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Certificat d’études primaires : Il faut tout de même le mériter !

Publié le vendredi 1er août 2008 à 12h07min

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Les vacances scolaires battent leur plein. Pour ceux des élèves qui étaient en classe d’examen dont les efforts ont été couronnés de succès, c’est le repos bien mérité. Les autres devront se refaire un bon moral. Sur les résultats du certificat d’études primaires (CEP), le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) a animé un point de presse, le jeudi 31 juillet 2008.

L’organisation de l’examen du Certificat d’études primaires (CEP), session 2007-2008, a suscité au sein de l’opinion nationale un tollé. Le choix de certaines épreuves dudit examen (la rédaction qui parle de l’attitude à adopter pendant la montée du drapeau ; l’histoire-géographie) ayant été critiqué, parce que les leçons sur lesquelles portent les épreuves ne font pas partie du programme d’enseignement.

Et pour lever toute équivoque, le ministère de l’Enseignement de base et l’Alphabétisation (MEBA) a organisé une conférence de presse, le jeudi 31 juillet dernier au rez-de-chaussée de l’immeuble abritant le ministère de la Sécurité. Dans son mot introductif à cette rencontre avec les journalistes, le ministre Odile Bonkoungou a martelé : "Le CEP est un examen certes, mais qui ne se donne pas à n’importe quel prix, qui n’est pas un cadeau ; il faut le mériter".

L’idée selon laquelle les épreuves n’étaient pas au programme ou n’étaient pas du niveau de la classe de CM2 a été battue en brèche par Mme Bonkoungou. "Toutes les épreuves ont été tirées du programme officiel", a-t-elle clamé, la main sur le cœur. Et comme pour convaincre davantage, le ministre de l’Enseignement de base, en bonne pédagogue, cite : ..."l’épreuve d’histoire-géographie qui a porté sur les pièces d’état civil et le règlement intérieur à l’école ; ce sont deux aspects qui relèvent de l’instruction civique ; c’est une discipline d’accueil de l’instruction civique".

Les épreuves du CEP sont proposées, explique la patronne du MEBA, par des enseignants titulaires des classes de CM2 ; une équipe technique d’évaluateurs analyse à nouveau les épreuves après un travail de commissions techniques par épreuve ; le choix définitif est opéré par qui de droit. L’analyse des résultats du CEP de cette année donne le tableau suivant : sur 160 116 candidats présentés, 55 306 ont été déclarés admis, soit : 58,46% ; 52,39% pour les filles et 63,56% pour les garçons ; seule une région a eu un taux inférieur à 50%.

Et le ministre de reconnaître qu’il y a une baisse par rapport à 2007 où le taux était de 66,80%. Cette baisse, selon Odile Bonkoungou, pourrait être justifiée par la qualité des épreuves (formulation, niveau de langue et niveau taxonomique, c’est-à-dire le niveau de classification des aspects constitutifs des épreuves) ; l’insuffisance de préparation des élèves par les enseignants ; l’insuffisance de l’encadrement pédagogique des enseignants ; l’application effective de la double correction ; la surpervision effective des travaux de correction et de secrétariat ; et l’insuffisance d’encadrement par les parents.

Mais que faut-il faire pour tempérer un tant soit peu cette évolution en dents de scie des résultats ? Le MEBA compte à cet effet prendre des mesures telles que l’élargissement des commissions aux acteurs dans les 13 régions pour plus de transparence dans le choix des épreuves, et aussi pour permettre le développement des compétences au niveau des structures déconcentrées, l’effectivité de la double correction.

Il y a aussi la relecture des textes organisant les examens scolaires au niveau de l’enseignement primaire qui permettra, entre autres, d’envisager l’introduction de l’épreuve de l’étude de texte en lieu et place des questions tirées de la dictée. Le ministre Odile Bonkoungou, qui s’est dit satisfaite des résultats du CEP, a invité tous les acteurs et les partenaires à la recherche de solutions pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

Agnan Kayorgo

L’Observateur

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