ETALONS : L’entraîneur Duarte convoité à l’extérieur
L’entraîneur national des Etalons football seniors, le Portugais Paulo Duarte, fait l’objet actuellement d’une cour assidue de la part de plusieurs clubs et pays. Le technicien des Etalons, comme on peut l’imaginer, est dans l’embarras. Quitter la sélection nationale du Burkina ou rester ?
Le sommeil de Paulo Duarte est-il actuellement troublé ? A quelques jours du match important contre le Malawi (le 6 juin), il n’a nullement intérêt à se laisser distraire. Pourtant, ce ne sont pas les situations pouvant le déconcentrer qui manquent actuellement. Tenez ! Des clubs et des sélections nationales se succèdent à Ouagadougou pour supplier l’entraîneur portugais des Etalons de les rejoindre pour une autre expérience. Il s’est agi dans un premier temps d’un club libyen, celui du fils du président Mouammar Kadhafi. Puis, sont venus les Chinois, les Russes (pour ce qui est des équipes nationales) et tout récemment d’un club de D1 française.
Selon des indiscrétions, ce club français pourrait être Caen qui est en difficulté et qui a besoin d’un « génie » pour l’aider à rester dans l’élite. Les représentants de toutes ces équipes sont venues à Ouagadougou pour proposer des offres à Paulo Duarte. Toutes ces démarches sont naturellement appuyées par des propositions de salaires conséquentes, pour que Paulo Duarte morde à l’hameçon. A titre d’exemple, le club aurait proposé la bagatelle de 40 000 euros (environ 26 millions de FCFA) par mois à l’entraîneur des Etalons, tout cela sans compter les multiples autres avantages. Cette situation n’est pas sans inquiéter le président de la Fédération burkinabé de football, Zambendé Théodore Sawadogo, et son équipe. Ils ne sont pas les seuls, car le public sportif et toutes les autorités sportives ont appris à chanter à chaque match des éliminatoires, et ce depuis le 1er juin 2008, victoire. En effet, depuis les phases éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010, les poulains de Paulo Duarte n’ont enregistré la moindre défaite.
Sur 7 sorties, ils ont enregistré 6 victoires et un nul (face à la Tunisie), avec une offensive qui a fini par inquiéter les gardiens adverses. Ce qui a permis à Mahamoudou Kéré et aux siens de terminer leaders de leur groupe et de lancer un avertissement à la Guinée à l’occasion de la première journée de la dernière phase de ces éliminatoires jouée le 28 mars 2009 à Ouagadougou (4 à 2 pour les Etalons). Un tel résultat ne pouvait qu’ « exposer » Paulo Duarte. La question actuelle est de savoir ce qu’il dit à tous ces courtisans. En bon « Africain », on apprend que le technicien des Etalons a avoué qu’il était connu aujourd’hui dans le monde grâce au Burkina. C’est la première sélection nationale de sa vie qu’il entraîne, et avec un succès qui étonne presque tout le monde. Pour lui, apprend-on, il n’est donc pas question qu’il abandonne les Etalons en cours de chemin pour aller gagner mieux ailleurs.
Son contrat finit en mars 2010 et il n’est pas question pour lui, dit-il en coulisses, qu’il « trahisse » le pays qui l’a révélé aux yeux du monde. Une marque de reconnaissance donc du Portugais envers le Burkina, qui l’aurait amené à répondre négativement aux sollicitations en attendant la fin du contrat pour envisager l’avenir. Le tout n’est pas la fin des éliminatoires. Il y a les phases finales de la CAN angolaise qui arrivent en 2010. A moins d’une catastrophe, les Etalons y seront. Que faut-il faire pour ne pas perdre celui qui conduit cette chevauchée des Etalons dans ces éliminatoires ? Continuera-t-il à cracher sur ces millions et ces opportunités d’enrichir son CV ? Au Burkina alors de trouver les arguments nécessaires pour ne pas le perdre rapidement, car tôt ou tard, il partira.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le Pays