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Vu et entendu à l’audience : 36 mois fermes pour un receleur

Publié le mardi 24 février 2009 à 00h16min

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Mahama Sawadogo était électricien. Selon ses dires, à la mort de son père, il hérite du hangar de cycles et se rend souvent à Ouagadougou pour acheter des mobylettes d’occasion qu’il vient revendre à Kaya. Voilà qu’un jour, un de ses fournisseurs qui loge au théâtre populaire de Kaya lui expédie une mobylette P50 presque à l’état neuf, qu’il achète à 150 000 francs CFA, tout en recevant un reçu de 160 000 francs CFA.

De fil en aiguille, cette motocyclette est revendu à 170 000 francs CFA puis à 205 000 francs CFA, en dernière position à dame Ouédraogo.
Dans les diverses transactions, Arouna Kargougou qui est vendeur de cycles au marché de Kaya, qui n’a pas vendu la P50 a apposé son "tampon" sur l’acte de vente pour confirmer l’achat.

Donc, il était poursuivi pour faux en écriture.
Il se trouve qu’étant à la Maison d’arrêt et de correction, Mahama Sawadogo a été extirpé pour aller désigner les motos vendues par lui qu’une bande de voleurs lui avait refilées. Aussi, il a écopé de 36 mois de prison ferme et de 300 000 francs CFA d’amende. Quant à Arouna Kargougou, il en a pris pour 36 mois avec sursis et 300 000 francs CFA d’amende. Ils devront rembourser solidairement à Mme Wendlassida Kiendrébéogo 205 000 francs CFA


Il ne fallait pas

Jean Saïdou Sawadogo écope de 12 mois de prison ferme et de 600 000 francs CFA à payer à Gueswendé Sylvain Nabaloum, pour coup et blessures. En effet, Jean Saïdou a épousé Georgette à l’église mais n’est pas passé devant le maire ou le préfet. Comme Georgette et lui ne s’entendaient, elle est allée avec les enfants habiter dans la cour de son père avec ses enfants.

Voilà que dans la nuit du 25 novembre 2008, Jean Saïdou se rend vers 21 heures dans la cour où habite Georgette. Le portail étant fermé, il escalade le mur, aperçoit un vélo qui n’est pas celui de Georgette et entend des murmures dans la chambre. Il a tenté de forcer la fenêtre et Georgette lui a ouvert la porte.

C’est alors qu’avec la machette qui était sur le vélo de Sylvain, il l’a hachée. A la barre, il a déclaré, qu’il s’était rendu chez Georgette pour voir ses enfants et lui demander de revenir pour qu’ils vivent ensemble. Pour le parquet, à partir du moment où le portail était fermé, il devait faire demi tour. Non seulement il ne le fait, escalade le mur et agresse les gens alors qu’il aurait pu être abattu comme un voleur. Voilà qu’il prend 12 mois et devra payer 600 000 francs CFA. Cela ne valait pas la peine puisque Georgette ne lui reviendra plus jamais. Violation de domicile, coup et blessures volontaires, un verdict qui doit faire école


Zamtako s’en tire à bon compte

Ablassé Zamtako qui est guichetier. Le 31 décembre, il va trafiquer le contact du véhicule de son frère et prendre la clef des champs pour lever le coude. Au niveau du maquis le Boucan, il prend un virage qui effraie un passant qui renverse le plat de salade d’une vendeuse. Quand la vendeuse a voulu lui faire comprendre que ce qu’il fait n’est pas bien, il s’est mis en colère et le sexe de la génitrice en a pris un coup. Comme la Brigade de recherche n’est pas loin, dame Ramata est allée porter plainte. Ablassé Zamtako a reconnu son tort et présente ses excuses à dame Ramata qui les a acceptées.
Néanmoins, il en a pris pour un mois de prison ferme. Comme c’était à l’audience du 21 février, il lui reste quelques jours, ni plus ni moins


Quel toupet !

Rasmané Sawadogo a déjà écopé de 3 mois en 2002 et de 4 mois en 2008. Cette fois-ci, il y repart pour 5 mois de prison parce qu’il a volé le bélier de dame Adissa Sawadogo qu’il se préparait à vendre lorsqu’il a été pris. Il a un sacré toupet car souvent on ne va pas de 3 à 4 puis 5, mais ça se multiplie pour trois ou quatre. Un sacré toupet pour Rasmané.


Relaxé des fins de poursuite !

Dans notre édition du mardi 3 février 2009, nous titrions : "digne fils de son père". En effet, Kadiogo Zunogo, enseignant à Boala dans la province du Namentenga, était assigné devant le Tribunal correctionnel de Kaya avec Moussa Sawadogo pour détournement de la somme de 578 000 par Kadiogo Madi, maire de la commune rurale de Boala. Lors de l’instruction à la barre, Zunogo a refusé que leur père qui est le responsable coutumier du village soit convoqué pour venir témoigner à la barre, mais qu’il était prêt à endosser toute la responsabilité. A la barre, il avait été demandé au maire Madi, quel est son rôle dans l’association Song-taaba pour qu’il s’en mêle ? Un maire doit-il s’occuper des problèmes d’associations ?
Au délibéré, les prévenus ont été purement et simplement relaxés pour infraction non constituée.
Maintenant comme le maire de Boala et non celui de Dablo comme dit dans notre édition du 10 février 2009, aime traîner les gens devant le parquet, il risque de s’y voir aussi s’il n’arrive pas à régler son contentieux avec Telecel Faso comme le laissent entendre les mauvaises langues


Conseiller les prévenus

A chaque fois que le parquet finit son réquisitoire et sollicite des peines au tribunal et que le tribunal demande au prévenu ce qu’il en pense, la réponse presque tout le temps est invariable : "C’est bien, je suis d’accord, ce qu’ils décident, c’est bon, je n’ai rien à dire".
Ou après le réquisitoire du parquet, il convient au prévenu de développer des arguments afin de faire diminuer la peine. Nous l’avons vu avec Boureima Sawadogo où le parquet avait requis 72 mois. Boureima s’est défendu et a demandé au tribunal d’alléger sa peine, requête qui a été acceptée puisqu’il a écopé de 48 mois.
Pourtant à une autre audience, lorsque le parquet avait requis 4 mois contre un gérant de shop dans une station, ce dernier a dit qu’il n’était pas d’accord. Il en a pris pour 8 mois fermes sans oublier la somme détournée qu’il devra rembourser. Aussi, les associations comme celle que dirige Ali Congo au lieu seulement de donner des vivres, des médicaments et autres aux prisonniers, doivent voir comment mettre des structures en place qui peuvent donner des conseils aux prévenus avant qu’ils ne passent à la barre. C’est une suggestion


Sacré Zénabo

Décidément, la dame Zénabo Drabo va tout bouleverser dans le Sanmatenga. Non seulement elle offre des vivres, des ustensiles, des charrettes à traction asine, construit ou achève des mosquées, voilà qu’elle procède à la réfection de forages. Nous l’avons su parce que nous passons souvent dans ce quartier périphérique et nous voyons une pompe en panne.
La dernière fois, constatant qu’elle était fonctionnelle, nous avons voulu savoir quel était ce bienfaiteur et les gens de nous citer la député Zenabo Drabo. Ainsi dans l’anonymat, elle est venue au secours des populations de Tifou. Voilà pourquoi pour les gens du Sanmatenga, c’est maintenant qu’ils se rendent compte qu’il y a un député dans la province, un député proche d’eux, un député qui ignore les intrigues. Ce qui est sûr, si Dame Drabo devait créer un parti, elle passerait à coup sûr. C’est qu’il y a aussi ceux qui souhaitent qu’elle rejoigne l’ADF/RDA qui est de la mouvance afin que les éternels qui aiment siéger, perdent leurs sièges puisque Barsalogo a donné l’exemple


Enfin, le bout du tunnel ?

Depuis son lancement lors de la Journée nationale du paysan qui s’était tenue à Kaya, le projet adduction d’eau potable n’est pas encore une réalité. Depuis octobre 2008, les files dans les bornes-fontaines sont interminables. Bien que des élus aient fait le déplacement sur le site au lac Dem, l’eau se fait attendre. Espérons que la date butoir fixée pour mars, sera la bonne.

Jacques NONGUIERMA, AIB/Kaya

Sidwaya

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