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Georges Raymond Marchal, président de l’UNSE : « Pourquoi on ne gagnerait pas à Abidjan ! »

Publié le mercredi 26 août 2009 à 01h03min

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Georges Raymond Marchal

L’annonce que nous avons faite dans notre édition du mardi 25 août 2009 concernant le match Eléphants # Etalons du 5 septembre était titré : 20 000 FCFA pour aller à Abidjan. Eh bien, les choses ont changé, et, au lieu de cette somme, les supporters désireux de se rendre sur les bords de la lagune Ebrié devront débourser 15 000 FCFA. Un changement intervenu à la dernière minute, que nous a communiqué le président de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), Georges Raymond Marchal. Dans cet entretien, il revient sur la prestation des Etalons le 20 juin dernier et se prononce sur le match du 5 septembre au stade Félix-Houphouët-Boigny.

On l’a vu, l’Union nationale des supporters des Etalons du Burkina (UNSE) a toujours décrété la mobilisation générale à chaque match du onze national. Pour le match du 5 septembre à Abidjan, comment se prépare-t-elle ?

• Je remercie une fois de plus votre journal de me donner cette opportunité de m’adresser à tous nos supporters en tant que président de l’UNSE. Effectivement, nous aurons ce grand match le samedi 5 septembre à 18 h au stade Félix-Houphouët-Boigny. L’entraîneur, Paulo Duarte, nous a dit en aparté qu’il souhaite que le 12e homme soit présent sur les bords de la lagune Ebrié. Mais à l’UNSE, nous n’avons pas attendu cela pour mettre une politique en place, à savoir aller à Abidjan avec 10 cars de 50 places. C’est un grand déplacement que nous entendons faire, et au moment où je vous parle, nous avons même eu des cars de 70 places. Présentement, nous sommes en train de discuter avec les propriétaires de ces cars sur le tarif qui nous sera appliqué.

Le départ pour Abidjan, est prévu pour quand ?

• Le départ pour Abidjan, est prévu pour le 3 septembre et le retour pour le 6 du même mois. Nous avons tenu compte aussi bien de ceux qui travaillent dans l’administration publique que ceux du privé. C’est un programme raisonnable, qui permet à chacun de gérer son calendrier.

A ce jour, il y a combien de supporters qui se sont inscrits pour ce voyage ?

• Les supporters qui sont intéressés par ce voyage peuvent s’inscrire à la maison du Peuple à Ouagadougou ou à la radio Savan FM. L’UNSE travaille avec la société Guru, qui est le chargé de communication de la Fédération burkinabè de football (FBF). Nous travaillons en harmonie, et les inscriptions se font aussi à son niveau. Cette société est située en ville et a pour directeur Idrissa Ouédraogo. Ce monsieur est un spécialiste du marketing et nous tenons à ce que ce voyage-là soit une réussite. Au moment où je m’entretiens avec vous (NDLR : l’entretien a été réalisé le 21 août 2009), il y a plus de 150 supporters inscrits. Vous me direz que c’est peu, mais je reste convaincu que d’autres sympathisants des Etalons se manifesteront d’ici là.

L’UNSE prendra-t-elle en charge le déplacement des supporters ?

• Vous savez, nous avons aujourd’hui une nouvelle race de supporters, et les choses commencent à changer. Pour ce déplacement, nous aurions voulu faire une petite fleur à tous les supporters, mais, comme je l’ai souvent dit, l’UNSE n’a pas de budget. Nous sommes en train de chercher des sponsors pour faciliter le déplacement de tous les supporters. C’est certain, la majorité de ceux qui veulent aller soutenir le onze national viennent du secteur informel, ils vendent au jour le jour, et ce n’est pas facile de s’absenter de Ouaga, surtout que cela va un peu jouer sur leurs affaires. Alors, pour alléger leur tâche, nous avons fixé le transport à 15 000 FCFA aller et retour y compris le ticket d’entrée au stade et l’hébergement. L’UNSE compte déplacer au minimum 500 supporters, et je crois que le tarif est abordable. La Fédération ivoirienne de football (FIF) a mis à notre disposition 2000 places et c’est à nous de jouer notre partition.

Pourquoi 2000 places pour 500 supporters seulement ?

• Ah non, nous avons demandé 2000 places parce que nous ne serons pas les seuls au stade Houphouët-Boigny. Nous avons tenu compte de la diaspora burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, et elle est nombreuse. Depuis le match aller contre les Eléphants, on m’appelle régulièrement pour demander la conduite à tenir.

La diaspora est prête à nous recevoir et elle avait même souhaité avoir 3000 places parce que d’autres Burkinabè viendront de Bassam, de Divo, de Bouaké, de Sassandra, de Gagnoa, de Duékoué, d’Oumé et d’autres contrées de la Côte d’Ivoire. Tout le monde veut faire le déplacement pour que le 12e homme soit une réalité. Mais nous sommes obligés de nous contenter des 2000 places que les Ivoiriens nous ont réservées.
Dans le passé, il y a eu, lors de ce genre d’opération, des cars qui ne sont pas arrivés à destination pour des pannes multiples.

L’UNSE a-t-elle pris des dispositions pour que des supporters ne restent pas à Katiola ou dans d’autres villes du pays ?

• Ne vous en faites pas, nous avons pris toutes les dispositions pour que le voyage se passe sans encombre. Idrissa Ouédraogo de la société Gourou a pris le soin de sélectionner les transporteurs et de trouver des cars capables de faire ce déplacement d’un trait.

Le ministère des Sports et des Loisirs a mis à notre disposition 5 cars et le carburant sera assuré par Fadoul, qui est un passionné de sport. Deux de ces cars seront occupés par le groupe d’animation choc des Etalons. Il y a aussi certains membres du bureau qui voudront faire le déplacement.

Où comptez-vous loger tous ces supporters à Abidjan ?

• Idrissa Ouédraogo prendra l’avion le 25 août pour aller s’occuper de l’hébergement des supporters. Nous sommes conscients que ce n’est pas le jour de notre arrivée à Abidjan qu’on va commencer à chercher des chambres. C’est un peu un voyage commando, et nous ne serons pas logés dans un hôtel 5 étoiles. Mais l’endroit qui sera choisi leur permettra de se reposer et de bien dormir pour attaquer l’animation le jour J.

Comment avez-vous vécu l’aller Etalons # Eléphants du 20 juin dernier au stade du 4-Août ?

• Je m’attendais à cette question, et si vous ne l’aviez pas posée, je l’aurais soulevée. Les Ivoiriens ont eu ce jour-là la baraka. Les dieux du football étaient avec eux ; ils ont eu trois occasions et la balle est allée trois fois au fond des filets. Les Burkinabè, eux, ont eu plus de six occasions, qu’ils n’ont pas su concrétiser comme il se doit. Mais, malgré cette défaite, la population est repartie calme, sereine et même contente, surtout que les nôtres ont mouillé le maillot. Je me dis que la pression était trop forte, c’est pourquoi nous n’avons pas été adroits.

Voulez-vous dire qu’à Abidjan, il n’y aura plus de pression et que les Etalons seront adroits ?

• Je peux vous affirmer que les Etalons livreront leur plus beau match de ces éliminatoires à Abidjan. Je ne le dis pas par snobisme ou par patriotisme, mais en connaisseur du football. Je le répète, les Etalons sont capables de gagner au stade Houphouët-Boigny. J’en suis certain, et vous fêterez les trois points de la victoire avec nous.

Les Etalons ont livré récemment un match amical en Normandie contre les Aigles du Mali, et, comme vous le savez, ils ont perdu par 3 buts à 0. Pour certains supporters, c’est mauvais signe. Est-ce aussi votre avis ?

• J’ai été joueur, supporter et dirigeant de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) pendant 10 ans. Chaque responsable de club a sa politique et sa façon de voir les choses.

Quand j’étais président de l’EFO et que mon équipe devait jouer, par exemple, contre une équipe de Ziniaré, c’est l’effectif complet que j’alignais. Si Ziniaré est capable, elle nous bat ou alors, dans le cas contraire, nous gagnons par 20 buts à 0. Aujourd’hui, le football burkinabè est à un niveau très haut.

Les footballeurs burkinabè, qui sont à l’étranger et qu’on ne connaissait pas, se font aujourd’hui connaître. Leur désir est de jouer avec la sélection nationale de leur pays. C’est donc par ces occasions que nous pouvons les tester pour voir ce qu’ils valent. Je suis sûr que Duarte avait un effectif pléthorique et il a dû mettre les nouveaux venus à l’épreuve. Le résultat de ce match amical ne devrait pas nous décevoir. Duarte a dû tirer les enseignements de cette rencontre, regardons le match à venir, qui est très important pour nous. Ceux qui disent que les Etalons sont en méforme veulent démobiliser les supporters. Ne faisons pas de ce match un sujet de dissertation. Les Etalons sont en pleine forme et livreront leur plus beau match le 5 septembre à Abidjan.

Duarte entraîne aujourd’hui le Mans FC (ligue 1 en France) et continue son aventure avec les Etalons ; deux jobs dans deux pays différents, pensez-vous qu’il peut s’en sortir ?

• Permettez-moi de ne pas m’étendre sur cette question. Ce que je peux vous dire, c’est que c’est très très dur. Entraîner une équipe du Mans, qui vise le maintien, et en même temps une sélection nationale du Burkina, qui ne cherche plus la qualification pour la CAN 2010 en Angola, mais souhaite être au Mondial dans un an en Afrique du sud, c’est possible, mais ça va être dur.

Entretien réalisé par Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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