Burkina Faso/Panama : 0-1 : La leçon de foot d’un néophyte
Les Etalons se sont levés ce matin avec la gueule de bois ! Hier, c’est la queue entre les jambes qu’ils ont rejoint l’hôtel des équipes. Le champion d’Afrique a été démystifié par le Panama, le néophyte. Le soutien de Querétaro promis et apporté n’a pas suffi.
La ville de Querétaro ne plaisantait pas quand ses habitants ont dit avoir pris fait et cause pour les Etalons. Le lundi dernier, au stade de Querétaro, l’Allemagne qui n’était pas l’élue du cœur de la ville a fini par conquérir le public, de par son jeu et son éclatante victoire, 6-1. Pour le public, ce match, le premier de la journée et de la poule du Burkina, n’était qu’un apéritif. On attendait le 2e match pour voir le chouchou de la ville-site faire étalage de son talent. Après tout, c’est du champion d’Afrique dont il est question. En plus, les Mexicains disent que le Panama a caracolé pour s’inviter à la Coupe du Monde. Le soutien affiché aux Etalons commence dès la présentation des deux formations. Le stade, d’une seule voix criait comme pour répondre, à chaque fois que le nom d’un Etalon est prononcé.
Par contre, ce sont des hués qui ont accueilli les noms panamiens. Les Africains du Mexique aussi ont pris d’assaut le stade. Ils se sont associés à l’UNSE qui a pu dénicher un groupe de percussionnistes djimbé ( des Mexicains bon teint excusez du peu !) pour assurer l’ambiance. Il n’y avait que les Etalons qui comptaient dans ce stade. Mais une fois le match lancé, les Panamiens apportent une tout autre réponse. C’est eux, très culottés qui bousculent le champion d’Afrique. Un confrère mexicain nous chuchote : « ils sont futés ces jeunes panamiens, mais ils ne savent pas à qui ils ont à faire. La tempête passée, nous allons leur réserver une correction » ! Mais à la grande surprise de tous, c’est Jorman Aguillar (22e) qui trouve le chemin des buts pour le Panama. Un silence de cathédrale accueille le but exactement comme si on était au stade du 4-Août !
Le public de Querétaro multiplie « les ola ! » dans l’optique de donner du tonus aux Etalons pour un galop plus franc. Mais Ben Zerbo (32e) est maladroit. Il inspire aussi Ismaël Bandé et Aziz Kaboré, Ousmane Nana et bien d’autres qui loupent tous l’égalisation. A la mi-temps, les visages des membres de la délégation du Burkina sont légèrement défaits. Le ministre des Sports et des Loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, très remonté contre l’arbitrage, quitte momentanément la loge officielle. Il revient quelques temps après. Il sied de souligner que le champion d’Afrique a sans doute péché en laissant filer les trois points dans ce match, mais l’arbitrage « sentait » du parti pris. L’arbitre néerlandais, Bas Nijhuis, a fini par se mettre à dos le public qui l’a conspué pour les fautes imaginaires qu’il sifflait contre les Etalons. Mais le champion d’Afrique a la grande part de responsabilité. Le Onze burkinabè a multiplié les fautes et a surtout pêché tactiquement. Malgré une domination dans le jeu en seconde partie, les Etalons laissent les 3 points au Panama.
Ce pays qui goûte pour la première fois à une phase finale de la Coupe du monde de la catégorie s’offre la tête des Etalons champions d’Afrique et 4 fois « mondialistes » ! Et qui dira que le véritable péché des Burkinabè dans ce match ne se nomme pas suffisance, complexe de supériorité ? Ce sera une grosse erreur tant le prochain adversaire des Etalons cadets, l’Allemagne, peut compliquer l’opération. Toutefois, l’espoir est permis. L’entraîneur Rui Viera s’en souvient. Au Rwanda, l’entrée en compétition de son équipe avait été tout aussi chaotique. On connaît le résultat final. Croyons-y même si les compétitions ne sont pas les mêmes !
Jérémie NION : Envoyé spécial au Mexique
Sidwaya