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Vie conjugale : Si je connais ma femme, ma femme me connaît aussi !

Publié le mercredi 15 avril 2009 à 01h56min

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Rock Audacien D. DAMIBA, Conseiller conjugal

Dans les échanges avec certaines épouses, il est arrivé plus d’une fois de m’entendre dire : “Oh ! si mon mari était comme vous !” Ma réaction est toujours la suivante : “pas si vite ! Je vous mets en contact avec ma femme.

Allez la rencontrer. Echangez avec elle et au passage, demandez -lui comment est son mari. Vous apprendrez bien des choses. Et tout ce qu’elle vous dira de moi et sur moi, prenez-le pour argent comptant. Elle seule me connaît et elle seule peut avoir une idée juste de moi. C’est elle qui pourra vous dire si je suis un bon ou un mauvais époux ; si je la maltraite ou pas. C’est elle qui me connaît profondément, intimement et peut-être même intégralement.

Ce que les autres ne perçoivent pas est décortiqué par elle. Je peux par mes paroles et par mes gestes, induire plus d’un en erreur, mais pas ma femme. Qu’est-ce que j’ai qu’elle ne connaît pas ? Qui suis-je qui lui échappe ? Je m’en remets à son verdict sur ma vie au quotidien. Après Dieu, elle est celle qui me connaît mieux que quiconque”. Sommes-nous de bons et vrais époux ? Laissons parler nos femmes. Elles ne nous accableront pas, elles diront ce qu’elles entendent, ce qu’elles voient et ce qu’elles vivent avec nous. Plus que des dénonciations, ce sont plutôt leurs attentes qu’elles égreneront. Si nous sommes pour elles comment nous voulons qu’elles soient pour nous, alors laissons tomber les masques.
Acceptons ce que nous sommes et c’est alors seulement que nous pourrons être ce que nous devions être : des époux vrais !

“Qui suis-je pour toi ?”

En tant que conseiller conjugal, j’ai écouté beaucoup d’épouses. J’ai entendu beaucoup de choses et quelques fois je me suis laissé convaincre qu’il y en a qui exagèrent.

Quelques extraits

“L’homme avec lequel je vis est le père de mes enfants. Il n’est pas mon mari à moins que je ne comprenne pas le sens du mot mari. Un homme qui ne vous adresse jamais la parole, qui ne se demande pas comment vivent la femme et les enfants, comment ils se soignent. Le seul moment qu’il vous touche, c’est pour satisfaire sa libido et sans même daigner échanger quelques mots auparavant... Non ! J’ai un homme qui habite avec moi, auquel je fais des enfants... mais je n’ai pas de mari”.

“Je ne sais pas comment se comportent les autres hommes avec leurs femmes mais chez moi, j’ai plutôt un casseur. Pour un rien, il s’enflamme et s’en suivent les injures et les bastonnades. Quand il ouvre la bouche c’est pour dire ce qui ne va pas. Jamais une appréciation positive. Si ce n’est pas qu’il y a trop de sel, c’est qu’il n’y en a pas assez. Il a toujours quelque chose à me reprocher, quelque chose qui ne va pas. Est-ce cela un mari ?”.

“Dites-moi qu’est-ce qu’un mari ? Un époux ? Je suis avec un homme depuis dix sept ans avec à la clé, quatre enfants. En fait, je suis la gardienne de la maison, disons un meuble. Je suis là pour le servir. Dix sept ans durant, je ne me rappelle pas qu’il m’est fait sortir une seule fois pour une promenade, une visite. Ce sont toujours les autres qui comptent dans sa vie : ses parents, ses amis, ses collègues... Je me demande si je ne suis pas de trop dans sa vie. Nous n’avons rien de commun, si ce n’est que le lit et même là, c’est un calvaire. Je dois me donner à lui quand il veut et comme il veut. Mon plaisir, ma satisfaction, rien de tout cela ne l’intéresse. Je recherche un homme, un époux, quelqu’un qui me considère, qui m’aime. Je n’en peux plus. Je perds mon temps avec cet homme”.
“J’ai voulu un homme, un époux.

Je suis tombé sur un démissionnaire. A la maison, je dois prendre toutes les initiatives. Lui, il se plaît à tout. Rien ne le dérange. Tous les jours se suivent et se ressemblent. Pas de projets dans sa vie. Son argent, il le dépense à tout bout de champ. Mon homme est sans ambition. Même quand il y a une crise ouverte, il ne s’en soucie nullement. Il compte avec le temps. La charge est trop lourde pour moi. Je suis l’épouse, l’époux, la mère et le père. Je suis au bout du rouleau”.

“Je suis mariée, mais je suis seule. Il n’est jamais là et sa présence me cause plus d’ennuis que ses absences. Il n’est à la maison que pour manger et dormir. Je me bats seule face à tous les problèmes. Il passe le plus clair de son temps dehors. Il se dit très occupé au bureau, invente des voyages, prétexte des réunions et tout cela pour se tenir le plus longtemps possible au dehors. Oh ! quel homme ?”.

C’est sans commentaire ! Je voudrais donc inviter dans ces lignes, tous les hommes qui aspirent à être de vrais et bons époux à accepter cet exercice : demandez à votre femme ce qu’elle pense de votre rôle d’époux. De grâce, écoutez-la. C’est un appel. Vous rendrez service à vous-même, à votre épouse et à vos enfants. Bon exercice !

Rock Audacien D. DAMIBA, Conseiller conjugal (Email : damibashalom@yahoo.fr)

NB. : Le même exercice est valable pour les épouses !

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2009 à 18:41 En réponse à : Vie conjugale : Si je connais ma femme, ma femme me connaît aussi !

    Monsieur Damiba votre article me touche vraiment au coeur. Je suis Burkinabe mais actuellement je reside aux USA. Cela fait 9 ans que je suis aux USA. Je vois comment les europeens ou les americains traitent leurs femmes ou leurs copines. C’est une grande difference. Nos meres et nos soeurs en afrique sont comme des esclaves. Mon sejour ici m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Surtout du cote sentimental. Pour etre honnete l’homme en Afrique ne traite pas bien la femme. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de mauvaises femmes mais au niveau des hommes c’est exagere. Les hommes abusent les femmes en Afrique. J’ai beaucoup appris ici. Si un jour j’epousais une femme Burkinabe elle penserait certainement que je suis le meilleur mari au monde. Excusez- moi des accents et de la structure de mes phrases car mon ordinateur n’a pas de caracteres francais.

    Merci, par un Burkinabe vivant aux USA

    • Le 16 avril 2009 à 16:21, par princy En réponse à : Vie conjugale : Si je connais ma femme, ma femme me connaît aussi !

      Très ravie de votre message, cher Mr. Je suis étudiante au Burkina et votre message me va droit au coeur.
      Bonne journée à vous

    • Le 16 avril 2009 à 21:57 En réponse à : Vie conjugale : Si je connais ma femme, ma femme me connaît aussi !

      N’exagerez rien. Ce n’est pas tous les hommes qui maltraitent leurs femmes. Meme au Burkina, moi j’ai toujours eu les meilleures relations avec ma femme que j’aime et respecte. Je suis aujourd’ hui aux USA avec elle et elle me dit que je semble l’aimer meme plus encore a cause de la solitude qui nous a davantage rapproches.
      Il est vrai qu’ il y a des maris horribles mais je me dis qu’ il y en aussi de tres bons meme s’ ils sont minorites. Je suggere que Mr. Damiba leur consacre aussi un article peut- etre pr renforcer les bonnes manieres de traiter les femmes et ne pas seulement fouetter les hommes.

      Christian Ahmed.

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