Angola 2010 : Une CAN décevante
La Coupe d’Afrique des nations en Angola s’est achevée sur la victoire 1-0 de l’Egypte face au Ghana. Cette CAN 2010 a été décevante à bien des égards : faible niveau de jeu, organisation défaillante, scandale avec l’affaire de l’attaque du car togolais… Vivement 2012.
Est-ce dû à la médiocre qualité des pelouses ou aux trajectoires aberrantes du ballon ? Toujours est-il que le niveau de jeu fut décevant durant cette CAN 2010. La faute aussi à des stars telles que Didier Drogba, Michael Essien ou Samuel Eto’o, passées à côté de leur sujet.
Seul le quart de finale entre la Côte d’Ivoire et l’Algérie fut de niveau mondial. Le match d’ouverture entre l’Angola et le Mali (4-4) et les sorties du Cameroun furent également distrayantes. Et quelques sélections telles que celles du Malawi et de la Zambie ont offert un spectacle rafraîchissant. Pour le reste, on repassera.
En 2008, toutes les rencontres n’avaient pas été belles, mais l’attaque avait été à l’honneur avec 99 buts inscrits, soit 3,1 buts par confrontation. En 2010, les filets ont tremblé à 71 reprises (avec les trois matches du Togo en moins), souvent à la faveur de fautes défensives grossières.
L’Angola n’était pas prête à accueillir une Coupe d’Afrique des nations malgré des efforts colossaux : hormis les stades et les routes y menant, rien n’a fonctionné ; les tribunes étaient rarement pleines, les supporters étrangers peu présents, les tarifs hôteliers et alimentaires prohibitifs, les volontaires mal formés, peu souriants et à côté de la plaque, les transports aériens catastrophiques.
Même les joueurs ont souffert des conditions sur place, plusieurs équipes, telles celles du Malawi ou du Mozambique, n’ont pu s’entraîner normalement. D’autres ont composé avec les innombrables et insupportables retards d’avions et annulations de vols. Et que dire de la scène aussi grotesque que surréaliste montrant l’Egyptien Mohamed Zidan encerclé et ceinturé par une nuée de stewards pour l’empêcher de célébrer la victoire finale avec ses supporters ? Tout un symbole.
Le scandale du car togolais
Dans trente ans, lorsqu’on évoquera cette CAN 2010, ce sera pour parler de l’attaque du car togolais. Le 8 janvier dernier, l’équipe du Togo a été victime d’une embuscade menée par des militants du Front de libération de l’enclave du Cabinda (FLEC) : deux personnes sont mortes dans cet assaut.
La Confédération africaine de football est loin d’avoir été à la hauteur niveau compassion, sa première réaction ayant été de mettre en cause le choix des Eperviers de voyager par la route plutôt que par l’avion ; puis la CAF a exclu l’équipe du Togo des CAN 2012 et 2014 pour cause d’ingérence politique : Lomé a ordonné le retrait de sa sélection. Les joueurs se sont retrouvés victimes d’un contexte politique local et de querelles les dépassant de bout en bout.
Un point positif : des finalistes à la hauteur
Les Egyptiens et les Ghanéens ont fait honneur à l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations ; les Pharaons, en remportant leur septième succès – le troisième d’affilée –, ont confirmé leur domination continentale et démontré que la continuité payait ; les Black Stars, eux, ont impressionné les observateurs ; malgré une cascade de forfaits, le Ghana a fait bloc. Le culot des champions du monde juniors 2009 est un beau gage d’avenir. Il faudra compter avec cette sélection en Coupe du monde 2010 et lors de la CAN 2012 en Guinée-équatoriale et au Gabon.
Source RFI
Suspension du Togo de deux CAN La réaction du gouvernement
Le Togo est déterminé à contester la décision de la Confédération africaine de football (CAF) de priver son équipe de participation aux deux prochaines CAN. La CAF parle d’une sanction réglementaire après interférence gouvernementale.
La décision de la CAF est scandaleuse et n’a aucune dimension humaine, a déclaré, dimanche 31 janvier, Pascal Bodjona, ministre de l’Administration et porte-parole du gouvernement. Lomé avait rappelé l’équipe togolaise après le mitraillage de la délégation, qui avait fait deux morts le 8 janvier dernier dans l’enclave du Cabinda.
Il a fallu plus de trois heures de concertation entre quelques membres du gouvernement avec à leur tête Gilbert Houngbo, le Premier ministre, des juristes du ministère de la Justice, des avocats et d’autres personnalités du monde sportif pour avoir cette déclaration officielle, lue par Pascal Bodjona, le porte-parole du gouvernement.
« Il s’agit d’une décision surprenante qui peut être l’expression d’un mépris total face à ce que le peuple togolais a vécu comme un drame. Dans tous les cas, en la forme, cette décision n’a pas encore été officiellement notifiée, du moins selon nos informations au siège de la Fédération à Lomé.
Sur le fond, les discussions continueront avec le monde sportif et tous ceux qui connaissent bien la matière sportive, pour que le Togo puisse user de toutes les voix légales en la matière pour que cette décision fasse l’objet d’un appel auprès du tribunal arbitral sportif ».
En clair, le gouvernement attend toujours la notification de la décision de la CAF, qui se trouve entre les mains de Séyi Mèmène, le président intérimaire de la Fédération togolaise de football (FTF).
« Y a-t-il un problème particulier entre l’Etat togolais et le président de la CAF », se demande-t-on à Lomé ? « Non », répond le porte-parole du gouvernement, avant d’ajouter : « Monsieur Issa Hayatou (président de la CAF) ne doit pas oublier tout le soutien accordé par le Togo pour qu’il soit élu à la tête de l’institution ».
Alors, s’interroge-t-on, toujours sous le coup de la colère, l’homme n’a-t-il aucune valeur aux yeux de la CAF ?
L’Observateur Paalga