Paulo Duarte (sélectionneur des Etalons) : « Je redoute plus la Guinée que la Côte d’Ivoire »
On doutait un peu de ses capacités à conduire l’attelage avant le début des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. Mais il a réussi à passer en classe supérieure avec les Etalons du Burkina, qui avaient connu bien des déboires avant sa venue. Celui qui est à la base de cette révolution n’est autre que le Portugais Paulo Duarte, le nouveau sélectionneur du onze national.
A deux mois du troisième et dernier tour de cette compétition, il prévient que le groupe où évoluera son équipe est difficile et dit qu’il redoute plus le Syli National que les Eléphants. Son objectif premier, c’est Angola 2010, et c’est match par match que les choses vont se préciser. Dans cet entretien, il n’a pas été seulement question des Etalons, mais aussi de Moussa Ouattara dit Bouffe-tout et de Wilfried Sanou, deux joueurs que Duarte a écartés pour des raisons diverses. Il le déclare sans ambages et souvent même dans un moment d’énervement. Le coach des Etalons, c’est lui et non le ministre des Sports, Jean-Pierre Palm. Il l’a clamé haut et fort, et vous saurez pourquoi…
Quels sont vos vœux pour l’année 2009 ?
En cette nouvelle année, j’adresse mes vœux de bonne santé au peuple burkinabè, à ma famille et à mes joueurs. Que cette nouvelle année soit meilleure pour tout le monde, et surtout pour mon équipe qui s’est qualifiée pour le troisième et dernier tour des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. Je souhaite que le public sportif soit encore à nos côtés comme en 2008 pour nous soutenir. Notre parcours au deuxième tour a été un succès, et du soutien, nous en aurons encore besoin pour aller de l’avant.
Où avez-vous passé vos fêtes de fin d’année ?
J’ai passé mes fêtes au Portugal, notamment à Leiria, la ville où habite ma femme. Moi, je suis de Porto, une cité au nord du pays, mais je tenais à être auprès de mon épouse. Avec celle-ci, ma belle-mère, mon beau-père et les enfants, nous avons fêté à notre manière. Tout le monde était content de me revoir à leurs côtés, parce que je voyage beaucoup dans le cadre de mon travail. La chaleur familiale me manquait et ma présence était aussi nécessaire.
Qu’est-ce vous avez fait pendant ces fêtes ?
Nous avons passé de bons moments dans le ranch de ma belle-mère. J’ai revu les chevaux que j’admirais, et le pique-nique était intéressant. Nous étions tranquilles dans ce ranch de 5000 hectares, et j’ai un peu oublié Ouagadougou.
Vous n’êtes même pas sorti pour aller vous divertir quelque part dans la ville ?
Vous savez, la famille me manquait, et je n’avais que quinze jours à passer là-bas avant de retourner au Burkina. C’est la première fois que je ne suis pas sorti quand je suis allé à Leiria, et peut-être que je le ferai la prochaine fois.
Avez-vous appelé ou envoyé des messages aux joueurs pour leur souhaiter la bonne année ?
Avant mon voyage, j’appelais les joueurs toutes les semaines. Pour ces fêtes, je leur ai envoyé des messages à tous, et j’ai particulièrement appelé quatre d’entre eux. Au Portugal, j’ai rencontré Mamadou Tall, Issouf Ouattara, Narcisse Yaméogo et Ousséni Zongo, l’ex-pensionnaire de Planète Champion. Les joueurs m’ont aussi adressé des messages, et ça m’a fait plaisir d’avoir de leurs nouvelles.
Qui sont ceux que vous avez particulièrement appelés au téléphone ?
Mahamoudou Keré, Moumouni Dagano, Mady Panandétiguiri et Charles Kaboré.
Quand êtes-vous revenu à Ouaga ?
Je suis rentré à Ouagadougou le 5 janvier dernier. Seul ou avec vos adjoints ? Nous sommes venus ensemble, et ils disent avoir eux aussi passé de bonnes fêtes avec leurs familles respectives.
Maintenant que vous êtes là, à quoi vous vous occupez ?
Dans notre programme, nous passons un mois au Burkina et treize jours au Portugal. Tous les matins, nous sommes au Comet, le terrain d’entraînement des Etalons, pour travailler avec les gardiens de but des cadets, des juniors et d’autres clubs. Nous animons aussi des stages avec les futurs encadreurs. Le soir, nous faisons le tour des clubs pour voir dans quelles conditions ils travaillent, et nous échangeons éventuellement avec leurs entraîneurs.
Cela nous permet de connaître l’autre réalité du football burkinabè. Nous apprenons beaucoup, et les problèmes existent réellement. Ce n’est pas ici seulement, et je pense que l’Etat devrait faire un effort pour aider les différents clubs du pays.
En Europe, les sponsors jouent ce rôle, alors qu’au Burkina ce n’est pas le cas. Tant que les clubs ne seront pas bien structurés, il ne faut pas leur demander l’impossible. Il faut revoir les choses au niveau de leur organisation pour leur permettre d’être forts et faire bonne figure dans les compétitions africaines. Quand on n’a pas le minimum, on peut facilement céder au découragement.
Or, les clubs doivent fournir des joueurs de qualité aux différentes équipes nationales. Ici, il n’y a pas de championnats pour les petites catégories, et ce n’est pas normal. Quand je suis arrivé, on m’a d’abord demandé de réorganiser le football burkinabè qui venait de sortir d’une crise. Ça me fait de la peine de voir les formations travailler sans des moyens conséquents. Tout ce que je vous dis demande de l’argent, et il faut bien le trouver pour que votre football se positionne durablement sur l’échiquier africain.
La date fixée par la FIFA pour permettre aux équipes nationales de disputer des matches amicaux, c’est le 11 février prochain. Avez-vous déjà une équipe que vous allez affronter ?
Nous avons un regroupement le 9 février 2009 en Europe et, trois jours après, nous disputerons un match amical contre une sélection de l’Uruguay, en Espagne ou en Italie.
C’est une sélection locale que vous allez croiser ?
Vous ne m’avez pas compris. Je veux en fait parler de l’équipe nationale de l’Uruguay, un pays qui joue bien au football. Ce pays est à côté de l’Argentine et du Paraguay. Ce sera un bon test pour mon équipe que j’attends de voir si elle a toujours la même agressivité.
Le public sportif a souvent besoin de voir son équipe nationale. Un match n’est-il pas envisageable au stade du 4-Août ?
Jouer à Ouaga ne me gêne pas du tout, mais cela nécessite des frais, et ce n’est pas facile. Faire venir ici 20 ou 25 joueurs de l’Europe, c’est plus coûteux que de les regrouper par exemple en France. La majorité des joueurs sont à l’extérieur et on peut économiser de l’argent au lieu de leur envoyer à tous des billets pour rejoindre le Burkina. C’est beaucoup d’argent ; et puis, n’oubliez pas que l’équipe que nous inviterons à Ouaga ne manquera pas de demander un cachet. Je pense que c’est mieux d’aller jouer ailleurs pour éviter des problèmes qui peuvent survenir.
Mais cette sélection de l’Uruguay n’a pas demandé un cachet ?
C’est un agent de match qui est chargé d’organiser cette rencontre amicale, et je n’en sais rien pour ce volet. Pour nous, ce n’est pas nécessaire puisque ce qui me tient à cœur, c’est de voir mes joueurs en situation de jeu. En Europe, les agents de joueurs sont nombreux et, sans eux, c’est difficile de conclure un match avec une équipe. La plupart des sélections nationales africaines jouent tous leurs matches amicaux en France, et sans ce canal, vous serez bloqué. Le football, aujourd’hui, a évolué, et les gens devront le comprendre. L’amateurisme, c’est fini ; de nos jours, c’est une autre conception.
Une équipe africaine n’était-elle pas la mieux indiquée pour voir vos joueurs en situation de jeu ?
C’est difficile d’avoir une équipe africaine qui ne jouera pas le troisième tour, parce que ses joueurs ne sont plus motivés. Il y a ceux que nous n’affronterons pas, mais là, il faut s’y prendre tôt ; et puis, quand vous envoyez un fax à une Fédération pour un match amical, ça peut prendre du temps parce que l’entraîneur n’est peut-être pas sur place. C’est compliqué tout ça, alors qu’avec l’agent de match, tout va vite. Ce match avec l’Uruguay m’intéresse parce que c’est un autre football, et cette équipe va contraindre mes joueurs à être en mouvement sur le terrain. Elle va jouer vite, et c’est intéressant de voir comment on va réagir.
Comment suivez-vous les joueurs qui évoluent à l’étranger ?
Pour ça, c’est facile ; et je n’ai plus besoin de me déplacer à tout moment pour suivre leurs matches avec leurs clubs respectifs. Avec Internet, j’ai des informations sur chaque joueur. Après les rencontres le week-end, je commence mon travail. Le joueur qui joue par exemple le plus avec son équipe, c’est Keré. Il est titulaire à Charleroi, et il fait de bonnes choses. C’est un garçon que j’apprécie parce qu’il est combatif. Quand je vais sur le site de son club, je ne suis pas surpris qu’il soit aligné pour un match. Les deux autres titulaires sont Moumouni Dagano et Issouf Koné
Les autres sont en deuxième option avec leurs clubs ?
Effectivement ! J’ai un peu de soucis de ce côté, parce qu’une équipe a besoin d’homogénéité pour progresser. Tout part de cette base, et c’est très important. Présentement, il y a huit joueurs qui sont en deuxième option, c’est-à-dire qu’ils sont sur le banc de touche ; et c’est là une situation qui n’est pas intéressante alors qu’il leur faut de la compétition pour être performants. Soumaïla Tassembédo, Aziz Nikiéma et Amadou Coulibaly n’ont pas de clubs. Boureima Maïga, Jonathan Pitroipa et Charles Kaboré sont en deuxième option. Le gardien de but Daouda Diakité n’a pas joué il y a trois mois, et c’est maintenant qu’il vient de reprendre la compétition.
Tall, lui, est à quatre matches pour le moment. Le cas de Pitroipa m’étonne un peu parce qu’il joue des matches de 30 minutes à Hambourg. Il n’est pas un titulaire absolu, de même que Charles Kaboré qui joue aussi des bouts de matches avec Marseille. Mais c’est déjà bon que les uns et les autres travaillent avec leurs formations.
Pour le prochain regroupement, vous n’allez pas compter sur ceux qui ne sont pas titulaires dans leurs clubs ?
Je verrai cela dans les prochains jours ; mais il est possible que je me passe de ceux qui n’ont pas de clubs. Ils n’ont pas de compétition, et dans mon travail, j’évite de faire plaisir à quelqu’un. Quand on manque de rythme, on ne peut pas entrer dans un schéma. Il se peut que je joue avec les titulaires et les joueurs de deuxième option qui s’entraînent avant tout.
Pour ce regroupement, vous comptez convoquer combien de joueurs ?
Je n’aime pas travailler avec 30 joueurs quand il s’agit pour moi de passer à un schéma tactique et sectoriel. Je préfère faire appel à 25 ou 26 joueurs.
Les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010 débutent en mars prochain. Que pensez-vous du groupe du Burkina qui est avec la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Malawi ?
C’est un groupe difficile comme les autres, et il fallait s’attendre à cela quand on regarde la liste des équipes qualifiées pour ce troisième tour, avant le tirage au sort. Je crois qu’il faut travailler dur pour être prêt en mars prochain.
Quel est votre objectif principal dans ce groupe où le premier sera qualifié pour le Mondial en Afrique du Sud et les trois premiers pour la CAN en Angola ?
Comme je le disais auparavant, à mon arrivée ici, on m’avait demandé de réorganiser le football burkinabè et de faire renaître la discipline pour que, à long terme, la confiance revienne. Ensuite, de préparer une équipe compétitive pour les futures batailles. Aujourd’hui, après notre qualification pour le troisième tour, tout le monde ne parle que du Mondial. Je crois qu’il faut être prudent ; pour moi, si nous nous qualifions pour la CAN, ce serait une grande satisfaction. Mon objectif immédiat, c’est Angola 2010 ; et n’oubliions pas que le Burkina n’était pas à la CAN en Egypte et au Ghana.
Y a-t-il une équipe que vous redoutez le plus dans votre groupe ?
Tout le monde ne parle que de la Côte d’ivoire alors que, pour moi, la grande difficulté, c’est la Guinée. C’est une équipe agressive, qui a de grands joueurs un peu partout en Europe. On débute avec elle, et il nous faut une formation solide pour pouvoir la contrer. La Guinée, c’est mon problème et, avec mes joueurs nous verrons ce qu’il faut faire.
Mais la Côte d’Ivoire est aussi un gros calibre, avec des individualités qui évoluent à l’extérieur. Ne savez-vous pas qu’elle avait laminé (5-0) cette équipe de la Guinée lors de la dernière CAN organisée par le Ghana ?
C’est vrai, mais les joueurs sont déjà motivés ; et là, on peut tenir tête aux Ivoiriens. Je crois que les deux pays se connaissent et, dans ce match, la motivation va être prépondérante. La Côte d’Ivoire ne me fait pas peur et, je le répète la Guinée est mon principal problème.
Et le Malawi ?
Voilà une équipe qu’on semble négliger alors qu’elle avait battu l’Egypte lors des éliminatoires. C’est pourquoi je dis que ce groupe est difficile. Depuis le tirage au sort, je suis en train d’étudier les scénarios qui peuvent nous arranger. Le Mondial est difficile, mais pas impossible. Pendant mes vacances, j’étais, à un moment, rêveur. Depuis que je suis revenu, je suis serein ; et c’est match par match que j’aurai une idée de notre position.
Pour la grande bataille qui commence en mars, allez-vous dénicher d’autres joueurs pour renforcer la sélection ?
J’ai déjà un groupe, et si d’autres joueurs sont bagarreurs comme ceux-là, ils peuvent intégrer l’équipe.
Que se passe-t-il avec Moussa Ouattara dit Bouffe-tout, qu’on avait vu lors d’un entraînement et qui n’est plus sélectionné ?
C’est une parenthèse qui est déjà fermée, parce que je suis un entraîneur responsable.
Que voulez-vous dire par là ?
Ecoutez, c’est une vieille affaire et moi, je pense à l’avenir.
Mais Coach, tout le monde n’est pas au courant de cette vieille affaire…
Vous savez, le comportement de ce joueur m’a déçu. Chaque fois que je l’ai convoqué, il a eu des problèmes ; et le jour où a répondu à une de mes convocations, il m’a demandé s’il sera titulaire et que dans le cas contraire, il allait repartir. Je lui ai dit de se battre comme les autres pour gagner sa place en équipe nationale.
Je n’aime pas les paresseux, et je crois qu’un entraîneur digne de ce nom n’accepterait pas un tel chantage. Pour moi, ce sont les athlètes qui donnent des indications à un entraîneur pour être appréciés. Je ne donne pas de place à un joueur, c’est à lui de me montrer qu’il peut être parmi les meilleurs. Ce joueur croit-il que je suis comme les autres ?
Si eux se comportaient ainsi, le Burkina Faso n’aurait pas une équipe nationale. Ce genre de joueur est à bannir dans une équipe parce qu’il n’a pas un bon esprit. Je ne veux plus qu’on me parle de ce Bouffe-tout là parce que la parenthèse est fermée (NDLR : il a le visage serré). Aujourd’hui, je regarde devant, et non derrière.
Vous ne comptez même pas lui donner une dernière chance ?
Dans ma carrière, je n’ai jamais vu cela. C’est fini ; et c’est d’ailleurs lui qui est à la base de son exclusion de l’équipe nationale. Un joueur qui vient pour exiger une place en sélection nationale, moi, je n’en veux pas.
Et le cas Wilfried Sanou ?
J’ai appelé Wilfried trois fois quand on avait des regroupements, mais il m’a dit chaque fois qu’il était soit en vacances ou blessé. Que voulez-vous que je fasse dans ce cas ? Je ne suis pas là pour supplier un joueur de venir en sélection.
Nous avons appris qu’il a récemment appelé le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm, pour lui dire qu’il est disposé à revenir. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour vous ? Le sélectionneur national des Etalons, c’est Paulo Duarte et non le ministre des Sports. Pourquoi appelle-t-il ce dernier ?
Je pense que le ministre a beaucoup à faire actuellement pour faire avancer le sport burkinabè. J’ai beaucoup de respect pour cet homme, qui est à l’écoute des Etalons. Je le trouve courageux, et sa façon de travailler me plaît, mais je dis en même temps que c’est moi le responsable de l’équipe avant tout. Je ne pense pas que le ministre va laisser ses dossiers pour s’occuper des appels d’un joueur, qui s’est exclu lui-même de la sélection.
Et si le joueur se décidait à vous appeler ?
Je n’ai pas compris pourquoi vous dites qu’il a appelé le ministre. Ce qui aurait été correct, c’est de m’appeler. Je répète que le coach, c’est moi (NDLD : il est un peu énervé).
Est-ce à dire que, pour vous, Wilfried ne vous intéresse plus ?
Il va attendre. Je l’ai appelé trois fois et il ne m’a pas donné la preuve que la sélection nationale l’intéresse. Ce que vous ne savez pas, c’est que, quand il me disait qu’il était blessé, il trouvait le moyen de jouer avec son équipe en Allemagne. Je sais tout cela, parce que je suis le championnat européen et j’ai des informations grâce à des amis, qui savent que je suis au Burkina pour un travail bien précis. Vous pouvez appeler Wilfried pour lui demander si je ne suis pas entré en contact avec lui à plusieurs reprises. Moi, je ne cours pas après un joueur qui boude la sélection nationale.
Et même s’il se décidait à faire amende honorable ?
Je préfère donner l’exemple pour que la contagion ne gagne pas l’équipe. Je vous ai dit que je suis un entraîneur pragmatique. On ne triche pas avec moi. Il va attendre, et c’est tout.
Pour tout dire, la porte de la sélection est-elle définitivement fermée à Moussa Ouattara et de Wilfried Sanou ?
Non ! La porte n’est pas fermée. Un entraîneur doit éviter de prendre une telle décision. Je suis fatigué d’entendre les journalistes me parler à chaque interview, de Bouffe-tout (NDLR : il sirote son tonic au citron). Je dors tranquille parce que je n’ai pas de problèmes avec lui. Si j’étais en froid avec un joueur, je ne l’appellerais pas en équipe nationale.
Or, ce n’est pas le cas, puisque je serai bientôt en regroupement avec 25 ou 26 joueurs. Je ne suis pas stupide, et on ne met pas la pression sur moi. Tout le monde doit se battre pour avoir une place de titulaire. Je vous le dis, la porte de la sélection n’est fermée à personne et, avec le temps, les choses vont aller (NDLR : il fronce le nez).
On a constaté que, lors des éliminatoires, vous avez souvent opté pour un système de jeu différent. Votre préférence, c’est lequel ?
Mon système préféré, c’est le 4-3-3. Mais il m’arrive de le changer en fonction des résultats que je veux, et de l’adversaire. En Tunisie, j’avais opté pour le 3-5-2 pour que les joueurs puissent se libérer.
Pour contrer la Guinée le 28 mars 2009 au stade du 4-Août, ce sera avec la deuxième option ?
Voulez-vous pénétrer dans l’intimité de mon travail ? (Rires). Je dresserai mes batteries le moment venu, et je ne peux pas vous dire ce que je vais faire. Mon ami, vous pensez que les Guinéens ne cherchent pas à savoir ce que nous préparons ? J’espère que vous me comprenez, et aidez-nous à faire en sorte que tout marche bien le 28 mars. Dites au public de ne pas oublier cette date, et merci à votre journal qui s’intéresse au travail que nous faisons au Burkina.
Entretien réalisé par Justin Daboné
L’Observateur