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Circonscription d’éducation de base de Samorogouan : Une affaire de perdiems qui surgit à l’orée des examens scolaires

Publié le mardi 2 juin 2009 à 03h43min

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Des enseignants mécontents de la circonscription d’éducation de base de la commune de Samorogouan dans le Kénédougou observent, depuis le 1er juin 2009, un sit-in de 72 heures. Ils réclament le payement intégral d’indemnités destinées aux membres du jury de la commission de l’examen pratique du Certificat d’aptitude pédagogique (CAP) et le déblocage des fonds alloués aux groupes d’animation pédagogique (GAP).

Les enseignants de la CEB de Samorogouan ont choisi la période cruciale des examens scolaires, “à leur corps défendant ”, pour se faire entendre. Ils accusent l’inspecteur de la circonscription, Alphonse T. Somé, d’abus de pouvoir et à qui ils imputent la responsabilité du blocage des activités pédagogiques. Selon le porte-parole des enseignants mécontents, Mahamoudou Samandoulgou, ceux-ci n’auraient “ rien reçu ”, au titre de l’année 2008, des indemnités dues aux membres du jury de la commission de l’examen pratique du CAP (66 000 F CFA). Une somme que l’inspecteur aurait pourtant reçue du ministère de tutelle.

En outre et toujours selon M. Samandoulgou, l’Etat consacre 500 000 F CFA annuellement au fonctionnement des Groupes d’animation pédagogique, mais que seul le GAP de Sindo, l’un des trois groupes, aurait reçu l’entièreté de cette allocation. Les deux autres, à savoir Samorogouan I et II n’auraient reçu qu’une partie de la somme due, soit 502 400 F CFA au lieu de 1 000 000 de F CFA au total. L’inspecteur garderait par devers lui le reliquat, soit plus de 490 000 F CFA, sans que les enseignants ne comprennent pourquoi. Pour le porte-parole Mahamoudou Samandoulgou, les démarches entreprises auprès de l’inspecteur sont restées sans suite jusqu’à ce que les enseignants décident d’observer le sit-in du 1er au 3 juin, pour exiger le versement desdites sommes. Interrogé à son tour, l’inspecteur Alphonse Somé commence par minimiser l’ampleur du sit-in.

“ Il y a une dizaine dehors sur cent enseignants ”, précise-t-il. Pour M. Somé, les frondeurs sont instrumentalisés et en veulent à la personne de l’inspecteur. Il ajoute qu’il n’y a rien de fondé dans leurs revendications. Selon lui, si le GAP de Sindo a reçu l’intégralité de ses allocations, c’est parce qu’il n’a pas observé le mot d’ordre national de boycott des groupes d’animation pédagogique lancé par les syndicats. Samorogouan I et II qui ont pris part au boycott ne devaient donc pas, suivant sa logique, recevoir l’intégralité de leurs allocations. Sur les indemnités, l’inspecteur reconnaît devoir aux enseignants et soutient s’être engagé à rembourser l’argent sur fonds propres probablement en fin d’année scolaire.

Le manque à gagner aurait été occasionné par les frais d’envoi des fonds depuis Ouagadougou et par les frais de carburant. Il n’y a donc pas, à son avis, un motif valable de sit-in et seuls les “ indécrottables ” refusent de se ranger “expressément” parce que juin est une période charnière de l’année scolaire du fait des examens qui y ont lieu. Le préfet de Samorogouan, Fousseini Soulama, à qui le préavis de sit-in a été adressé tente de trouver une solution avec les protagonistes de cette affaire. Aux dernières nouvelles, la directrice régionale de l’Enseignement de base des Hauts-Bassins a joint les enseignants mécontents à l’effet de trouver rapidement un terrain d’entente. L’examen du Certificat d’études primaires est prévu pour débuter le 9 juin prochain.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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