LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Révocation des "grévistes" stagiaires des greffes : Les syndicats de la justice désapprouvent la décision

Publié le mercredi 11 mars 2009 à 01h56min

PARTAGER :                          

Le Syndicat national des agents de la justice (SYNAJ) et celui des greffiers du Burkina (SGB) ont, au cours d’une assemblée générale tenue le 6 mars 2009 dans la salle d’audience du Tribunal administratif de Ouagadougou, désapprouvé la mesure de sanction prise en conseil des ministres à l’endroit des agents stagiaires ayant pris part à la grève du 18 au 20 février 2009.

Le conseil des ministres du mercredi 4 mars 2009 a pris une mesure de révocation des agents stagiaires des personnels des greffes ayant pris part à la grève des 18, 19 et 20 février 2009. Suite à cette mesure, les membres du Syndicat national des agents de la justice (SYNAJ) et ceux du Syndicat des greffiers du Burkina se sont retrouvés en assemblée générale pour décider d’une conduite à tenir. D’entrée de jeu, les secrétaires généraux du SYNAJ, Moussa Ouattara et du SGB, Daniel Ouangrawa qualifient la mesure de sanction liberticide. Ils ne la comprenne pas. Pour eux, la mesure est confuse en ce sens qu’elle ne nomme pas individuellement ceux qui sont concernés par la sanction.

Aussi, ils soutiennent qu’il n’y avait pas de stagiaires ayant pris part à la grève. "Quand nous préparions la grève, nous avons bien dit aux militants qui ne remplissaient pas les conditions de s’abstenir. Nous entendons par stagiaires, ceux qui doivent observer une année d’essai à l’issue de laquelle l’agent est déclaré apte et titularisé. Or, tous ceux qui ont participé à la grève sont à 2 ou 3 ans de service", a précisé Moussa Ouattara. Son collègue, Daniel Ouangrawa, embouche la même trompette en précisant, qu’au ministère de la Justice, il y a des agents qui font plus de 3 ans sans avoir leur titularisation. Est-ce que cela est imputable à l’agent ? S’interroge-t-il.

En dehors de la mesure de sanction, les secrétaires généraux des deux syndicats affirment qu’après la grève, il n’a jamais eu de pourparlers avec les responsables du ministre de la Justice.
Face à cette situation, les participants à l’assemblée générale ont décidé d’adresser une lettre ouverte au garde des sceaux pour désapprouver la mesure de sanction des agents stagiaires "grévistes" et exprimer la détermination des travailleurs de la Justice à continuer la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Boureima SANGA


Délibérations de l’assemblée générale des travailleurs de la Justice le 6 mars 2009
A l’unanimité, les participants ont adopté la conduite à tenir suivante :

1 - adresser une "lettre ouverte" au garde des Sceaux. Objectif : exprimer la désapprobation vis-à-vis du principe de sanction des "agents stagiaires", exposer les contradictions de la mesure envisagée, et permettre à l’opinion publique de s’imprégner de la réalité des faits. Cela participe d’une traduction de la mobilisation de solidarité autour des collègues qui seraient injustement sanctionnés.

2 - adresser une lettre au garde des Sceaux ; relance de la plate-forme revendicative, exprimer la détermination des travailleurs de la Justice à continuer de se faire entendre par les voies de droit, dont prioritairement la grève. Préavis sera déposé en fonction de la réaction de l’autorité ;

3 - dire aux autorités que désormais les travailleurs de la Justice observeront les horaires légaux de travail dès lors qu’on refuse de leur reconnaître la particularité de leur statut (de droit constitutionnel) ; les dispositions et consignes d’application seront précisées par délibération conjointe des bureaux syndicaux.

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique