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Laurent Pokou, ancien international ivoirien : « Les Etalons ne vont pas en Angola en victimes résignées »

Publié le vendredi 8 janvier 2010 à 02h13min

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Pokou Laurent

Dans le quartier résidentiel de Vridy-cité, l’ancien international de football ivoirien, Pokou Laurent, qui y coule une retraite paisible, nous a reçu pour cet entretien. Sa carrière à Rennes et à Nancy, la brusque fin de cette épopée footballistique, son prochain jubilé, la CAN et le Mondial 2010 où, selon lui, tout reste ouvert, tous ces sujets ont été évoqués par celui qui électrisait les amateurs du ballon rond et qui détenait jusqu’à une époque récente le record de meilleur buteur de toutes les CAN réunies. Record battu par Eto’o Fils.

Pokou Laurent, comment vivez-vous votre retraite de footballeur international ?

• Heureusement que vous parlez de retraite. En effet, je suis à la retraite, depuis 1979. J’ai terminé ma carrière et par la grâce de Dieu, je vis paisiblement cette retraite à Abidjan, avec mon épouse. Tout se passe bien.

Vous avez été un dieu du football à Rennes. Vous rendez-vous de temps en temps dans cette ville ?

• Je ne suis pas un dieu du football, Dieu est Dieu, il est unique. C’est lui qui nous donne la latitude de nous exprimer, c’est lui qui nous procure les joies. C’est lui qui a fait de moi ce que je suis. Dieu a donné l’intelligence à chacun de nous, c’est à chacun de mettre cela à profit. Je lui rends donc grâce. J’ai joué à Rennes en 1973, puis ensuite j’ai évolué à Nancy. Mais il ne faut pas oublier que tout a commencé à l’ASEC d’Abidjan, et c’est par ce club que j’ai pu partir en France. Tout cela a été possible grâce à mon entourage, mes coéquipiers. Je n’ai peut-être pas fait une carrière comme j’aurais aimé le faire, car quand j’y allais, j’avais un âge déjà avancé.

Mais j’ai fait ce que j’ai pu. En plus, cela m’a permis de côtoyer des footballeurs de talent tels que Platini, aujourd’hui président de l’UEFA, Paco Bio, Olivier Rouillet, André Beta, Joël Batts. J’ai rencontré Jairzino qui a joué à Marseille, Magnusson Skohlm... Ma carrière s’est terminée au cours d’une rencontre de coupe de France avec St Paul de Léon où j’ai pris une suspension, parce que j’avais craché sur le visage d’un arbitre, c’était vers fin 1979.

A l’époque, quand j’ai vu que la peine qui m’était infligée était lourde, j’ai choisi de rentrer en Côte d’Ivoire avec ma famille. Ce sont des choses de la vie. Mon père me disait : « Si tout le monde dit que vous êtes bon, vous faites bien et tout est parfait ; ça veut dire que le jour où c’est mauvais, c’est que votre mort n’est pas loin ». La vie est semée d’erreurs ; on se corrige. Ceux qui ne font pas d’erreurs ne font pas partie de ce monde.

Vous préparez votre jubilé, apprend-t-on dans Abidjan. Exact ?

• Ce n’est pas moi qui prépare mon jubilé. Des amis et des camarades ont mis une association sur pied pour, non seulement écrire un livre à mon nom, mais aussi organiser mon jubilé. J’ai salué la chose à sa juste valeur. J’ai un ami journaliste, Jean-Yves Egel qui m’a vu jouer tout petit quand il allait au stade. Il a pris toutes ces initiatives. Il paie son billet d’avion, et vient à Abidjan pour faire ses recherches. Quand le moment viendra d’en parler on en parlera ; mais ce n’est qu’un projet.

La CAN 2010 débute le 10 janvier…

• C’est la fête du football africain et mondial. L’équipe ivoirienne se retrouve à la CAN et au Mondial. Malheureusement, les Etalons du Burkina, un pays frère était sur notre passage et nous avons été obligés de les écarter de notre route (rires). Mais c’est la loi du football. Aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que la Côte d’Ivoire possède une équipe performante. Il nous appartient de démontrer que nous sommes les meilleurs. Cela ne veut pas dire que c’est gagné ; toutes les équipes ont à cœur de gagner cette CAN. Tous les pays ont cette prétention.

La Côte d’Ivoire aura encore à rencontrer le Burkina dans le groupe B. Vous pensez que les Eléphants vont encore piétiner les Etalons ?

• Non ! Non ! Il ne faut pas dire des choses pareilles. Le Burkina Faso ne va pas à cette CAN en victime résignée. Nous avons une équipe burkinabè solide, et même si le Burkina Faso a pris 5 buts avec la Côte d’Ivoire la dernière fois, la vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. Donc, il ne faut pas juger une rencontre à venir par rapport à une rencontre passée. Les Etalons ont des arguments pour convaincre en Angola. Et puis, pendant qu’on y est, pourquoi pas le Togo, ou le Ghana ? Moi j’estime que tous les pays qui sont dans le groupe de la Côte d’Ivoire ont des équipes solides qu’il faut prendre au sérieux.

Un pronostic sur les finalistes de la CAN et du Mondial ?

• Moi je ne fais pas de pronostic. Je ne vends pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Je ne veux pas pronostiquer. Je ne suis pas un prophète et je défie les prophètes de donner le vainqueur de la CAN ou du Mondial. Cela m’étonnerait qu’ils puissent trouver la bonne réponse.

Entretien réalisé à Abidjan par
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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