FRANCE-IRLANDE : Le déshonneur du sport
Visiblement, en sport, tous les moyens sont bons pour atteindre ses fins. En football, le Graal pour une équipe nationale, c’est de se qualifier pour la Coupe du monde. La semaine qui vient de s’écouler a donné à voir que cette quête de la qualification obsède et anéantit la morale chez bien des équipes. Si en Afrique, l’Egypte a usé de violences et d’intimidation pour terroriser l’Algérie et la battre au Caire, la France elle, a usé d’une méthode nettement plus basse : la tricherie. D’aucuns ont appelé ce geste « la main de Dieu ». Il s’agit des attaquants qui utilisent la main pour marquer un but. Le cas le plus emblématique est bien sûr celui de Diego Maradona.
Mais à cette époque, on a parlé de génie, au regard du talent du joueur, mais aussi de la finesse de son acte. Et puis, Maradona, c’était en 1986, une autre époque. Tel est loin d’être le cas de Thierry Henry, de surcroît capitaine de l’équipe de France. C’est lorsqu’il a repoussé de la main un ballon qui sortait, pour le remettre dans l’aire du jeu, qu’est survenu le but français. Peut-on être fier d’une qualification entachée d’une aussi grave irrégularité ? Cette présence française auprès des autres pays qualifiés n’est pas méritée. Elle ressemble à un candidat admis à un concours de façon frauduleuse.
La France bien sûr ne se fait pas de scrupules. Est-ce sa faute si l’arbitre n’a rien vu ? Pour elle, l’enjeu de la qualification est plus fort que tout. Mais quelle image ce pays offrira-t-il aux Irlandais ? Le pays des tricheurs ? Quel message de probité et d’honnêteté Thierry Henry peut-il inculquer à la jeunesse qui le prenait comme modèle ? Zinedine Zidane avait fait preuve de violence en football en donnant un coup de tête volontaire à un adversaire, Thierry Henry, lui, s’illustre dans la tricherie. Triste image que celle qu’offre la France, jadis nation du football pour avoir remporté la coupe du monde.
Si les Bleus jubilent après une victoire volée et haussent les épaules quand on leur parle de cette main, c’est que le football est en retard d’une moralité par rapport à bien d’autres disciplines. En athlétisme, le dopage est aussi une forme de fraude. Beaucoup d’athlètes succombent à son pouvoir métamorphosant, certains arrivent à passer entre les mailles du contrôle, d’autres même remportent des médailles. Mais à la différence du football, un athlète convaincu de dopage est déchu de sa couronne. L’esprit de pierre de Coubertin est respecté à travers cette règle. Un tricheur n’est pas digne de porter une médaille qui incarne les valeurs d’honneur, de courage et de persévérance. Le scandale Thierry Henry est de trop. Il doit être le détonateur pour les autorités du football mondial de se doter de règles de probité à la hauteur de la popularité de cette discipline. La "main de Dieu ou plutôt de Henry", on n’en veut plus. Elle dégouline de déshonneur pour le foot.
Par Mahorou KANAZOE
Le Pays