En effet, le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) à travers la direction de la Promotion de l’Education des filles (DPEF) a voulu à l’occasion de cette rentrée scolaire attirer l’attention de l’opinion sur un phénomène récurrent : la négation du droit à l’éducation des filles. Malgré les efforts déployés par l’administration, le privé, les ONG et les associations, le taux de scolarisation reste faible pour les filles. Selon les statistiques, 58% des enfants en âge d’aller à l’école sont exclus du système éducatif et parmi ceux qui y sont les filles ne représentent que 37% (contre 48% de garçons).

La caravane nationale initiée en partenariat avec des organismes internationaux tels que l’UNICEF participe des efforts de sensibilisation autour de la question de l’éducation des filles. La caravane scindée en trois axes a parcouru 19 provinces qui ont en commun le faible taux de scolarisation des filles. Cette caravane dénommée "Stop sous scolarisation des filles", avait tout d’une croisade. Elle a été rythmée par des moments d’intenses activités d’échanges à travers des conférences, des projections de film, de déclarations d’engagement mais aussi de recréations par des courses cyclistes, de musique, de sketchs... Des gestes d’encouragement par des dons de fournitures et de vélos aux associations des mères éducatrices étaient également au programme. En somme, un "menu" a été conçu pour sensibiliser au mieux les populations, susciter l’implication des acteurs et des leaders d’opinion sur la nécessité de scolariser les filles.

Cette initiative donne un coup de pouce au Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) officiellement lancé en septembre 2002 (en cours depuis 2000). Le PDDEB entend s’attaquer à la disparité entre graçons et filles à l’école en termes d’accès, au déroulement de la scolarité et à la réussite à l’examen. Le PDDEB a prévu de faire passer le taux de scolarisation des filles de 38% à 60% en 2010.

Promouvoir l’éducation des filles, c’est atteindre des objectifs nobles : rendre justice et lutter contre la pauvreté. Plus que jamais les femmes contribuent à l’accroissement des revenus, à la promotion de la santé et à la productivité. Nier leur droit à l’école c’est minimiser leur apport dans ces domaines vitaux.

La caravane s’achève à Kombissiri. Elle doit être relayée par les élus locaux, les chefs traditionnels, les leaders religieux, les parents, les enseignants... En somme tous ceux qui peuvent briser les pesanteurs socioculturelles (réfractaires au changement) ou qui peuvent offrir des garanties (l’école étant considérée comme une perte de temps). Le chemin est long, c’est tout le symbole d’une caravane.

Marceline ILBOUDO
Sidwaya