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ACCIDENT DE L’AVION PRÉSIDENTIEL A GARANGO : Les victimes menacent d’organiser une marche à Ouagadougou

Publié le mardi 24 février 2009 à 00h17min

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L’affaire de l’accident de l’avion présidentiel survenu en 1984 à Ganrago (province du Boulgou, région du Centre-est) reste toujours en l’état. Les promesses d’indemnisations des victimes et de leurs ayants droit restent lettre morte. Fatigués d’attendre, ils donnent de la voix et menacent d’organiser une marche à Ouagadougou pour aller à la rencontre du chef de l’Etat si d’ici le 25 mars 2009 une proposition de règlement des indemnisations ne leur est pas faite. C’est la substance de la lettre ouverte ci-dessous qu’ils ont adressée au chef de l’Etat par le biais de leur défenseur.

Excellence, Monsieur le chef de l’Etat

Nous vous faisons ce compte rendu de notre rencontre, pour vous informer de l’état de notre affaire que nous poursuivons depuis cinq ans sans succès. Nous vous avons adressé une première lettre ouverte le 17 février 2004 qui est restée jusqu’aujourd’hui sans réponse. Au niveau de Ouagadougou, les autorités ministérielles saisies de notre requête, à savoir, le ministre des Finances et celui de la Défense, ont transmis le dossier à la Direction des affaires contentieuses et du recouvrement (contentieux de l’Etat) qui, depuis, attend en vain des instructions pour procéder au traitement du dossier.

Les autorités s’enferment dans un silence coupable et comptent sur l’oubli et l’usure du temps pour se dérober de l’obligation de nous indemniser. Prenant à témoin l’opinion publique, nous faisons ici le serment que cette affaire ne sera pas jetée aux oubliettes, dussions-nous la faire aboutir au péril de nos vies. Jusqu’à présent et dans le cadre de la poursuite de l’indemnisation, nous avons privilégié l’approche républicaine, à savoir la concertation et le dialogue pour la résolution de ce différend qui nous oppose à l’Etat burkinabè. Par notre patience et notre respect de la procédure, nous avons démontré suffisamment notre bonne foi et avons joué notre partition. Il appartient à présent aux autorités de jouer la leur en sortant de leur réserve pour œuvrer à régler cette affaire qui n’a que trop duré.

Nous disons que dans cette affaire, les autorités du Burkina Faso sont à la croisée des chemins. C’est bien beau de proclamer haut et fort à l’attention des bailleurs de fonds et des partenaires au développement que le Burkina est un Etat de droit, c’est bien beau de mettre en place à coup de milliards des institutions républicaines (qui ne le sont souvent que de nom) censées garantir la démocratie et accompagner le processus démocratique. Mais nous disons et restons convaincus que toute cette organisation n’est qu’une coquille vide, elle n’est qu’une parodie de démocratie si l’Etat du Burkina n’est pas à mesure d’indemniser des victimes d’un accident d’avion présidentiel impliquant la plus haute autorité de ce pays, à savoir le chef de l’Etat en personne. Comment peut-on se méprendre en pensant un seul instant que le silence peut résoudre une telle affaire ? Comment peut-on tabler sur le temps et l’oubli pour étouffer une demande d’indemnisation aussi légitime ?

Si l’Etat ne fait pas de proposition d’indemnisation à notre conseil Zacharie Sorgho avant le 25 mars 2009, nous comptons organiser une marche pour rencontrer le chef de l’Etat, Son Excellence Blaise Compaoré, même si nous devons, pour cela, transporter les vieillards dans des charrettes de Garango jusqu’à Ouagadougou au regard de leur situation et du manque de moyens financiers. Nous nous battrons pour la cause de nos enfants que nous avons perdus lors de ce drame duquel le président Blaise Compaoré a vécu mais est resté indifférent à notre sort. Si nos parents et enfants vivaient, nous n’allions pas être dans cette misère. Dans l’attente d’une suite favorable, nous vous prions d’agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de notre profonde gratitude.

Ouagadougou, le 18 février 2009 : Pour les victimes et ayants droit, Etude Zacharie SORGHO - 70 24 32 11

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