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Mondiaux d’athlétisme : Semenya, femme ou homme ?

Publié le vendredi 21 août 2009 à 01h50min

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La jeune Sud-Africaine de 18 ans Caster Semenya a illuminé, le mercredi dernier, le stade de Berlin lors de la finale de 800 mètres des championnats du monde d’athlétisme. Après la Mozambicaine Maria Mutola, voici une autre athlète du continent qui risque de régner sur le demi-fond mondial.

Ce talent prometteur, venu du pays de Nelson Mandela, a tout pour succéder à son aînée Mutola ; peut-être même un peu trop. Puisqu’aussitôt qu’elle s’est imposée devant ses grandes sœurs, dont la championne du monde de la distance, la Kényane Janeth Jepkosgei, la polémique a pris forme autour d’elle. Non pas sur un éventuel cas de dopage, mais sur sa personne même. En effet, musclée, aux allures de Zulu boy, Semenya fait désormais l’objet de supputations et de soupçons sur sa féminité.

Elle est sujette à une enquête de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui la suspecte d’être un hermaphrodite et de présenter à la fois des attributs féminins et masculins. C’est vrai qu’au vu de sa morphologie, il ne fait aucun doute qu’elle est plus homme que femme, mais c’est trop gros de croire que la fédération sud-africaine d’athlétisme prendrait le risque de faire courir un garçon avec les femmes.

Ce qui est d’ailleurs intéressant et remarquable, c’est que la petite ne se laisse pas perturber par la rumeur qui enfle sur elle. C’est significatif dans le caractère d’une future grande championne. Cela implique qu’elle n’a que faire de ses détracteurs. En même temps, il faut se féliciter de la décision de l’IAAF, en accord avec la fédération sud-africaine, de ne pas laisser participer Semenya à la conférence de presse suivant traditionnellement une course. On imagine comment les journalistes allaient la persécuter par leurs questions.

Pour le moment, l’Afrique peut être satisfaite de cette jeune dame, et là-dessus, on doit être d’avis avec son géniteur de père que, « pour la première fois, les Sud-Africains ont quelqu’un dont ils peuvent être fiers, et les détracteurs hurlent avec les loups ». Mais n’oublions pas que si à la fin des enquêtes il ressort que la petite Zulu n’est pas une femme, elle perdra son titre de championne du monde des 800 mètres. Croisons les doigts pour qu’il n’en soit pas ainsi.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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