Enfin les Etalons du Burkina Faso sacrés champions d’Afrique ! Il y a longtemps que tout le peuple burkinabé attendait une consécration de ces sportifs surtout en football, au niveau des compétitions continentales. Et ce sont les Etalons cadets qui sont les premiers à offrir au Burkina Faso, un trophée continental tant désiré. Il a fallu trois finales pour que les Etalons cadets brandissent le trophée de la CAN Cadet.

A cette 9ème édition, le Burkina Faso prenait donc part à sa troisième finale, et de surcroît contre le pays organisateur, le Rwanda. Les deux équipes se sont rencontrées au match d’ouverture, avec la victoire des Amavudi du Rwanda par deux buts à un. Cette finale sonnait donc comme une revanche à prendre pour les Etalons.

Et le coach des Etalons cadets, Rui Viera n’accepte pas cette fatalité, de se faire battre par la même équipe deux fois de suite dans la même compétition. Après avoir vu évoluer les Amavudi à l’ouverture, il va modifier son système de jeu pour cette finale en densifiant son milieu de terrain avec deux joueurs à vocation défensive, Abdoul Aziz Kaboré et Ibrahim Ili et un autre à vocation offensive, Patrice Zoungrana.
Le rideau défensif burkinabé contient les assauts rwandais comme il peut. Et les Amavudi sont obligés de se créer des fautes pour avancer par coup de pieds arrêtés. Les Etalons seront mis à rude épreuve et commettront des fautes. En l’espace de 26 minutes de jeu, l’arbitre angolais distribuera trois cartons jaunes aux Burkinabé, respectivement à Romaric Banaba (9ème mn), Ili Ibrahim (19ème mn) et Faïçal Ouédraogo (26ème mn). Le capitaine des Etalons cadets, Soungalo Abdel Sanou et ses coéquipiers vont tenir jusqu’à la mi-temps sur un score de parité de 0 but partout.

La situation se décante pour les Etalons

C’est avec un esprit un plus offensif que les Etalons abordent la deuxième période de cette finale de la coupe d’Afrique des nations cadets Rwanda 2011. Faïçal Ouédraogo, Bertrand Traoré et Zaniou Sana sont plus en vue. Mais ce sont les Amavudi qui se signalent avec le centre de Tibingana Mwesigye, dans la surface de réparation burkinabé. Andrew Butera touche de la main et l’arbitre siffle le coup franc pour les Etalons.
Très combatif, Zaniou Sana prendra la balle au ventre. L’arbitre l’envoya sur le banc voir les médecins. A son retour, il revient avec la même détermination et un pressing haut. Et dans le jeu il presse le capitaine et défenseur central rwandais Usengimana Faustin. Il récupère la balle, dans la surface de réparation et d’un tir du droit, il ouvre le score pour les Etalons (56mn).

Les Amavudi changent de tactique de jeu, ils provoquent les Etalons pour les pousser à la faute. C’est d’abord Abdoul Aziz Kaboré qui est réprimandé verbalement par l’arbitre angolais avant que Bassirou Kanté ne soit expulsé (59mn). Pendant ce temps, Ili Ibrahim glisse comme latéral droit. A dix contre onze, les Rwandais vont pousser. Et sur la volée de Tibingana Mwesigye, ils obtiennent l’égalisation au score dans un grand applaudissement de leur public qui accentue son soutien (65ème mn).

Six minutes après ce but égalisateur, les Etalons reviennent aux affaires, avec une remontée de balle assurée par Bertrand Traoré. Il revient au milieu de terrain servir Abdoul Aziz Kaboré. Tout seul, ce dernier se fait un passage dans la défense rwandais d’un tir tendu à l’extérieur de la surface de réparation, il mesure la détente du gardien rwandais Nzarora Marcel. La balle ricoche dans le petit filet de la lucarne mais l’arbitre Martins De Carvalho Helder vigilant montre le rond point central. Et c’est le deuxième but des Etalons (71ème mn).

En infériorité numérique les Etalons vont se retranche dans leur camp pendant les 15 dernières minutes. Sans la volonté de construire les Amavudi balancent les balles en désordre que la défense burkinabé avec Banaba Romaric et Soungalo Abdel Sanou se montre prompte à renvoyer chaque fois. Le temps additionnel de quatre minutes ne permettra pas aux Rwandais de revenir au score. Les Etalons s’imposent logiquement sur le score de deux buts à un.

Ainsi le coach Rui Viera et son groupe permettent au Burkina Faso d’entrer dans l’histoire de cette compétition continentale des jeunes. C’est des mains du président rwandais, Paul Kagamé que le capitaine des Etalons Soungalo Abdel Sanou recevra le trophée de ce 9ème Championnat d’Afrique U-17. Ce trophée arrivera au Burkina Faso le mardi 25 janvier 2011.

Les à côtés de la finale

Difficile pour la radio nationale de retransmettre en direct

Pour la clôture, tout comme à l’ouverture, les portables étaient interdits au niveau de la tribune officielle. Alors que dans le stade Amahoro où s’est jouée la finale, les tribunes de presse, sont situées aux deux extrémités de la tribune officielle. Difficile donc d’y entrer avec les portables même pour ceux qui en ont vraiment besoin pour la retransmission du match. Mais notre confrère de la radio avait sa stratégie. Il s’est acheté un ticket pour entrer avec le public avant d’aller chercher un responsable de la CAF et d’atteindre Média Area pour retransmettre le match. Ce n’était pas facile pour les hommes de média burkinabé.

Major s’est rasé la tête

Chacun a eu droit à son « new look » pour cette finale du 9ème championnat d’Afrique des U-17 Rwanda. Si au niveau du stade les rwandais ont choisi de mettre leur drapeau un peu partout. Au niveau de l’encadrement des Etalons, l’intendant communément appelé Major s’est fait un nouveau look. Il a tout simplement rasé sa tête. Et cela a porté chance aux Etalons cadets.

Le stade Amahoro archi comble

Pour sa première fois le Rwanda pays organisateur a joué la finale d’une CAN même si c’est au niveau de la catégorie des jeunes, les cadets. L’évènement est devenu l’affaire de tous les Rwandais. Le stade Amahoro a présenté une affiche complète. Aucune place n’a été laissée. Les Rwandais ont commencé à prendre place au stade trois heures avant le coup d’envoi. L’aire des média même a été envahie de supporters. On peut estimer à 30 mille personnes le nombre de supporters au stade pour cette finale.

Paul Kagamé, le président du Rwanda n’y croyait plus

Pendant qu’on croyait que c’était le Premier ministre du Rwanda qui présiderait cette rencontre, le président du Rwanda Paul Kagamé a fait son entrée dans un stade Amahoro plein sous les applaudissements. Il suivra la rencontre jusqu’au bout. Mais jusqu’à la 85ème minute, on voyait le président du Rwanda faire des signes de la tête comme pour dire que son équipe, ne pourra pas revenir au score. Il a eu raison puisque les Amavudi cadets se sont inclinés sur le score de deux buts à un.

La rencontre vue par les acteurs

Richard Tardy, coach du Rwanda

« Une belle finale c’est quand on la gagne. Naturellement aujourd’hui on est très déçu. On voulait remporter cette finale qui était l’objectif final. Mais on n’oublie pas d’où on vient. Au début de cette compétition, personne ne nous voyait en finale. Aujourd’hui nous sommes là, on va à la coupe du monde et on est finaliste d’une grosse compétition. Il faut tempérer un peu parce qu’il y a une grosse déception. Aujourd’hui on est passé à côté de notre match. On a raté des occasions et sur le but, on leur fait un gros cadeau. On avait la chance de revenir mais on leur fait un deuxième cadeau. On a été en dehors du match du début jusqu’à la fin. Avec les jeunes de moins de 17 ans c’est difficile, il nous a manqué de la lucidité de mettre les occasions qu’on a eues en première mi-temps. Et quand on commet une faute, à ce niveau là, malheureusement ça se paie cash. Mais je ne peux pas en vouloir à mes joueurs. Ils ont tout donné et c’était le 5ème match. C’était difficile, ils ont eu beaucoup de pression on ne peut que les féliciter ».

Salif Tiendrébeogo, Etalon cadet

« Je savais que ça n’allait pas être un match facile. Après le match d’ouverture contre le Rwanda, on doit encore jouer la finale contre ce même pays. Notre coach, nous a dit qu’on ne peut pas perdre deux fois dans la même compétition contre la même équipe. Il nous a exhortés à remporter cette victoire et c’est ce que nous avons fait. On s’est donné à fonds et ça marché. Nous sommes contents de ramener le trophée au Burkina Faso pour peuple et le président du Faso ».

Zambendé Théodore Sawadogo, président de la Fédération burkinabé de football

« C’est un sentiment de bonheur puisque depuis que nous nous sommes battus à faire en sorte que le football progresse au Burkina Faso. C’est la première fois que nous avons concrétisé ces efforts. Je dédie cela à tout le peuple burkinabé et plus précisément au président du Faso, Son excellence Blaise Compaoré qui a toujours œuvré pour la promotion du football burkinabé. Aujourd’hui, les jeunes l’ont prouvé en faisant un beau match, très technique, très posé. Cette coupe que nous venons de remporter est le fruit de nos efforts depuis longtemps ».

Gaston Ky, directeur de cabinet du ministère des Sports et des Loisirs et chef de mission

« Je suis ravi et je dirai que la mission est bien accomplie puis qu’on rentre au Burkina Faso avec la coupe. Les enfants ont vraiment mouillé le maillot. Au départ, ils ont perdu un match deux à un et pour le dernier match, nous gagnons deux à un ce n’est que justice faite. Et je suis très comblé autant que tout le monde. La mission a été difficile parce qu’on a été sous pression pendant trois semaines mais dans l’ensemble tout s’est bien passé ».

Firmin OUATTARA à Kigali

L’Express du Faso