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Affaire Issiaka Sawadogo - Amadou Bocoum : Le dossier réexaminé par la Cour d’appel de Bobo

Publié le mercredi 16 décembre 2009 à 00h34min

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La Cour d’appel de Bobo-Dioulasso a jugé le 14 décembre 2009, l’affaire Issiaka Sawadogo-Amadou Bocoum portée devant elle après un premier jugement rendu par le Tribunal correctionnel. Celui-ci avait condamné Amadou Bocoum à un an de prison ferme et à des peines pécuniaires .En attendant le verdict de la cour le 8 février 2010, le procureur général a demandé de confirmer la sentence du tribunal dans son aspect pénal, c’est- à dire condamner Amadou Sambo Bocoum à 12 mois de prison.

C’est une chambre spéciale qui a été mise en place par la Cour d’appel pour réexaminer le recours introduit par Amadou Sambo Bocoum qui n’était pas d’accord avec le verdict rendu par le tribunal correctionnel, le 4 mai 2009.

Celui-ci l’avait condamné à 12 mois de prison ferme au remboursement à Issiaka Sawadogo de la somme de 1 036 000 000 F CFA et à lui payer 100 millions de dommages et intérêts et de 25 millions non compris au dossier.

La Chambre spéciale de la Cour d’appel, après avoir entendu pendant plus de 12 heures (de 8 heures à 21 heures), les différentes parties a décidé de donner son verdict le 8 février 2010.En attendant, le procureur général Médard Voho a, pour sa part, demandé de condamner Amadou Bocoum à un an de prison, mais ne s’est pas prononcé sur les condamnations pécuniaires.

La chambre a reporté le jugement au 8 février pour mieux jauger les différentes versions recueillies à l’audience. Issiaka Sawadogo, le plaignant, Amadou Bocoum le prévenu et une dizaine de témoins ont été entendus. Pour Isssiaka Sawadogo, M Bocoum a bien détourné la somme de 1 036 000 000FFA qui lui ont été versés.

Selon ses explications, il avait une société nommée SOCOCIB. Amadou Bocoum avait aussi la sienne, COBOF. Tous les deux étaient dans le même domaine, le transport par les rails. Ils ont ensemble décidé de créer une société commune l’UTSC. Les bénéfices réalisés par l’USTC étaient équitablement partagés entre les deux associés. Selon toujours M Sawadogo,Amadou Bocoum et lui ont décidé d’économiser chaque mois sur les bénéfices, la somme de 36 200 000 FCFA pour acheter une rame de train .L’argent était remis à Bocoum qui était le président du conseil d’administration de l’UTSC.

La cotisation a commencé en 2004 et c’est en 2006 que Issiaka Sawadogo a demandé le bilan de l’argent thésorisé qui, selon lui, s’élève à 1 036 000 000 FCFA. Mais à sa grande surprise l’argent n’existe plus. En plus de détourner les 1 036 000 000FCFA, selon M Sawadogo ,son ex-associé a aussi signé un contrat de transport avec SITARAIL au nom de COBOF, sa société, au lieu de l’UTSC comme préalablement convenu. Issiaka Sawadogo a été aidé dans ses explications par ses avocats qui ont démontré, document à l’appui, que Bocoum a détenu l’argent de la société. Mais la version donnée par Amadou Bocoum est tout autre .

Il a affirmé n’avoir jamais encaissé l’argent de l’UTSC. Pour lui, les 36 200 000FCFA étaient partagés entre lui et M. Sawadogo après chaque versement et chacun d’eux donnait un certain montant à Abdoul Aziz Thiam, ex-directeur général de SITARAIL, un certain montant.

Pour M. Bocoum, sa société COBOf travaillait depuis 1992 dans le secteur de transport ferroviaire et c’est la SITARAIL qui a refusé de signer le contrat avec l’UTSC. Ses avocats ont abondé dans le même sens .Ils ont laissé entendre qu’aucun contrat de dépôt n’existe entre les deux associés.

En outre, il n’y a aucune délibération pouvant attester de l’achat de la rame. Selon eux, le projet d‘achat de la rame a commencé en 2006 alors que la cotisation a débuté en 2004.Sur la base de ces arguments, les avocats ont demandé de relaxer le prévenu pour infraction non constituée et de lui remettre ses biens saisis. Une dizaine de témoins ont été, tour à tour, aussi entendue et chacun d’eux a livré sa version selon qu’il est du camp de Issiaka Sawadogo ou de Amadou Bocoum.

Daouda Diakité, un agent de la BIB, accusé par les avocats de Bocoum, d’être le témoin oculaire des partages des 36 200 000FCFA a été cueilli à la banque sur ordre du procureur général .Amené à l’audience par les services de sécurité, celui-ci a catégoriquement rejeté les accusations portées contre lui. Un autre a dit avoir entrepris sur recommandation de la chefferie coutumière de Kaya dans le Sanmentenga d’où sont originaires les deux protagonistes, une médiation qui, malheureusement, n’a pas abouti.

L’affaire Issiaka Sawadogo et Amadou Bocoum se poursuit donc et on en saura davantage sur leur sort, le 8 février 2010.Pour le moment, Amadou Bocoum condamné par le Tribunal correctionnel à 12 mois de prison ferme a été mis en liberté provisoire.

Adaman DRABO

Sidwaya

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