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Ahmadou Balaké, artiste musicien : "Africando a changé ma vie"

Publié le jeudi 26 août 2004 à 07h18min

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Ahmadou Balaké est un monument de la musique burkinabé, on se rappelle son disque d’or, il est membre du mythique groupe Africando. Comme si tout cela ne suffisait pas, notre Balaké national est devenu « ministre » grâce au film « Traque à Ouaga » de Boubacar DIALLO. Entretien avec le nouvel acteur de cinéma Ahmadou Balaké.

Depuis un certain temps, vous avez un nouveau look que les teenagers appellent « vieux-père » ; quelles en sont les raisons ?
Ahmadou BALAKE : (A.B) Pour moi ce n’est pas une mode ; c’est la nature réelle de mes cheveux. Je ne suis plus très jeune, j’ai des petits-enfants et je ne suis pas un « vieux père » mais un grand-père. Et un grand-père qui a les cheveux blancs naturels et non teints comme le pensent beaucoup de gens.

Qu’est-ce qu’il y-a d’autres comme changements dans votre vie depuis votre intégration dans le groupe « Africando » ?
A.B : Africando a apporté un grand changement dans ma vie au niveau social. Musicalement, je suis connu à travers le monde et j’ai aussi une assise financière.

On peut dire que vous êtes devenu riche ?
A.B : Si être riche c’est avoir beaucoup d’argent en banque et à la maison je ne le suis pas. Je suis riche parce que j’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. C’est ça ma richesse.

Il est passé donc le temps des cris sur le BBDA ?
A.B : Ça ne peut pas finir avec le BBDA. Jusqu’à présent je ne suis pas satisfait du BBDA parce qu’on me donne toujours des miettes.

Comment expliquez-vous qu’un grand artiste de votre trempe ne gagne que des miettes avec cette structure ?
A.B : On me dit que l’argent que la SACEM (Société des droits d’auteurs français) doit m’envoyer n’arrive pas. Chaque fois on me tourne en rond et je n’y comprends rien. C’est pour tout cela que j’avais rendu ma démission du BBDA et après réflexion et conseils je suis revenu sur ma décision, donc j’accepte prendre les miettes avec le BBDA.

Le fait que votre argent dorme à la SACEM n’est-il pas une forme d’épargne ?
A.B : J’ai plutôt demandé à être membre de la SACEM, j’espère qu’avec ça tout ira mieux

Dites-nous un petit mot sur votre dernière production discographique intitulée « Abibou » ?
A.B : La casette a très bien marché et j’en suis fier.

Après la musique, vous êtes devenu acteur de cinéma dans « Traque à Ouaga », racontez-nous cette nouvelle expérience ?
A.B : J’étais à la maison et M. Emmanuel SANOU m’a appelé pour me proposer un rôle d’acteur de cinéma. Je lui ai dit que je n’avais pas ces qualités et il m’a dit que j’ai une tête qui correspond à celle d’un acteur dans le film « Traque à Ouaga ». J’ai alors accepté de jouer le rôle d’un ministre dans ce film. Je suis artiste musicien et comme les arts se rejoignent, j’ai donc eu moins de problèmes à jouer devant la caméra. J’ai fait ce qu’on m’a demandé de faire et j’espère que le public en est content.

Doit-on maintenant vous considérer comme « le ministère des artistes musiciens » ?
A.B : J’ai joué le rôle d’un ministre dans un film, sinon tout le monde sait que moi BALAKE je ne suis pas ministre. Maintenant si cela peut faire plaisir aux gens de m’appeler « monsieur le ministre » c’est bien.

Emmanuel SANOU en disant que vous avez une tête pour un rôle de ministre, cela ne veut-il pas dire que vous ressemblez à un ministre même dans la vie ?
A.B : Je suis un artiste et mon niveau intellectuel ne me permet pas d’être ministre dans la réalité. Je me débrouille pour parler le français sinon je ne sais ni lire, ni écrire. Comment donc être ministre avec ça. Mais, dans un film je peux être monsieur le ministre et c’est ce que j’ai fait dans « Traque à Ouaga ».

Quelle surprise encore vous nous réservez après le cinéma ?
A.B : Tout ce qu’on va me proposer sur le plan artistique, je suis prêt à le faire surtout si cela va satisfaire le public.

Après votre essai dans le Mapouka, va-t-on vous voir aussi dans la nouvelle mode qui est le « coupé décaler » ?

A.B : J’ai fait « Baya Mapouka » et cela m’a valu beaucoup de plaintes et de critiques mêmes dures. Pourtant je n’ai pas fait « Baya Mapouka » parce que je le voulais. C’est mon producteur qui a imposé Baya Mapouka.
J’ai tout entendu après la sortie de la casette : « Regardez un vieux comme BALAKE qui fait la musique des enfants » disent certains. Je suis un artiste tenu par un producteur qui me paie, donc je fais ce qu’il demande. Par rapport à la nouvelle mode « coupé décaler », si mon producteur me demande je ferai « du coupé décaler » . Je chante pour gagner ma vie.

Que pensez-vous du piratage des œuvres artistiques ?
A.B : Le piratage est une grosse plaie qui peut tuer les artistes, comme on a tout fait et l’on n’arrive pas à éradiquer le mal, je laisse les pirates avec Papa bon Dieu.

Interview Issa SANOGO
L’Opinion

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