Etalons du Burkina : Duarte ou le don d’ubiquité
Stupeur dans le monde sportif et les fans du foot national. Le mardi 2 juin 2009, le site Internet du Mans annonçait que Paulo Duarte, entraîneur des Etalons, venait de signer pour 2 ans dans ce club de Ligue 1 française. Une information qui venait confirmer ce qui se susurrait depuis quelques jours.
Dans son édition du lundi 1er juin, notre confrère Le Pays faisait, en effet, état des convoitises du technicien portugais par des clubs européens, africains et même asiatiques. La confirmation de la nouvelle a fait l’effet d’une bombe, alors que le onze national était en partance pour Blantyre où il a disputé samedi 6 juin 2009 contre le Malawi, son deuxième match du dernier tour des éliminatoires combinées CAN et Mondial 2010. Match qui s’est d’ailleurs soldé par une précieuse victoire des nôtres par 1 à 0. Finalement donc, l’événement n’aura pas, fort heureusement, perturbé le groupe qui conforte ainsi sa position dans la poule. C’est tant mieux.
Mais quel que soit l’impact que cela a pu avoir, on ne peut s’empêcher de se poser certaines questions. Est-ce, par exemple, sain de signer maintenant alors que comme indiqué plus haut cela pourrait affecter d’une manière ou d’une autre la vie du groupe Etalons ? Concrètement, comment le double-coach, qui n’a pas, autant qu’on sache, le don d’ubiquité, va-t-il jouer sur les tableaux sans que cela ne pénalise l’une ou l’autre des formations ? Si l’on en croit Duarte, il n’y a aucun souci à se faire puisque, dit-il, il sera là 4 ou 5 jours avant les rencontres des Etalons « comme un international ». Mais les choses sont-elles aussi simples que cela ?
Il y a certes des antécédents à Paulo Duarte où on a vu des entraîneurs chasser deux lièvres à la fois, mais, c’est bien connu, cela ne se fait sans dommage. Et en l’espèce, on a bien peur que les Etalons boivent jusqu’à la lie la coupe du dédoublement de Duarte.
A sa charge, on peut toutefois faire remarquer que la plupart de nos internationaux évoluent à l’étranger et que du Mans, il pourra les suivre, même mieux que s’il était à Ouaga. Mais à supposer que l’entraîneur qui a, il faut le reconnaître, obtenu de bons résultats et qui s’est fait un petit nom depuis qu’il est à la tête des Etalons, réussisse son grand écart pendant les éliminatoires, le problème sera plus corsé pendant la phase finale de la CAN. Car, pendant ce temps, le championnat français de D1 se poursuit et si d’aventure le MUC 72 a des matches capitaux à livrer, on est bien curieux de voir comment il va s’y prendre pour contenter tout le monde et son père.
Mais là où on tombe des nues, c’est que cette forme de mercenariat sportif semble avoir l’onction de la Fédé de foot (à moins qu’elle n’ait pas eu le choix), qui pourrait être solidairement responsable des dommages que cela pourrait causer. Mais du moment que le pigiste du ballon rond peut nous valoir des lauriers comme ceux du samedi dernier, on ne va pas jouer les difficiles.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga