A l’occasion du Festival des traditions de Ouagadougou (FESTRAO), les festivaliers ont assisté à la cérémonie du faux départ du Moogho-naaba, le 17 septembre 2008 dans la cour royale du Moogho. Ils ont suivi avec intérêt le chef des Mossé qui a enfourché son cheval pour “aller en guerre contre ceux qui lui ont causé du tort”. Il est vêtu de costume rouge symbolisant la guerre.

Ses dignitaires indignés par cette décision le prient de ne pas faire la guerre. Après des tentatives de résistance, le Moogho naaba cède. Le cheval de guerre est vite décoiffé et conduit dans l’enclos. Le Moogho Naaba ressort alors en constume blanc, symbolisant la paix. Cette cérémonie selon lui, est preuve de tolérance et de paix dans le royaume. Plusieurs versions expliquent ce rituel. Pour les uns, des guerriers ont envahi le royaume mossi de Ouagadougou dans l’ancien temps en l’absence du roi et ont emporté sa préférée. Celui-ci, en colère, a mobilisé ses cavaliers pour aller récupérer sa femme.

Ses ministres, sujets et d’autres autorités coutumières et religieuses, ont demandé sa clémence pour qu’il n’abandonne pas à nouveau le royaume. Pour les autres, il est question d’une affaire de succession et d’héritage. Yadéga (frère du Moogha Naaba), aidé de sa sœur, volèrent les fétiches du royaume. Le roi des Mossé, furieux, décide d’aller récupérer ses fétiches sans lesquels il perd son titre. Mais il se heurta au refus de son peuple de le voir déclarer la guerre. Grâce aux négociations, ses fétiches lui seront rendus. A partir de cette date, en mémoire du triomphe de la paix, ce rituel est célébré chaque jour.
Mais depuis quelques temps, elle a lieu tous les vendredis. Cette cérémonie du faux départ fait partie des attractions touristiques du Burkina Faso. L’une des missions du FESTRAO étant de promouvoir les traditions de Ouagadougou, selon son directeur, le colonel Richard Pakodtogo.

Il a été nécessaire pour ses initiateurs d’inscrire cette cérémonie dans son programme. Le FESTRAO a aussi été marqué par plusieurs activités telles que les conférences animées par le représentant du parrain, le Pr Albert Ouédraogo et le Larlé Naaba Tigré, ministre du Moogho naaba. Les festivaliers ont également eu droit à une soirée et une journée culturelle à l’occasion desquelles la culture burkinabè a été mise en relief. Le festival a été aussi marqué par des activités sportives comme leur gala de boxe, une course cycliste, de l’athlétisme. Un match de football est venu mettre fin, le 19 octobre 2008, à la IIe édition.

Edwige T.B. ZONGO

Sidwaya