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15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

Publié le jeudi 15 octobre 2009 à 05h36min

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15 octobre 1987-15 octobre 2009 : 22 ans que le capitaine Thomas Sankara a été assassiné et 22 ans également que Blaise Compaoré est assis sur le fauteuil du pouvoir suprême. Qu’est-ce qui n’a pas été dit depuis ces deux décennies sur cette page de notre histoire que les Burkinabè ne connaissent pas déjà ? Pratiquement rien, puisque des acteurs proches ou lointains du Conseil national de la Révolution (CNR) ont au fil du temps fait des révélations vraies ou fausses sur ce jour spécial.

Ainsi régulièrement ou plutôt à certains anniversaires de cette date, un Alouna Traoré, le seul rescapé du carnage du conseil de l’entente, donne sa version des faits. Valère Somé, un ami du père la Révolution, penche pour la thèse du complot prémédité (1).

Ludo Martens met ces mots dans la bouche du colonel Gilbert Dienderé, l’actuel chef d’état-major particulier de Blaise : « Nous savions que Sankara avait une réunion à 16 h et nous avons décidé d’aller l’arrêter là-bas... (NDLR :au pavillon Haute-Volta du Conseil de l’Entente)... Sankara tenait comme toujours un pistolet automatique à la main, il a immédiatement tiré et tué un des nôtres. A ce moment, tous les hommes se sont déchaînés, tout le monde a fait feu et la situation a échappé à tout contrôle »(2).

Jacques Foccart, présenté comme l’homme des réseaux de la Françafrique, s’était confié au journaliste écrivain en ces termes : « Kadhafi a envoyé des armes à Sankara et lui a dit : maintenant tu ne dois plus attendre, tu dois te débarrasser de Blaise... ». Ce dernier, deux semaines après les évenements du 15, s’était confié à Jeune Afrique en ces termes : « C’est pour avoir voulu nous liquider, Jean-Baptiste Lingani, Henri Zongo et moi qu’il s’est fait abattre par les soldats qui me sont fidèles... » (3).

Bref 22 années après, les deux célèbres thèses continuent à avoir cours : Sankara préparait un coup à 20 heures le 15 octobre, c’est la version, bien sûr, des tenants du pouvoir ; Blaise a prémédité son coup depuis longtemps, soutiennent, par contre, les orphelins du patron du CNR.

La commémoration des 20 ans de cet assassinat de Sankara il y a deux ans (à laquelle sa veuve, Mariam a assisté) concomitamment avec celle célébrant les 20 ans de renaissance démocratique avec Blaise Compaoré fut d’ailleurs l’occasion de montrer à la face du monde qu’au Burkina la parenthèse Sankara n’est pas encore fermée pour certains, notamment les Sankaristes et tous ceux qui partagent son idéal, comme l’a montré l’immense foule qui a accompagné Mariam Sankara dans son pèlerinage au cimetière des Martyrs en octobre 2007.

22 années après,les sankaristes continuent à s‘étriper même s’il y a souvent des embellies avec des tentatives de regroupement, qui font long feu. En tout cas, signe des temps, en cet octobre 2009, c’est bien à un sankariste qu’a échu le titre de chef de file de l’opposition. Enfin un cadre institutionnel dans lequel l’opposition pourra agir selon des droits et des devoirs à lui reconnus ? Sans doute, puisque la loi y relative date de 2000, et de toilettage en toilettage, elle est aujourd’hui assez claire.

Pendant longtemps, l’une des faiblesses criardes de l’opposition a été son introuvable unité. De Me Hemann Yaméogo à Me Beninwendé Sankara, beaucoup d’encre et de salive a coulé tant dans le camp du pouvoir que dans celui des opposants. Le patron de l’UNIR/PS réussira-t-il là où ses devanciers ont échoué ? Il a en tout cas beaucoup de cartes en main, et s’il sait manœuvrer, il pourra ratisser large. Certes des opposants font entendre déjà des voix discordantes, mais, dans l’ensemble, l’homme part avec un préjugé favorable.

Pourvu que ses collègues opposants le poussent et que lui aussi à labour se montre efficace, c’est à ce prix que l’unité de l’opposition ne sera plus une arlésienne.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Notes :
(1) : in Thomas Sankara,un espoir assassiné de Valère Somé.
(2) : in Sankara, Compaoré et la révolution burkinabè de Ludo Martens.
3) in Jeune Afrique du 4 novembre 1987.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 octobre 2009 à 09:12, par Innsa En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    Quand il y avait des publicités discrètes sur lefaso.net, ca allait.
    Aujourd’hui sur lefaso.net, ca allait.

    Aujourd’hui surprise et dégoût en même temps : pour accéder a Lefaso.net il faut passer par une Page entière de pub pour « ZAIN »

    Je trouve que c’est une mauvaise dérive pour un site d’information : obliger l’internaute a visualiser une publicité avant d’accéder a l’information !

    Je reste conscient qu’il faut gagner de l’argent, mais pas dans un système dictatorial ou on a pas le choix : on est obligé de passer par la publicité.

    A la télévision, quand il y a de la pub, on peu changer de chaine. on n’est pas dans l’obligation de se taper toute la pub.

    Je pense qu’il faut revenir aux bandeaux de publicitaires discrets si vous ne souhaitez pas perdre des « clients ».

  • Le 15 octobre 2009 à 10:26, par gaspy En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    merci pour ton article.sankara n’est pas ne avant son temps mais les bourgeois,l’imperialisme a eu raison de lui.sankara est mort a cause de notre lachette,ceux qui ont tue sankara ont tue l’afrique,mais des sankaras naitrons et la prophecie s’accomplira.maleur a ceux qui baillons leurs peuples.

  • Le 15 octobre 2009 à 12:15 En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    Un article completement decousu !!!!!!!!!!
    Ou est le fil conducteur ?? Quelle est le message ?????

    Mystere et boule de gomme.

    Ce Chef de Desk Politique ?! Yako L’Observateur

  • Le 15 octobre 2009 à 17:32 En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    Menteurs, assassins, voleurs, traitres.Vive Sankara

  • Le 15 octobre 2009 à 21:15, par N’dabi En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    Il aurait fallu que l’impérialisme et ces valets locaux mettent fin à une marche vers le progrès, dont l’initiateur et le conducteur n’était autre que Thomsank. Avait-il réellement besoin de recevoir des armes de Kadaffi pour tuer le Blassco.? Toutefois, J. Foccart voulais bien dédouaner Blaise du forfait macabre dont il fut le seul à pouvoir commettre et ce, au compte de l’impérialisme et ces valets locaux. Si la rectification qu’il a prônée au lendemain du carnage était réelle, à mon avis 22 ans auraient largement suffi.
    Fort de leur mensonge, ils cherchent toutes les combines pour s’éterniser au pouvoir et sans la moindre idée que le peuple Burkinabé n’est pas dupe.

  • Le 15 octobre 2009 à 21:58, par Amado En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    Ce article laisse a desirer. Monsieur L’Obervateur, votre position est tres claire.

  • Le 16 octobre 2009 à 01:58, par sidnooma USA En réponse à : 15 octobre 1987 : 22 ans déjà !

    de quoi parle ce journaliste au fait.Cet article est une mascarade. Epargnez nous de ces genres d’articles. Vive Thomas Sankara..vive le Burkina et malheur à ceux qui "baillonnent leur peuple"

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