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Retour des pèlerins burkinabè : "On m’a volé mon fauteuil roulant à la Mecque"

Publié le mardi 16 décembre 2008 à 05h35min

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Les premiers pèlerins burkinabè ont foulé le sol de l’aéroport international de Ouagadougou dans la nuit du dimanche 14 décembre 2008 à bord d’un avion de la compagnie érythréenne Nas Air. Sept vols ont été affrétés par STMB Tours, l’agence qui a transporté les voyageurs, et d’ici 72 heures, ils seront, en principe, tous de retour au bercail.

Il ne faisait pas bon de passer sur l’avenue de l’aéroport, à hauteur de la Société burkinabè des fruits et légumes (SOBFEL), le dimanche 14 décembre 2008 en fin d’après-midi. En effet, ce tronçon de la voie était devenu exigu pour les usagers du fait de la présence massive des parents, amis et connaissances de pèlerins qui devraient arriver.

Naturellement, un dispositif sécuritaire avait été mis en place pour contenir ce beau monde. Malgré le nombre d’éléments de police et de gendarmerie mobilisés, il était difficile de mettre de l’ordre et de faire régner la discipline comme dans une caserne.

Si à l’intérieur de la cour les forces de sécurité avaient pu canaliser la foule, tel n’était pas le cas à l’intérieur où il y avait une bousculade monstre qui profitait aux petits délinquants de tout poil pour soutirer les portefeuilles. C’est consciente de cette situation que l’agence STMB Tours diffusait sans cesse des messages à travers de gros baffles installés qui invitaient à la vigilance et à la prudence.

C’est dans cette ambiance parfois tendue qu’on entendit aux environs de 22 h 30 le vrombissement d’un gros oiseau de fer dans le ciel qui a atterri à l’aéroport international de Ouagadougou. A bord de cet avion de la compagnie Nas Air, 266 passagers dont deux enfants.

Sur le tarmac, les attendaient le président de la Communauté musulmane du Burkina (CMBF), Oumarou Kanazoé, et des membres du gouvernement dont Gilbert Ouédraogo, ministre chargé des Transports, venus accueillir ces voyageurs lointains.

Aussitôt après leur descente de l’avion, ces passagers venus des Lieux saints de l’islam sont embarqués dans des bus à destination d’un espace aménagé pour les accueillir, le grand hangar situé vers l’aéroclub, où se sont déroulées les formalités de l’arrivée.

Mamadou Sanou est agent de banque à la BICIA-B. Cette année, il a pu effectuer le pèlerinage à la Mecque et au regard des éditions précédentes, il estime que l’organisation était satisfaisante. Dans tous les cas, dit-il, les difficultés sont inhérentes à une telle activité qui mobilise des milliers de personnes. Pour lui, toutes les souffrances vécues font partie de l’épreuve d’Allah qui veut tester la foi du croyant.

"L’essentiel, c’est que nous ayons pu accomplir tous les rites". Toutefois il faudra, de son point de vue, travailler à discipliner les pèlerins burkinabè et à les former à la maîtrise des appareils modernes afin d’éviter qu’ils soient désorientés.

Et de citer pour illustrer ses propos le refus de certains de donner la priorité aux femmes, "êtres faibles à protéger", lorsqu’on embarque dans les cars pour le transport interurbain et les difficultés liées à l’utilisation des toilettes modernes. Issa Compaoré, lui, s’est réjoui de l’organisation, mais a déploré le vol de son fauteuil roulant que son fils Abass lui a acheté sur place à la Mecque, l’obligeant à débourser encore de l’argent pour lui trouver un autre.

En dehors de ce fait cocasse, toutes les personnes interviewées ont affirmé que le séjour s’est passé dans de bonnes conditions et ont noté une amélioration significative dans l’organisation de ce hadj 2008. STMB Tours a sans doute tiré des leçons du passé pour redorer son blason.

En attendant le dernier vol prévu le 17 décembre pour avoir le bilan, aucune perte en vies humaines ni des cas de maladies graves n’ont été signalés par les responsables de l’agence de voyage ou les délégués rencontrés sur place. C’est tant mieux si tous retournent sains et saufs au bercail.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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