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Inondation à Ouagadougou : Des sans-abri au secteur n°17

Publié le lundi 21 juillet 2008 à 12h02min

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Des riverains de la nouvelle voie bitumée du secteur n°17 de Ouagadougou menant vers le village de Boassa sont dans l’eau après la pluie de la nuit du 17 au 18 juillet 2008. Pas de perte en vies humaines mais les dégâts matériels sont énormes et les sinistrés remettent en cause la qualité des ouvrages routiers réalisés dans leur localité. Constat.

La saison hivernale s’est installée avec les pluies de ces derniers temps. La nuit du 17 au 18 juillet 2008 a enregistré 64,5 mm de pluie à Ouagadougou. L’eau a beaucoup coulé sous les ponts mais aussi sous les portes des maisons du secteur n°17 situées aux abords de la nouvelle voie bitumée menant au village de Boassa dans la commune de Boulmiougou. De nombreuses familles ont été inondées. Des maisons se sont écroulées. D’autres ne présentent pas une bonne stature physique. Elles sont en phase de céder. Il est 11H30, une équipe de Sidwaya arrive sur les lieux. A distance, quelques personnes observent les dégâts. Dans la famille de Abdoulaye Compaoré, les dégâts sont visibles. Deux des trois bâtiments sont à terre. L’un des bâtiments a été aussi envahi par l’eau. "La nuit nous avons beaucoup souffert. Nous n’avons pas fermé l’œil.

L’eau a envahi toutes nos chambres. Volaille, matériel, l’eau a tout emporté", a soutenu M. Compaoré au milieu de sa cour. De nombreuses familles comme celle de M. Compaoré sont dans le même cas de figure. Il s’agit par exemple de celles de Mme Mariam Ouédraogo et de Ousséni Ouédraogo dont les cours sont distantes d’au moins 50 m l’une de l’autre. Les résidants de cette localité lotie depuis 2000 disent n’avoir jamais été inondés ni avant ni après le lotissement. "Nous sommes ici il y a 20 ans ; la maison que vous voyez à terre est construite, il y a de cela 19 ans. J’ai tout perdu. L’eau a emporté beaucoup de mes biens", s’exprime désespérément Mme Mariam Ouédraogo. Les sinistrés attribuent les causes de cette inondation à la mauvaise construction de la route traversant leur localité.

"La digue est très haute, les ponts sont non seulement insuffisants mais mal placés", soutiennent-ils. Dès le lendemain matin des inondations, le 1er adjoint du maire de Boulmiougou, Joanny Ouédraogo et le conseiller Adama Tiendrébeogo étaient, à la demande des autorités municipales, auprès des sinistrés, afin de leur trouver des logements de fortune en attendant des situations meilleures.
Au moment où nous échangions avec les riverains de cette nouvelle voie bitumée, les regards étaient tournés vers l’horizon. Le ciel est nuageux et annonce encore des nouvelles précipitations.

A qui le tour, semblaient se demander les sinistrés. Après trois cours visitées, la menace de nouvelle pluie a mis fin à notre constat. En tous les cas, deux familles dont les cours ont été totalement submergées ont été relogées dans les classes de l’école primaire adventiste Elisée. Il s’agit des familles de Raphaël T. Sama (6 personnes) et de Jean-Marie Ouédraogo et les 4 membres de sa famille.

D’autres familles étaient également attendues. Auparavant, le 25 mai dernier, ce sont les villages de Saandgo et de Kourittenga, riverains de la même voie nouvellement bitumée qui ont souffert des affres de l’inondation.
Au cours de cet hivernage, les habitants du secteur n°17 soutiennent que tout le long de la voie nouvellement bitumée sera le théâtre d’inondations et leur malheur provient de la construction de la nouvelle route bitumée, mal conçue, sans caniveaux et sans ponts suffisants.

En dehors de Boulmiougou dans la ville de Ouagadougou, une forte tornade a fait des dégâts et des sinistrés dans la commune rurale de Loumbila dans la province de l’Oubritenga.

Avec les prévisions d’une bonne précipitation pour cet hivernage en cours des mesures doivent être prises en prévision des situations difficiles qui pourraient survenir à tout moment.

Boureima SANGA

Sidwaya

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