Coupe du monde de la FIFA : Et si l’on révisait le mode de qualification de la zone Afrique
L’Egypte a survolé la CAN angola 2010 en se sacrant champion d’Afrique. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Pharaons seront les grands absents de la Coupe du monde qui démarre dans quelques mois en Afrique du Sud. N’y a-t-il pas une nécessité de trouver une nouvelle formule de qualification pour désigner les représentants africains ?
Incontestablement, l’Egypte à la lumière de leurs prestations lors de la phase finale de la CAN en Angola, est la meilleure équipe de l’heure du continent. Elle a fait un parcours sans faute en gagnant tous ses matchs juqu’à la finale. Ironie du sort, des cinq mondialistes sud – africains présents en Angola, quatre ont fait allégeance aux dieux Pharaons.
Il s’agit du Cameroun, du Ghana (en finale), de l’ Algérie, du Nigeria. La Côte d’Ivoire, on peut même dire qu’elle l’a échappé belle pour n’avoir pas eu sur sa route les Pharaons. Mais alors que diable, les Pharaons ne seront pas à la Coupe du monde ! s’étonne-t–on.
En effet, plus d’un Africain voit en ces Pharaons des ambassadeurs qui pouvaient porter haut les couleurs africaines en Afrique du Sud. Quand on se rappelle que les Egyptiens ont participé il y a quelques mois à la Coupe des confédérations, en fait l’épreuve test avant la Coupe du monde où ils avaient fait sensation devant l’Italie et le Brésil, il y a vraiment de quoi nourrir du remord de leur absence au prochain mondial.
Les triples champions d’Afrique ne seront pas au mondial non pas parce qu’ils ne sont pas méritants loin de là, mais parce qu’ils ont été victimes des impondérables du football. Le football est certes, toujours entaché d’aléas, mais il revient aux hommes de trouver des formules pour les circonscrire.
Depuis la Coupe du monde Corée/Japon 2002 quand la CAN coincide avec cette dernière, les éliminatoires sont couplées pour désigner les qualifiés pour la coupe du monde et pour la CAN. Les raisons évoquées en son temps sont d’ordre technique et d’intendance. Les joueurs expatriés étaient doublement sollicités et pour les éliminatoires de la CAN et pour celles de la Coupe du monde.
Ces professionnels avaient donc maille à partir avec leurs employeurs que sont les cubs européens. Aussi, les trésoreries des pays étaient soumises à rude preuve, Il fallait supporter en même temps les charges des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde. Revoir la formule de qualification La CAN est sans conteste la compétition la plus relevée du continent et l’année où elle coïncide avec le mondial, elle se déroule juste avant ce dernier.
Contrairement aux éliminatoires où certains cadres sont parfois absents handicapant ainsi certaines équipes, à la phase finale, chaque joueur, à moins d’un cas de force majeure fait tout pour y être. La phase finale peut donc servir à désigner les représentants africains pour la coupe du monde, c’est–à–dire les cinq premiers.
Une telle formule aura l’avantage de rendre encore la phase finale plus relevée. Il s’agit là d’une formule qui est déjà appliquée dans les petites catégories chez les cadets et les juniors. On pourrait aussi conserver le mode de qualification qui a cours actuellement en le modifiant un peu.
Les quatre qualifiés peuvent sortir des éliminatoires mais l’on attendra la phase finale de la CAN pour compléter avec le cinquième et dernier qualifié en l’occurrence le pays qui sera sacré champion d’Afrique. Si d’aventure le champion d’Afrique était déjà qualifié pour le mondial, alors on prend le finaliste.
Il s’agira là de faire en sorte que le champion tout frais émolu ne soit absent de la Coupe du monde qui se joue quelques mois après la CAN. Ce ne sont là que des suggestions de refondation du mode de désignation des Africains à la coupe du monde. En tous les cas, la CAF peut mettre en place un comité ad hoc de reflexion à cet effet. Au sortir de Angola 2010 et vu la prestation des mondialistes, d’aucuns sont sceptiques quant à leurs prestations honorables en Afrique du Sud.
Barthélemy KABORE (barthokab@yahoo.fr)
Sidwaya