Marathon Ouaga-Laye : La loi de deux Nigériens
La deuxième édition du marathon Ouaga-Laye de notre confrère L’Observateur Paalga a été l’affaire du Niger. Les deux Nigériens peuvent dire comme les latins : "veni, vidi, vici" ils sont venus, il ont vu, ils ont vaincu. En dames, une jeune Américaine, Jennifer, 24 ans, vivant au Burkina Faso, a été la révélation. En lice, il y a eu un marathonien peu ordinaire, le directeur général des Editions Sidwaya.
La deuxième édition du marathon Ouaga-Laye de notre confrère, L’Observateur Paalga, couru le samedi 30 juin, a connu de nombreuses chutes, des records. 2h 36mn 56s après le top de départ donné par le parrain de ce deuxième marathon, le tout nouveau président de la Fédération burkinabè d’athlétisme, le colonel Daniel Zongo, le héros du jour, Yahaya Nahanchi, un caporal de l’Armée nigérienne faisait déjà son entrée à Laye.
C’est à juste titre qu’il a été accueilli par la fanfare municipale. Le record de notre compatriote, Charles Néboha, réalisé lors de la première édition quand le marathon n’était qu’une « affaire entre nous » a été pulvérisé. Le Nigérien l’a amélioré de 23mn. Dès lors, on comprend pourquoi le premier des Burkinabè ne s’est pointé qu’à la 3e place, laissant encore un autre Nigérien, le sergent-chef Dame-Malan Kabirou, se classer 2e.
Sous l’impulsion nigérienne, le niveau de la compétition a été un cran au-dessus. Même Emile Zangré, le 5e classé, a battu le record du vainqueur de la première édition. Notre confrère a donc vu juste en associant des coureurs de la sous-région. Ils sont deux seulement à venir du Niger, deux du Togo, deux du Bénin et le résultat est déjà visible à l’œil nu.
Malgré ce verdict assez impressionnant, malgré la bousculade d’une belle brochette d’artistes-musiciens pour servir un bol d’air musical aux invités et à ce beau public admirablement massé à l’arrivée, tout le monde avait encore les yeux tournés vers la route. Une arrivée annoncée était attendue de tous.
Il s’agit de la brave et très jeune volontaire, l’Américaine Jennifer Lazuta. En effet, 17 femmes ont pris le départ devant le siège de l’Observateur Paalga sur le nouveau record de participation des 388 concurrents. Il fallait « la soldate » Lazuta pour sauver l’honneur de l’autre moitié du ciel. Au sein du peloton, ce fut une hécatombe dans le rang des femmes. Tels des karités mûrs, elles sont toutes tombées les unes après les autres au bon moment, au cœur de Ouagadougou où elles pouvaient disposer d’un taxi ou d’un gentil passant pour les renvoyer chez elles. Seule l’Américaine a résisté. Elle franchit la ligne d’arrivée sous un « standing-ovation » spontané du public au bout, de 4h 02mn 01s. Elle laissera derrière elle, un paquet d’hommes, fidèles élèves d’un des pères de l’olympisme moderne, Pierre de Coubertin, auteur de la célèbre phrase, « l’important, c’est de participer ».
Ont-ils plus de mérite que ces femmes qui ont abandonné ? A vous d’en juger, en considérant que certains sont arrivés et ont cherché vainement les membres de la commission technique pour les accueillir. C’était pratiquement le jour suivant ! Auparavant, le vainqueur, Yahaya empoche le demi-million et une moto Kaizer. Karirou (2e) encaisse 400 000 F CFA cash, laissant les 300 000 F CFA de la 3e place à Anatole Gouba.
Les dix premiers ont été récompensés. Un prix spécial de 100 000 F CFA a été attribué à Jennifer Lazuta. Des prix spéciaux, Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, Watam Kaizer, Coris Bank, SONAPOST, ISEC, hôtel Riviera Mam’Joly, et le Centre culturel Artisanat-arts et traditions. Les prix ont été remis sous les yeux du directeur général des Editions Sidwaya, Ibrahiman Sakandé, qui a fait preuve d’un courage olympien. Il ne s’est pas contenté de prendre le départ fictif aux côtés du doyen, Edouard Ouédroago, le promoteur. 10 km, 15 km et près de 20 km après, le DG de Sidwaya continuait la route au trot. Il était loin des premiers, qu’il a par la suite devancé à bord de son véhicule, mais son courage a honoré la corporation.
Jérémie NION
Sidwaya