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Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

Publié le mardi 30 juin 2009 à 00h40min

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Une délégation du gouvernement, conduite par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Soungalo Ouatttara, a rencontré le vendredi 26 juin 2009, les présidents d’universités et leurs présidents du conseil d’administration. L’objectif de cette rencontre était de leur donner des instructions pour l’application des mesures prises par le gouvernement pour satisfaire certains points de la plate-forme revendicative du SYNADEC.

Le gouvernement a consenti des efforts pour satisfaire certains points de la plate-forme revendicative du Syndicat national des enseignants-chercheurs (SYNADEC), en grève depuis le mois d’avril 2009. Aussi, une délégation composée des ministres Soungalo Ouattara de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Jérôme Bougouma du Travail et de la Sécurité sociale et Joseph Paré des Enseignements secondaire, supérieure et de la Recherche scientifique, a rencontré les présidents d’université et des Présidents des conseils d’administration (PCA), afin de leur donner des instructions pour l’application des mesures prises dans ce sens. "Nous voulons porter à votre connaissance, les points consentis par le gouvernement et vous demander de prendre les dispositions nécessaires pour leur mise en œuvre...", a dit d’emblée le ministre Soungalo Ouattara, chef de la délégation.

Les points consentis vont de l’augmentation de l’âge de la retraite en passant, entre autres, par l’allègement des procédures de gestion financière, la mise en place d’une mutuelle, la désignation des agents à distinguer, chaque année, la valorisation de la recherche, la mise à disposition de bureaux, la prise en charge des frais de passeports de service pour les voyages d’études, l’augmentation du taux de la correction de la copie, des heures supplémentaires et des vacations, l’indemnité académique, l’élaboration d’un statut de l’enseignant-chercheur.

"Nous tenons à mettre en application tous ces points consentis par le gouvernement ici et maintenant. Vous êtes donc chargés, en tant qu’autorités universitaires pour leur mise en œuvre.
Le gouvernement a une volonté ferme de ne pas tergiverser avec la revalorisation de nos universités. Cette revalorisation est d’abord un souci primordial du gouvernement. C’est un processus irréversible. Celui qui ne veut pas y aller, nous allons le faire sans lui. Car nous n’allons pas monnayer l’avenir de nos jeunes.

Nous savons dans quelles conditions se trouvent nos universités. Et il nous faut les mettre à la hauteur de celles de la sous-région.
Nous avons mesurer la nécessité d’aller de l’avant et nous n’allons pas nous enfermer dans des négociations qui ne vont jamais finir. Nous avons dit au SYNADEC que toutes ces mesures étaient d’ailleurs transitoires jusqu’à l’adoption du statut particulier de l’enseignant—chercheur..." a souligné le ministre Soungalo Ouattara.

Pour le chef de la délégation gouvernementale, l’essence même de la grève illimitée du SYNADEC, déclenchée depuis le 8 avril 2009 est la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur.
A en croire le ministre, revalorisation du statut veut dire passer d’une situation actuelle à une situation qualitative.

En droit, cela se traduit selon lui, par un statut particulier. Aussi, le gouvernement a proposé au SYNADEC, l’élaboration d’un statut. Mais à entendre, Soungalo Ouattara, il est difficile d’élaborer ce statut sans sortir l’enseignant-chercheur du droit commun de la Fonction publique. Pour cela, il avait été proposé le mois de juin pour la mise en place d’une commission paritaire gouvernement/syndicat/communauté universitaire, afin de préparer une loi dans ce sens, qui devrait être soumise à la session ordinaire de l’Assemblée nationale en mars 2010. "A partir de cette loi portant statut particulier de l’enseignant-chercheur, nous allons décliner le décret d’application avec tout ce qu’il y a comme incidences financières. Nous avons prévu dans ce chronogramme, janvier 2011 pour la mise en œuvre des nouvelles dispositions du statut particulier de l’enseignant-chercheur. On ne peut pas être plus clair que cela....", a conlu le ministre.

Etienne NASSA (paretena@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2009 à 04:12, par Junior En réponse à : Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

    Merci à nos braves journalistes qui font toujours de leur mieux pour revenir sur le sujet de la grève des enseignant-chercheurs. Dans toute cette situation, le CNRST semble parfois écartée des négociations. Est-ce à dire que cette structure de recherche Burkinabé ne sera pas concernée par cette revalorisation. J’aimerais plus de précision des journalistes. Que font les autorités de cette structure et les syndicats pour l’amélioration de la condition de vie des valeureux travailleurs ?

    • Le 30 juin 2009 à 18:57 En réponse à : Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

      En principe, si celui qui pose la question a bien compris, la revendication est bien celle du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ils ont en fait le même statut qu’on doit changer et il n’a jamais été demandé de les dissocier d’ailleurs. Donc, cette question ne se pose même pas sinon, ce serait juste en autre diversion pour diviser une corporation déjà en mal à cause de la durée des études, des conditions d’évaluation difficile (CAMES) et notation du gouvernement. Je pense qu’il faudra bien porter tout cela à la discussion sur le statut particulier. Car si l’on sait que les personnes sont soumises à des évaluations à l’international et passent souvent avec des bonnes mentions et qu’en revanche, les patrons de l’intérieur vous donnent une notre inférieur, il serait paradoxale que caler quelqu’un qui a été jugé bon par l’extérieur sur un plan international. On a encore des dossiers, n’est-ce pas.

    • Le 30 juin 2009 à 21:09, par Moustapha En réponse à : Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

      Il n’y a pas de lutteurs professionnels pour les conditions de vie. Les CNRST était-il en lutte ou l’a-t-il soutenue ?

      • Le 2 juillet 2009 à 15:23 En réponse à : Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

        Le CNRST est en lutte depuis des années pour l’amélioration des conditions de vie du personnel de l’enseignement superieur et de la recherche scientifique. Et il est bien dommage de constater que les autorités ferment toujours les yeux sur les multiples cas d’injustices au CNSRT. Il ya des chercheurs au CNRST qui sont passés au CAMES depuis des années et jusqu’à présent leur situation admistrative et financière reste inchangée. Le premier minsitre lors de son passage au CNRST avait promis que l’Etat allait régler cette situation. Plusieurs mois après on attend toujours. c’est même ces prmesses non tenues qui ont amenée le SYNDEC à durcir sa position. Nous espérons que la commission qui est mise en place va s’attaquer serieusement aux principaux problèmes qui minent le monde de la recherche et de l’enseignement superieur public et qu’elle va permettre de regler définitivement la question liée au statut des chercheurs et des Enseignants d’université.
        au-delà de ces questions liées à la valorisation du statut du chercheur et de l’enseignant d’université. C’est une réflexion plus poussée qu’il faut faire sur le fonctionnement de la recherche et de l’enseignement supérieur. Le Burkina Faso, pays pauvvre, ne peut pas avoir des enseignants en quantité suffisantes dans toutes les disciplines indispensables à nos universités et des chercheurs en quantité suffisante indispensables au CNRST. à l’heure actuelle il y a des enseignants à l’université dans des disciplines recherchées par le CNRST et vice versa. Comment ces deux structures qui ont la même vocation peuvent arriver à valoriser au mieux le personnel scientique qu’elles ont pour accroitre leur efficaicté.
        Il ya certe de nombreux chercheurs du CNRST qui donnent des cours dans les universités (je suis parmi ceux-là) et de nombreux étudiants en fin de cycle ou en thèse qui sont encadrés au CNRST. Mais il faut pousser encore ce partenariat pour aboutir à des équipes mixtes de recherche et d’enseignement et donc à des enseignant-chercheurs et à des chercheurs-enseignants. Par ce biais on aurait plus d’enseignants pour les universités et plus de chercheurs pour les programmes de recherches au CNRST. Cela permettrait également de mettre les peitits moyens en commun pour avoir des laboratoires solides scientifiquement et bien équipés. La recherche et l’enseignement universitaire n’atteindront pas les cimes escomptées si on continu à constuitre des murs de Berlin entre l’Université burkiné et le CNRST.

  • Le 30 juin 2009 à 10:21, par MS En réponse à : Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

    Ce qui est triste dans cette histoire, c’est qu’on veut imposer un statut qui risque d’amener d’autres problèmes. Cela risque d’être une coquille vide comme l’a été le LMD. Rien de positif ne peut vraiment se faire sans une discussion. Il faut donner une orientation à notre école et à notre recherche et se donner les moyens d’atteindre nos objectifs.
    De toute façon avec révalorisation ou pas, le SYNADEC d’éffrite. Le gouvernement a réussi son coup. Maintenant s’en suivra la mort de nos universités car les gens ne vont plus hésiter à partir dès que l’occasion se présentera. De plus, je ne pense plus que les gens soient réellement motivés à rentrer. Wait and See !

  • Le 30 juin 2009 à 16:13 En réponse à : Grève du SYNADEC : Les instructions du gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements

    "Le gouvernement a une volonté ferme de ne pas tergiverser avec la revalorisation de nos universités. Cette revalorisation est d’abord un souci primordial du gouvernement. C’est un processus irréversible. Celui qui ne veut pas y aller, nous allons le faire sans lui. Car nous n’allons pas monnayer l’avenir de nos jeunes.

    Nous savons dans quelles conditions se trouvent nos universités. Et il nous faut les mettre à la hauteur de celles de la sous-région. Nous avons mesurer la nécessité d’aller de l’avant et nous n’allons pas nous enfermer dans des négociations qui ne vont jamais finir".

    remplacez "gouvernement" par "SYNADEC" pour mieux comprendre la réalité. ceci ressemble plus à des propos du syndicat en question et non ceux du gouvernement. c’est une vision du syndicat et non gouvernementale. honte au gouvernement de s’approprier la vision du synadec !!!!!!!!!

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