Le lundi 23 février en début d’après-midi, les usagers de l’avenue Alwata-Diawara ont été désagréablement surpris de constater la présence, au milieu de la chaussée, d’un camion immobilisé appartenant à l’entreprise 3C. Il fallait alors s’arracher les cheveux pour se frayer le passage, et dans des conditions extrêmement difficiles.

Surtout que la visibilité était réduite à cause d’une nuée de poussière qui enveloppait la zone. Ils étaient nombreux, les usagers qui pensaient à un redéploiement des engins de l’entreprise sur la chaussée dans le cadre de la poursuite des travaux de construction de caniveaux pour l’évacuation des eaux pluviales. Mais grande sera la déception des uns et des autres de constater que c’est plutôt une panne mécanique qui avait immobilisé l’engin sur la chaussée.

Ce qui ne saurait être condamné quand on sait que de tels désagréments peuvent arriver n’importe quand et n’importe où. Le plus important serait de prendre les dispositions qui s’imposent pour éviter de mettre en danger la vie des autres usagers. Il y a, pour cela, les triangles de sol qu’il faut placer ou encore des branchages qu’on pourrait utiliser pour signaler l’obstacle.

Rien de tout cela avec ce conducteur qui avait même abandonné son camion sans laisser de trace. Comme si à Bobo-Dioulasso on peut tout se permettre sur les routes sans courir le risque d’être soumis à une contravention. A l’évidence, il y a comme un laisser-aller sur les routes à Bobo-Dioulasso où les forces de l’ordre ont toujours brillé par leur absence.

Des camions qui obstruent le passage pour procéder à des déchargements à des heures de pointe et dans des zones où la circulation est régulièrement dense, des automobilistes accrochés à leur portable en pleine circulation, des taximen qui stationnent brusquement au milieu des voies ou dans les virages pour embarquer des clients ou encore ces gérants de parking ou ces petits vendeurs dans la zone commerciale qui n’hésitent pas à empiéter sur la chaussée, bref, l’incivisme est plus que jamais devenu criard à Bobo-Dioulasso ; une chose qui suscite des inquiétudes au sein de la population, déjà confrontée à d’énormes difficultés en matière de circulation dans la ville de Sya.

Il y a d’abord la très mauvaise qualité des routes avec ces bitumes du centre-ville qui datent de la période de l’indépendance et qui n’existent aujourd’hui que de nom. Ils sont presque devenus de véritables dangers pour les usagers à cause de leur très mauvais état de dégradation.

A cela on pourrait ajouter le manque de panneaux de signalisation ou encore ces feux tricolores qui ont été endommagés durant les manifestations contre la vie chère. Et si l’on ajoute à ces différents facteurs de risque d’accident l’incivisme grandissant de certains usagers, il y a véritablement des soucis à se faire en matière de circulation routière.

Toujours est-il que l’insécurité est bien réelle sur la plupart des artères de la ville, chose qui interpelle nos autorités à prendre leurs responsabilités afin d’extirper de nos voies, déjà mal en point avec ces conducteurs insouciants qui mettent perpétuellement leur vie en danger ainsi que celle des autres.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga