Au début du mois de juin de 2008, à l’instar des écoliers du Burkina Faso, ceux de la province du Séno étaient à la conquête de leur premier parchemin scolaire. Dans la circonscription d’éducation de base de Dori II, ils étaient 211 candidats dont 68 filles et 143 garçons à prendre part à cet examen.

Parmi ces prétendants au CEP figuraient 17 militaires. A la proclamation des résultats, 72 candidats dont 12 filles et 60 garçons sont déclarés admis. Parmi ces 72 admis figuraient les 17 militaires prétendants. Soit un taux de réussite de 100% pour les jeunes militaires. Mais qu’est-ce qui a poussé ces jeunes gens dont l’art du maniement des armes suffisait à remplir parfaitement leur mission ? Selon Yves Tiombiano, chef de corps du 11e RIC, le besoin d’instruire les hommes s’est fait sentir après une évaluation de son régiment, le 26 août 2004 lors de sa prise de fonction.

Il s’est alors fixé comme objectif l’obtention d’une organisation adaptée à sa mission et le développement des compétences de ses hommes. L’atteinte de cet objectif devrait permettre d’une part d’accroître les performances individuelles et collectives des militaires et d’autre part, de renforcer leurs capacités professionnelles et de permettre un changement de mentalité et de comportement. Pour y parvenir, l’alphabétisation et l’apprentissage de métiers ont été joints à la formation militaire. Ainsi, un centre d’alphabétisation a été ouvert au camp. Ce centre a été animé par des enseignants chevronnés et rompus à l’andragogie. La discipline militaire, la volonté d’apprendre des militaires et leur motivation ont permis d’atteindre ce résultat éloquent de 100% au CEP.

Tout en remerciant les autorités locales et nationales en charge de l’Education, le chef de corps du 11e RIC a émis le souhait que cette heureuse initiative soit appliquée dans la garnison de Gorom-Gorom. Aussi pour entretenir les connaissances acquises, il a émis le vœu que des centres de ressources soient ouverts dans les garnisons de Dori et de Gorom-Gorom. Dans son adresse aux lauréats, le ministre Tamboura les a vivement félicités. Il a souhaité les voir s’inscrire dans les facultés de l’Université de Ouagadougou. En guise de récompenses, le premier des lauréats a reçu un dictionnaire et un vélo. Pour la campagne 2008-2009, une opération en alphabétisation ouvrira spécialement des centres dans le camp avec le financement du Fonds national pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAEF).

Outre ces 17 jeunes militaires alphabétisés, le 11e RIC compte 19 autres en apprentissage de métiers à l’antenne régionale de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE). Ils y apprennent la mécanique des cyclomoteurs, la soudure, la menuiserie et l’électricité. Cette formation permettra de résoudre l’épineuse question de la réinsertion des militaires dans la vie civile après leur service militaire. Vivement que l’exemple du 11e RIC soit suivi dans les autres camps militaires du Burkina Faso.

Ali Mamadou MAIGA
AIB/Dori

Sidwaya