, sans commissaire, sans délégué, sans sécurité, sans soigneur, sans stadier ( vigile, guichetier, …) sans public, et les arbitres ont procédé aux formalités constatant l’absence de l’USO ( cf. feuille d’arbitrage).
Conséquemment, la FBF a décidé de reprogrammer le match le 3 mai 2011 et une circulaire fédérale a été transmise aux différentes parties.
En réaction, le bureau exécutif de l’USY a mis cette reprogrammation sous le motif d’un « intérêt inavoué et attend qu’on lui dise le cas de force majeure qui nécessite qu’on veuille faire rejouer le match. » et de poursuivre que : « les vertus cardinales des instances dirigeantes du sport sont l’information, la communication et la concertation ; ces vertus sont fondamentales pour garantir la transparence dans la gestion et surtout dans les prises de décision et éviter ainsi que le sport ne soit un espace de corruption, de deals et d’affairismes afin de lui préserver toute sa beauté et sa noblesse. En tout état de cause, le bureau exécutif de l’USY ne jouera pas ce match. Et bien entendu nous userons de toutes les voies légales pour nous faire entendre et faire respecter les équipes dotes provinciales qui subissent en permanence les injustices et les humiliations de la part des équipes de la capitale aidées dans leurs besognes par une ligue nationale acquise à leur cause. » (cf. lettre sans numéro du 27 avril 2011 du président de l’USY).
Après plusieurs approches auprès de personnes-ressources du club, tant à Ouaga qu’à Ouahigouya en vue d’un règlement apaisé du problème, l’équipe de l’USY est demeurée sur sa position figée. Pour sa part, la FBF a placé ces réactions désobligeantes dans le registre de la passion et a à nouveau programmé le match pour le 25 avril 2011. Une fois encore, l’USY s’arc-boute sur les articles 17 et 33 du Règlement du championnat de D1 2010-2011 et refuse de jouer le match, oubliant que l’article 17 auquel elle fait référence prévoit justement le cas de force majeure dont il est question.
Article 17. Toute équipe se présentant 15 minutes après l’heure fixée pour le coup d’envoi ou ne présentant pas au moins 8 joueurs sera déclarée forfait, sauf cas de force majeure réservée à l’appréciation de la ligue nationale de football (LNF). Le club déclaré forfait à match perdu et est frappé d’office d’une amende de 50 000 FCFA. Tout club déclaré forfait deux fois au cours de la même saison est disqualifié pour le reste du championnat de D1. Il est d’office relégué en D2 la saison suivante.
Article 33. En cas d’absence du commissaire désigné, l’arbitre remplit les fonctions de celui-ci.
Pour le comité exécutif de la FBF, l’instauration du couvre-feu qui s’imposait à la commune de Ouagadougou étant indépendante de sa volonté, le cas de force majeure est avéré. Par conséquent, il reprogramme le match numéro 102 USO # USY pour le mercredi 6 juillet 2011 au stade municipal de Ouagadougou.
Fait à Ouagadougou, le 24 juin 2011
Pour le comité exécutif
Le 1er vice-président : Paulin K. Kara
L’Observateur Paalga