LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Audience présidentielle : Un messager de Mugabe à Kosyam

Publié le jeudi 15 janvier 2009 à 02h41min

PARTAGER :                          

Le ministre des Affaires étrangères du Zimbabwe, Simbarashe Simbanenduku Mumpengegwi, a été reçu en audience hier 14 janvier 2009 à Ouagadougou par le président Blaise Compaoré. A la tête d’une délégation de quatre membres, il était porteur d’un message du président zimbabwéen, Robert Mugabe, auprès du chef de l’Etat burkinabè.

En six mois, deux visites officielles au Burkina Faso. C’est dire que le ministre des Affaires étrangères zimbabwéen, Simbarashe Simbanenduku Mumpengegwi, même s’il n’est pas pour autant un habitué du palais de Kosyam, n’y est pas un étranger.

En effet, ce dernier, on s’en souvient, était l’hôte du président du Faso dans les mêmes locaux il y a un peu plus de six mois, précisément le 8 juillet 2008. Hier 14 janvier donc, S. S. Mumpengegwi est revenu chez le chef de l’Etat burkinabè, avec qui il a eu un tête-à-tête d’une heure.

A sa sortie d’audience, M. Mumpengegwi a confié à la presse qu’il était un envoyé spécial du président Mugabe auprès de son homologue Blaise Compaoré, dont le pays, on se rappelle, a voté en faveur des sanctions proposées contre le Zimbabwe au Conseil de sécurité des Nations unies.

Les deux chefs d’Etat, dans le cadre des relations étroites qui les lient, a-t-il dit, ont des concertations périodiques pour se rendre compte des situations qui prévalent dans les deux pays. Les hommes de médias ont voulu comprendre les obstacles à la formation du gouvernement d’union qu’on attend toujours la communauté internationale.

En réponse, le diplomate zimbabwéen a évoqué le dialogue politique initié par la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (SADEC), sous les auspices de l’ancien président sud-africain Tabo Mbeki.

Cela a permis d’aboutir à un accord pour la formation d’un gouvernement inclusif, qui prévoyait la création de postes de Premier ministre, de vice-premier ministres, au nombre de deux, auxquels il faut ajouter 31 ministres. Toujours dans le cadre de ces pourparlers, ils sont parvenus, le 15 septembre 2008, à mettre en place 30 ministères.

Les négociations, a-t-il laissé entendre, ont achoppé sur un seul poste, le ministère de l’Intérieur, qui était revendiqué par toutes les parties. Toutefois, selon le diplomate zimbabwéen, « la SADEC avait insisté pour dire que l’accord était juste et équitable et qu’il fallait passer à la mise en œuvre des dispositions dudit accord, qui a été signé par toutes les parties ».

Le processus, a-t-il dit à la presse, se poursuit et ils sont « en train de travailler d’arrache-pied pour que ce gouvernement inclusif puisse être installé avec, bien sûr, l’aide de la SADEC, qui met tout en œuvre pour son aboutissement ». De l’avis de Simbarashe Simbanenduku Mumpengegwi, son pays n’a aucun problème avec la communauté internationale. Il trouve cependant qu’il y a « une forte pression sur l’opposition pour qu’elle ne s’implique pas dans la composition du gouvernement inclusif ».

A la question de savoir si les autorités zimbabwéennes se sentent réellement préoccupées par l’épidémie de choléra (actuellement au-dessus de la barre de 1000 morts) qui ravage les populations tout comme le conflit, l’émissaire de Robert Mugabe est sorti de ses gongs. Pour lui, il est insensé de penser qu’un gouvernement « élu démocratiquement et qui est légitime » puisse ne pas se sentir « préoccupé du bien-être de ses populations et, partant, de leur santé ».

Il nous a invité à ne pas oublier que c’est eux qui ont lutté « pour la libération de ces mêmes populations du Zimbabwe ». Le président du Faso et Simbarashe Simbanenduku Mumpengegwi ont-ils évoqué la crise zimbabwéenne au cours de leur tête-à-tête ? Malgré l’insistance des journalistes pour en savoir plus, le dernier cité n’a pas dit s’il en a été question.

Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que, nul doute, ce sont les qualités de médiateur de Blaise Compaoré, reconnues dans la sous-région, qui expliquent la venue de l’émissaire de Robert Mugabe dans notre pays.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos réactions (12)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique